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Le problème de santé
L’épilepsie est une maladie chronique caractérisée par la survenue de crises traduisant un dérèglement soudain et transitoire de l’activité électrique du cerveau. Elles résultent de décharges d’influx nerveux parcourant de nombreux neurones. Cela engendre des symptômes très variés concernant certaines parties du corps ou son ensemble, dont le plus connu est la convulsion. En France, environ six cent mille personnes souffrent d’épilepsie. La moitié a moins de vingt ans, la maladie étant en fait plus fréquente chez les enfants et les personnes âgées. Les patients sont traités par des médicaments antiépileptiques.
L’étude de référence
Une méta-analyse a évalué l’efficacité du régime cétogène sur la réduction des crises d’épilepsie en se focalisant sur les enfants dont les médicaments n’avaient pas d’effet ou des effets secondaires trop handicapants. Elle a intégré treize essais randomisés incluant neuf cent trente-deux participants, dont sept cent onze âgés de quatre mois à dix-huit ans. Les résultats ont conduit à constater clairement l’efficacité du régime chez les enfants résistant aux médicaments.
Descriptif de la méthode
Dans une alimentation équilibrée, les lipides (graisses) fournissent 35 à 40 % des calories et les glucides (sucres) 40 à 50 %. Avec le régime cétogène à vie, les lipides en apportent 70 à 90 % et les glucides au maximum 10 %. Les graisses deviennent la principale source d’énergie et une partie se transforme en corps cétoniques, substances produites quand il n’y a plus de sucre. Le régime cétogène consiste donc à se nourrir d’aliments contenant des graisses comme les viandes, les volailles (avec la peau), la charcuterie, les poissons (en particulier gras comme le hareng), les œufs, les fromages, les fruits à coque (amande, noisette…), les oléagineux (avocat, olive…), et tous les corps gras en proportion généreuse. Les principales sources de glucides constituent au contraire des interdits : pain, féculent, plats cuisinés, sucreries et boissons sucrées… Restent accessibles, en quantité modérée, des aliments contenant peu de glucides, comme le chocolat noir, le lait et les laitages natures, les légumes (cent cinquante grammes maximum par repas) et les fruits les moins sucrés (citron, fruits rouges, papaye et pastèque, avec un maximum de cinquante grammes par jour soit une demi-barquette de framboises). À vous de confectionner ensuite vos menus, vous en trouverez facilement sur Internet.
Les mécanismes d’action
Non produits dans le cadre d’une alimentation fournissant des glucides, les corps cétoniques ont un effet protecteur des neurones. Ils auraient aussi une action anti-convulsivante, réduisant ainsi les crises et les convulsions.
Bénéfices
L’intérêt de ce régime chez les enfants épileptiques est bien démontré. Environ la moitié de ceux à qui il est prescrit voit la fréquence de leurs crises diminuer, jusqu’à 50 %. Il s’accompagne aussi d’une amélioration du comportement, de l’attention, de la mémoire et des progrès scolaires, peut-être liés à la diminution des médicaments.
Quels sont les risques ?
Dans la majorité des cas, ce régime occasionne des troubles digestifs en raison de son fort apport en graisse et de son manque de fibres. Les débuts peuvent être pénibles, provoquant des hypoglycémies, des maux de tête et une fatigue liée à la restriction en sucre. Un retard de croissance de certains enfants a aussi été décrit en raison d’anomalies osseuses dues à des déficits nutritionnels. Mais on peut les prévenir par un apport en protéines et la prescription de calcium et de vitamine D1.
Conseils pratiques
Beurre, crème fraîche et huile de noix de coco sont recommandés au quotidien, car riches en lipides favorisant particulièrement la production de corps cétoniques. Les huiles de colza et de noix sont quant à elles conseillées pour leurs Oméga-3. Il convient de boire beaucoup d’eau pour compenser le fait que les aliments riches en graisses en contiennent généralement peu.
À qui s’adresser ?
Un médecin (généraliste, gastroentérologue ou nutritionniste) et un diététicien.