Les données probantes sur l’équité entre les sexes en rhumatologie universitaire en Europe sont actuellement limitées. Ce manque de connaissances a un effet direct sur la capacité des organismes professionnels à améliorer l’équité entre les sexes.
Pour résoudre ce problème, EULAR – l’Alliance européenne des associations de rhumatologie – a conçu une étude utilisant des enquêtes en ligne pour collecter des informations auprès des dirigeants des sociétés membres scientifiques de l’EULAR, des membres de l’EULAR et du réseau EULAR émergent (EMEUNET) et des membres du Conseil de l’EULAR. Les réponses ont été analysées en fonction du sexe masculin/féminin des répondants.
Les résultats ont indiqué qu’il y avait disproportionnellement moins de femmes dans les études
rhumatologie qu’en rhumatologie clinique. De plus, les femmes ont tendance à être sous-représentées dans les postes universitaires supérieurs. D’après 324 réponses des membres d’EULAR et d’EMEUNET dans 24 pays, il ne semble pas y avoir de différences entre les sexes en termes d’aspirations au leadership, d’auto-efficacité dans l’avancement professionnel, d’intégration travail-vie personnelle ou de part du temps consacré à la recherche. Cependant, les différences entre les sexes sont devenues apparentes pour les heures de travail et les niveaux de discrimination sexuelle ou de harcèlement sexuel perçus. Par exemple, 38 % des femmes ont été victimes de discrimination sexuelle dans leur carrière professionnelle au cours des 5 dernières années, contre seulement 13 % des hommes.
Sur 26 facteurs susceptibles d’avoir une incidence sur l’avancement professionnel, des différences entre les sexes ont été observées dans le classement de plus d’un quart des éléments. Ceux-ci comprenaient des questions sociétales telles que l’octroi d’un congé de maternité/paternité, mais aussi des facteurs professionnels tels que les normes et comportements sexospécifiques en rhumatologie, et la visibilité de modèles de rôle appropriés.
En outre, lorsque l’on examine un ensemble d’interventions potentielles pour favoriser l’avancement professionnel, des différences entre les sexes sont apparues dans un facteur sur trois. Celles-ci comprenaient des comités et des comités de rédaction paritaires, ainsi que des politiques sur le financement basé sur le genre et des promesses de ne pas faire de panels exclusivement masculins.
Ces résultats sont nouveaux dans le contexte de la rhumatologie en Europe, mais similaires aux recherches antérieures entreprises pour examiner la culture institutionnelle dans les facultés de médecine aux États-Unis. Les données recueillies informeront un nouveau groupe de travail EULAR dans l’élaboration d’un cadre d’interventions potentielles pour accélérer l’avancement de carrière équitable entre les sexes des rhumatologues, des professionnels de la santé et des scientifiques non cliniques en rhumatologie universitaire. L’objectif est de développer un cadre d’interventions pour aider à atteindre l’égalité des genres dans l’avancement professionnel en rhumatologie universitaire.