Pratique de plus en plus répandue, la chirurgie plastique n’est malheureusement pas sans risque et fait de plus en plus de victimes chaque année. Si les dommages causés par la retouche artificielle du visage ne sont pas rares, les personnes victimes d’une chirurgie esthétique ratée ne savent pas toujours vers qui se tourner afin s’obtenir de l’aide et d’éventuelles réparations, physiques ou matérielles. Il existe pourtant en France des associations de défense des victimes de la chirurgie esthétique.
L’ARCHES (Association des Ratés et réussites de la Chirurgie Esthétique) est une association loi 1901 créée en 1995. Elle fournit une information à destination des personnes opérées victimes d’accidents de chirurgie esthétique.
Les responsables de l’association pointent actuellement du doigt les dérives de la chirurgie esthétique ainsi que la médiatisation à outrance de sa pratique, avec le risque de banaliser l’acte au point d’en faire un produit de consommation quotidien.
L’association répertorie également les risques les plus fréquents liés à la chirurgie esthétique :
- une mauvaise cicatrisation,
- l’apparition d’hématomes,
- les complications infectieuses,
- les douleurs aiguës.
Muriel Bessis, sa Présidente, analyse les trois formes de chirurgie esthétique ratée :
- les personnes psychologiquement faibles, qui n’auraient jamais dû être opérées mais dont les résultats de l’opération sont corrects ;
- les interventions qui nécessitent de petites retouches ;
- les vrais ratés de la chirurgie esthétique, qui trouvent parfois leur issue devant les tribunaux.
Elle rappelle que la chirurgie esthétique s’accompagne souvent d’une anesthésie, et des risques qu’elle engendre. Autre leitmotiv de l’ARCHES : l’obligation pour le chirurgien de se sentir responsable sur le plan juridique comme sur le plan moral.
Sommaire
L’AVIAM, la maison des victimes et l’AAVAC
L’AVIAM (Association d’Aide aux Victimes d’Accidents Médicaux) apporte une aide juridique et judiciaire aux victimes de dommages corporels liés à un acte médical, et notamment :
- des conseils et orientations juridiques et judiciaires,
- l’obtention du dossier médical,
- l’orientation vers des médecins de recours,
- des informations en matière de jurisprudence,
- des conseils pour obtenir une aide juridictionnelle et l’assistance juridique prévue dans les contrats d’assurance.
L’AVIAM joue également un rôle de dynamiseur et noue des contacts avec les autorités ainsi qu’avec les autres mouvements associatifs nationaux et internationaux. Elle participe ainsi :
- aux colloques de l’Assemblée Nationale,
- aux différents séminaires de santé,
- aux débats dans les médias,
- à l’Office National d’Indemnisation des Accidents Médicaux,
- aux Commissions Régionales de Conciliation et d’Indemnisation. Membre de la Fédération Européenne des Associations de Santé, l’AVIAM est en contact avec les autorités françaises compétentes afin de sensibiliser sur ses objectifs et protéger les victimes d’accidents médicaux et de chirurgie esthétique ratée.
L’AAVAC (Association d’Aide aux Victimes d’Accidents Corporels) et la Maison des Victimes sont deux structures qui peuvent également intervenir aux différents stades d’une procédure d’indemnisation à l’amiable.
En ce qui concerne les conséquences d’une chirurgie esthétique ratée, ces associations peuvent vous aider :
- dans la constitution d’un dossier médical : elles vous aident alors à récupérer les différentes pièces médicales nécessaires à la constitution dudit dossier auprès des médecins et des établissements de soins. Ce dernier doit être constitué de toutes les pièces médicales prouvant une suspicion d’erreur médicale ou d’aléa thérapeutique ainsi que la gravité des séquelles de la personne dans le cadre des critères requis par la CRCI (Chambre Régionale de Conciliation et d’Indemnisation) ;
- dans la constitution du dossier de demande d’indemnisation, à déposer auprès de la CRCI. Vérifiez bien que celui-ci est complet avant de l’adresser à cet organisme compétent. Un délai de six mois est imparti à la Commission pour rendre son avis, à partir de la date de réception du dossier complet. Si un seul document est constaté manquant, la réponse de la CRCI est considérablement retardée.
Chirurgie esthétique ratée : le prise de position du Syndicat National de Médecine Plastique
Le SNMP monte au créneau
Devant la recrudescence des cas liés aux ratés de la chirurgie esthétique, le SNMP (Syndicat National de Médecine Plastique) a créé un service de recours et d’assistance juridique pour les victimes.
Le SNMP a ainsi vocation à aider les personnes ayant subi un préjudice moral ou physique à cause d’un médecin ou chirurgien plasticien dit « compétent ».
Dans le cas d’un barrage juridique ou médical, le SNMP peut prendre en charge les démarches à effectuer.
Il peut également vous apporter un financement après étude de votre dossier afin de prendre en charge vos démarches.
Le SNMP transmet alors votre dossier à un expert national en chirurgie plastique qui l’étudie en toute objectivité et vous conseille sur les recours éventuels à mettre en œuvre.
Chirurgie esthétique ratée : financer votre intervention réparatrice
Le SNMP peut aider les personnes victimes de chirurgie ratée dans deux cas :
- lorsqu’un patient est insatisfait des résultats de l’opération et qu’il n’a plus les moyens financiers pour payer une deuxième intervention réparatrice,
- lorsqu’un patient, après une chirurgie d’ablation ou une maladie lourde, n’a pas de prise en charge ou se trouve dans l’incapacité de financer une intervention lui permettant un nouveau départ dans la vie.
Les victimes de la chirurgie esthétique ratée se sentent souvent démunies et sans force d’action face à cette situation peu enviable. Il existe pourtant des solutions. N’hésitez pas à en parler autour de vous.