Étude: Le vaccin anti-adénovirus muqueux stimule la production d'IgA et prévient durablement l'infection par XBB.1.16 chez les primates non humainsCrédit photo : TG23/Shutterstock.com
Dans une étude récente publiée dans Immunologie naturelleune équipe de chercheurs des États-Unis a utilisé des modèles de primates non humains pour comparer la protection conférée par une dose de rappel intramusculaire du vaccin à base d'acide ribonucléique messager bivalent (ARNm) contre le coronavirus de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) avec celle conférée par une dose de rappel d'un vaccin à vecteur adénoviral bivalent muqueux administré par un dispositif aérosol ou par voie intranasale.
Sommaire
Arrière-plan
Les vaccins contre la COVID-19 développés rapidement ont réussi à limiter la gravité et la transmission des infections au coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SRAS-CoV-2), et les doses de rappel intramusculaires continuent de conférer une protection contre des niveaux élevés de morbidité et d’hospitalisation.
Cependant, des études ont montré que l’efficacité des vaccins à ARNm bivalents administrés par voie intramusculaire diminue après environ quatre mois, tandis que des infections par le SRAS-CoV-2 continuent de se produire.
Des facteurs tels que l’âge, l’immunodépression et les séquelles post-aiguës pourraient influencer les niveaux d’immunité innée et la réponse au vaccin, augmentant ainsi la probabilité d’infections percées.
Les vaccins capables de prévenir les infections à transmission directe seraient efficaces pour réduire les niveaux de transmission et prévenir l’émergence de nouveaux variants du SRAS-CoV-2.
Un vaccin muqueux, administré par voie intranasale, pourrait limiter la transmission du SRAS-CoV-2 en stimulant les plasmocytes et les cellules B mémoires dans le tissu lymphoïde associé à la muqueuse et en augmentant les réponses immunitaires au site de l’infection.
À propos de l'étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont utilisé Macaca mulatta ou des macaques rhésus pour étudier les réponses immunitaires protectrices provoquées par un vaccin vecteur adénoviral bivalent muqueux contenant une protéine de pointe stabilisée de la souche ancestrale de Wuhan et de la variante Omicron BA.5 du SRAS-CoV-2.
Ils ont comparé ces réponses immunitaires à celles provoquées par une dose de rappel intramusculaire d’un vaccin à ARNm bivalent codant pour les protéines de pointe des deux mêmes variantes.
Bien que l’inflammation et la pathologie dues à une maladie grave chez l’homme ne soient pas complètement reproduites dans les modèles de primates non humains, des études ont montré que les lectures virales et les réponses immunitaires observées dans les modèles de primates non humains peuvent être utilisées pour prédire les résultats cliniques des infections à Omicron chez l’homme.
Le vaccin à vecteur adénoviral utilisé dans l’étude était le vaccin ChAd-SARS-CoV-2-S, actuellement administré sous forme de gouttes nasales en Inde sous le nom d’iNCOVACC. Les vaccins à vecteur viral utilisant l’adénovirus, le virus de la maladie de Newcastle ou le virus parainfluenza peuvent provoquer des réponses immunitaires au site de l’infection, ce qui fait de ces vaccins un candidat idéal pour une dose de rappel administrée par voie intranasale et muqueuse.
Les macaques rhésus de l’étude ont été vaccinés avec deux doses intramusculaires d’un vaccin à ARNm codant pour la protéine de pointe de la souche ancestrale de Wuhan.
Sept mois après leur vaccination, un groupe de macaques a reçu le vaccin bivalent ChAd-SARS-CoV-2-S au moyen d'un dispositif aérosol, et le vaccin a été administré dans les voies respiratoires inférieures et supérieures.
Un deuxième groupe a reçu le vaccin par voie intranasale sous forme de brouillard à l'aide d'un pulvérisateur clinique. En revanche, un groupe témoin a reçu une dose de rappel du vaccin bivalent à ARNm par voie intramusculaire.
La protection conférée par le vaccin vecteur adénoviral muqueux administré par voie aérosol et intranasale et la dose de rappel intramusculaire du vaccin bivalent à ARNm ont été comparées en confrontant les animaux avec la souche XBB.1.16 du virus quatre mois et demi après l'administration des doses de rappel.
Résultats
L’étude a révélé que la réplication virale dans les poumons et le nez des animaux ayant reçu le vaccin à vecteur adénoviral muqueux contre le SRAS-CoV-2 était minime pour les animaux des groupes d’administration par aérosol et par voie intranasale.
En revanche, les animaux ayant reçu par voie intramusculaire la dose de rappel du vaccin bivalent à ARNm ont montré des niveaux inférieurs de réplication virale uniquement dans les voies respiratoires inférieures.
Le vaccin muqueux a également entraîné des réponses durables d'immunoglobuline (Ig) A et IgG dans les voies respiratoires et a activé les cellules B spécifiques de la protéine de pointe dans les poumons, ce qui n'a pas été observé dans le cas de la dose de rappel du vaccin à ARNm bivalent intramusculaire.
L’étude a révélé que l’administration par aérosol du vaccin muqueux provoquait une large immunité muqueuse dans plusieurs compartiments respiratoires, ce qui pourrait rapidement supprimer la réplication du SRAS-CoV-2.
En comparaison, la dose de rappel administrée par voie intranasale du même vaccin ne pouvait qu'augmenter les titres d'IgA dans les voies respiratoires, ce qui pouvait empêcher la réplication locale du virus, mais ne pouvait pas inhiber la réplication virale dans les poumons aussi efficacement que la dose de rappel en aérosol ou provoquer des cellules B mémoires spécifiques à la protéine de pointe.
Conclusions
Dans l’ensemble, les résultats ont montré qu’une dose de rappel du vaccin à vecteur adénoviral muqueux contre le SRAS-CoV-2, administrée sous forme d’aérosol, était la plus efficace pour contrôler la réplication virale dans les poumons et le nez.
Les titres d'IgA dans les voies respiratoires étaient révélateurs de la protection conférée dans les compartiments respiratoires supérieurs. En revanche, les réponses des cellules B et des cellules T à mémoire, ainsi que les titres d'IgA et d'IgG, étaient corrélés à la protection conférée dans les voies respiratoires inférieures.