Dès les premiers jours de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), les chercheurs ont reconnu que de nombreux cas n’étaient pas diagnostiqués, ce qui entraînait une sous-déclaration à tous les niveaux. Cela a eu un impact sur les stratégies de santé publique, de l’évaluation des risques à l’évolution de la planification et du suivi des directives préventives et thérapeutiques.
Une étude récente de la côte est du Canada a évalué l’ampleur de la sous-déclaration chez les écoliers du primaire au secondaire.
Fond
La notification des cas de COVID-19 a été d’une précision très variable tout au long de la pandémie. Cela découlait de la pénurie de tests au début, les individus symptomatiques étant préférés pour les tests ; la grande proportion d’infections asymptomatiques, en particulier chez les enfants et les adolescents ; et la couverture vaccinale entraînant une diminution du taux d’issues graves et une réduction des visites chez les médecins.
Les sous-variantes BA.1/BA.2 d’Omicron sont apparues pour la première fois en Afrique du Sud au début de novembre 2021, mais se sont propagées comme une traînée de poudre, atteignant le Canada en trois semaines. À T.-N.-L., le premier cas a été identifié le 15 décembre 2021. Cela a franchi la stratégie zéro COVID qui avait réussi à maintenir l’infection à des taux très bas et a entraîné le nombre de cas le plus élevé jamais enregistré depuis le début de la pandémie.
Au 17 janvier 2022, environ 0,5 % de la population de T.-N.-L. était positive au COVID-19, un cinquième des cas positifs ayant moins de 20 ans. Naturellement, le manque de connaissances sur la virulence de cette nouvelle variante préoccupante (COV), couplée à sa transmissibilité élevée, a fait craindre de nouvelles vagues d’infection écrasantes.
En réponse, les écoles ont fermé pour les vacances d’hiver au 20 décembre 2021 et ont reporté la date de réouverture au 25 janvier 2022. Tous les élèves ont également été invités à tester deux fois à un intervalle de trois jours, les 22 et 25 janvier, respectivement, en utilisant tests antigéniques rapides (RAT) fournis par le ministère de la Santé et des Services communautaires, avant de pouvoir fréquenter l’école.
L’étude, mise en ligne sur le medRxiv* serveur de préimpression, couvrait les deux provinces de Terre-Neuve-et-Labrador (NL), qui ont subi une vague de cas Omicron en janvier 2022. Cela impliquait des sous-variantes BA.1/BA.2. Par la suite, tous les élèves de l’école ont dû se tester.
Cela a conduit au test de près de 59 500 étudiants, à partir desquels les données de cette étude ont été tirées d’une enquête autodéclarée des résultats du RAT pour chaque ménage (plutôt que des individus) et des symptômes chez les étudiants positifs au RAT. L’enquête n’a été complétée que par 3,5% des sujets testés. Les résultats ont été analysés pour obtenir la prévalence, suivis d’une comparaison avec le système NL COVID Assessment and Reporting.
Qu’a montré l’étude ?
Les chercheurs ont découvert que le système de test au niveau provincial capturait moins d’un quart des enfants RAT-positifs. Autrement dit, alors que les premiers ont signalé une positivité de 1,2 %, la RAT-positivité au niveau des ménages s’élevait à 5,1 %. Il a été constaté que les enfants et les adolescents avaient une positivité de 3,7 % au niveau individuel contre 0,45 % dans le système de déclaration provincial.
La positivité du ménage a été préférée comme mesure de la positivité des cas dans cette étude pour deux raisons. Premièrement, les autorités ont recommandé l’auto-test pour la famille de toute personne testée positive par RAT. Deuxièmement, les infections sont plus susceptibles de se propager entre les membres du ménage qu’à d’autres en dehors de la maison.
Près de deux des trois cas positifs concernaient des enfants d’âge primaire. Les autres venaient du collège ou du lycée. Parmi les enfants RAT-positifs, 60 % étaient asymptomatiques à tous les niveaux.
Quelles sont les implications ?
L’utilisation des RAT a conduit à la non-déclaration des tests positifs dans de nombreuses régions en raison de leur moindre précision perçue. Les résultats de cette vaste enquête ont montré que le système provincial n’a signalé qu’un quart des cas chez les enfants et les jeunes. Cependant, ce dernier n’enregistre pas les tests auto-administrés et couvre une population différente.
Sur la base de tests sans restriction, la prévalence rapportée de la sous-déclaration dans cette étude concorde avec celle des recherches antérieures. Le groupe de travail sur l’immunité COVID-19 utilise la sérologie pour confirmer la présence de cette infection et est arrivé à un taux de sous-déclaration estimé de 1: 3, de janvier à février 2022. La majeure partie des tests positifs provenait de l’école primaire, peut-être parce que seulement 3 % de cette population (5-11 ans) avait été complètement vaccinée contre près de 97 % des jeunes âgés de 12 ans ou plus.
Des recherches supplémentaires pourraient aider à confirmer les résultats de cette enquête, qui a souffert d’un échantillon de petite taille ainsi que de plusieurs sources possibles de biais.
Les chercheurs ont conclu que,
Néanmoins, dans l’ensemble, notre étude fournit une analyse complète des données de l’enquête pour comprendre les modèles possibles de prévalence d’Omicron chez les enfants et les jeunes, une population actuellement sous-étudiée..”
Cette recherche pourrait aider à définir les priorités en matière de vaccination et d’autres mesures préventives pour réduire le risque de transmission et le fardeau des infections.