Le professeur agrégé de l’Institut Wistar Mohamed Abdel-Mohsen, Ph.D., a démontré, avec son laboratoire et ses collaborateurs, un lien entre les dommages viraux à l’intestin et le vieillissement biologique prématuré. Le groupe a découvert que ce lien pro-vieillissement peut contribuer à la fois à la perméabilité intestinale et au vieillissement prématuré des tissus systémiques et intestinaux chez les personnes vivant avec une infection chronique par le VIH, et leur découverte est détaillée dans l’article récemment publié intitulé « Signatures microbiennes intestinales distinctes liées à une accélération du vieillissement ». Vieillissement biologique systémique et intestinal », publié dans la revue Microbiote.
Quand les corps des gens vieillissent plus vite que leurs années chronologiques – ; une condition connue sous le nom de vieillissement biologique accéléré – ; ils deviennent plus vulnérables aux problèmes de santé graves généralement observés chez les personnes âgées, notamment les cancers, les maladies cardiaques, les troubles cérébraux, les infections graves et l’efficacité réduite des vaccins. Le Dr Abdel-Mohsen étudie les causes de ce vieillissement rapide et comment créer des moyens de ralentir le vieillissement biologique et d’améliorer la santé.
L’un des principaux suspects dans ce casse-tête du vieillissement est le microbiome intestinal et sa fuite potentielle dans la circulation sanguine. Le laboratoire Abdel-Mohsen étudie comment les fuites intestinales peuvent avoir un impact sur le système immunitaire et conduire à une inflammation chronique, susceptible d’accélérer le vieillissement.
Pour approfondir cette question, le Dr Abdel-Mohsen et ses collègues ont analysé des échantillons provenant de personnes vivant avec une infection chronique au VIH. On sait que vivre avec une infection chronique au VIH peut potentiellement accélérer ou accentuer l’âge biologique, ce qui en fait un excellent modèle pour étudier les mécanismes de l’âge biologique accéléré chez les personnes vivant avec des maladies chroniques.
En particulier, l’équipe d’enquête a analysé des échantillons de côlon, d’iléon, de selles et de sang provenant de personnes vivant avec une infection chronique par le VIH et de témoins bien appariés. Leur analyse a révélé un lien significatif entre la perturbation des microbiomes intestinaux, l’augmentation de la perméabilité intestinale (fuite intestinale) et un vieillissement biologique plus rapide.
Ils ont notamment observé un lien entre le vieillissement biologique accéléré et les microbiomes du côlon et de l’iléon, mais pas le microbiome fécal. Ceci propose que l’emplacement du microbiome influence de manière significative ses effets et souligne l’importance de prélever des tissus intestinaux pour comprendre avec précision le lien entre le microbiome et l’âge.
L’âge biologique peut être mesuré grâce à plusieurs méthodes avancées telles que l’analyse de la longueur des télomères et les « horloges épigénétiques », telles que les horloges Hannum et Horvath, qui évaluent l’âge sur la base des modèles de méthylation de l’ADN. La méthylation de l’ADN, qui implique la fixation de groupes méthyle aux nucléotides de l’ADN, varie avec l’âge, et ces horloges épigénétiques utilisent certaines variations de méthylation pour estimer l’âge biologique.
L’application par l’équipe de plusieurs méthodes avancées pour mesurer l’âge biologique à des échantillons de sang et de tissus intestinaux est la première analyse de ce type chez les personnes vivant avec le VIH, et leur examen du lien entre le microbiome et l’âge biologique intestinal dans cette population est une exploration nouvelle. des effets chroniques du vieillissement du VIH sur le microbiome.
Les travaux du Dr Abdel-Mohsen et de son équipe mettent en évidence des bactéries spécifiques et leurs sous-produits comme potentiels accélérateurs du vieillissement. Ces résultats ouvrent de nouvelles voies pour développer des stratégies visant à atténuer ces bactéries et leurs sous-produits, ce qui pourrait potentiellement prolonger la durée d’une bonne santé dans la vie des personnes vivant avec des maladies chroniques comme les infections chroniques.
Des recherches plus approfondies sont nécessaires pour comprendre pleinement les causes sous-jacentes et les impacts potentiels de nos découvertes. De plus, il existe un besoin crucial de créer des stratégies pour prévenir la dysbiose intestinale et les fuites intestinales et de déterminer comment ces stratégies pourraient affecter l’âge biologique d’un individu. Notre travail n’est que le début d’un voyage passionnant vers l’amélioration de la santé et de la longévité. »
Dr Mohamed Abdel-Mohsen, Ph.D., professeur agrégé, Institut Wistar