Dans une étude récente publiée dans Métabolisme naturelles chercheurs ont évalué l’effet du fénofibrate sur la maladie aiguë à coronavirus 2019 (COVID-19).
Sommaire
Arrière plan
Des études antérieures ont montré que la cytotoxicité du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) peut être causée par la suppression du récepteur activé par les proliférateurs de peroxysomes. In vitro, un composé appelé fénofibrate supprime la réplication du SRAS-CoV-2 tout en activant le récepteur activé par les proliférateurs de peroxysomes. Cependant, on ne sait pas si le fénofibrate peut être une stratégie thérapeutique efficace contre le COVID-19.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont déterminé si le fénofibrate améliore les résultats cliniques chez les participants au COVID-19.
Une étude prospective, multicentrique, randomisée et en double aveugle appelée essai FERMIN a été réalisée dans 25 centres situés dans six pays, dont la Colombie, la Grèce, le Liban, le Mexique, le Pérou et les États-Unis. L’équipe a évalué l’éligibilité des participants recevant des évaluations dans des cliniques d’urgence, des cliniques externes ou d’autres établissements de soins émergents/urgents, ainsi que ceux hospitalisés avec COVID-19.
Les participants éligibles remplissaient les conditions suivantes : (1) avaient au moins 18 ans ; (2) avait un diagnostic de COVID-19 basé soit sur (a) une présentation clinique ayant un test de laboratoire positif au SRAS-CoV-2 ; ou (b) avait une probabilité clinique élevée d’avoir le COVID-19 en tant que personne sous enquête tout en ayant également un infiltrat pulmonaire compatible sur une radiographie pulmonaire ou une tomodensitométrie (TDM) ; (3) moins de 14 jours s’étaient écoulés depuis le début des symptômes; et (4) était en mesure de donner son consentement éclairé pour l’étude.
Les participants éligibles ont été assignés au hasard des traitements selon un rapport de 1:1 à deux cohortes : (1) fénofibrate (ou acide fénofibrique, son métabolite actif) administré pendant 10 jours par voie orale ; ou (2) un placebo ayant un aspect visuel similaire.
Résultats
Les cohortes de l’étude comprenaient 701 personnes randomisées. L’âge moyen des participants éligibles était de 49 ± 16 ans. La cohorte comprenait 330 femmes, 102 patients atteints de diabète sucré, 47 ayant une cardiopathie ischémique, 186 souffrant d’hypertension tandis que 302 étaient hospitalisés. Près de 351 participants ont été assignés au hasard pour recevoir du fénofibrate, tandis que 350 autres ont reçu un placebo. Par des tests de réaction en chaîne par polymérase (PCR) en temps réel, 62% des sujets ont été testés positifs pour le SRAS-CoV-2, tandis que les autres participants ont été testés positifs via des tests antigéniques rapides.
L’analyse primaire en intention de traiter a montré que les scores de gravité classés entre les sujets assignés à recevoir soit du fénofibrate soit un placebo étaient très similaires. L’ajustement pour des variables telles que l’âge, le sexe, le statut ambulatoire par rapport au statut hospitalier, le rapport entre la concentration d’oxygène inspirée de base et le pourcentage de saturation en oxygène (FiO2/SpO2), l’indice de masse corporelle (IMC), l’origine ethnique, la race, le statut diabétique et le comté a révélé que les participants qui ont reçu du fénofibrate avaient des scores moyens de sévérité classés plus élevés que les patients témoins.
Dans les 30 jours suivant la randomisation, les deux bras étaient similaires en ce qui concerne le nombre de jours passés en vie par le patient, hors de l’unité de soins intensifs (USI), sans nécessiter de ventilation mécanique invasive ou non invasive, d’oxygénation par membrane extracorporelle (ECMO) , ou la quantité maximale d’assistance respiratoire. Les deux bras présentaient également des similitudes dans l’échelle ordinale à sept catégories de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les valeurs de gravité classées modifiées étaient également assez similaires entre les bras.
Il y a eu un total de 41 décès, dont 19 dans le bras fénofibrate et 22 dans le bras placebo. Il n’y avait aucune différence perceptible dans la mortalité toutes causes confondues à 30 jours entre les bras après ajustement pour l’âge, le sexe, le statut ambulatoire versus hospitalisé, la FiO2/SpO2 initiale, l’IMC, l’origine ethnique, la race, le statut diabétique et le comté. Entre les deux bras, il n’y avait pas de différences perceptibles dans les estimations d’échec de Kaplan-Meier.
Au cours des 30 jours suivant la randomisation, les deux bras ont connu un nombre approximativement égal de jours passés en vie et sortis de l’hôpital. Tous les bras avaient des scores de sévérité classés modifiés supplémentaires similaires. L’équipe n’a également trouvé aucune modification d’effet selon l’âge, le sexe, le statut ambulatoire par rapport au statut hospitalier, la FiO2/SpO2 de base, le statut du diabète, le pays, la gravité de la maladie de l’OMS, la formulation, l’observance des médicaments ou le composé.
Dans le bras fénofibrate, il y a eu 46 événements indésirables contre 61 dans le bras placebo. À l’exception d’une fréquence légèrement plus élevée d’événements indésirables gastro-intestinaux observés dans le bras fénofibrate, il n’y a pas eu de variations perceptibles dans la survenue d’événements indésirables classés en fonction du système organique.
Conclusion
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude ont montré que le fénofibrate n’avait aucun avantage thérapeutique perceptible chez les patients atteints de COVID-19. Les chercheurs pensent que des recherches supplémentaires seront cruciales pour déterminer si des thérapies supplémentaires conçues pour modifier les voies métaboliques cellulaires peuvent améliorer les résultats cliniques du COVID-19.