À ce jour, le coronavirus-2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), l’agent causal de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), a fait plus de 4,5 millions de morts dans le monde. À l’échelle mondiale, les scientifiques ont conçu diverses stratégies pour contenir la pandémie, telles que des vaccins, des produits thérapeutiques et diverses mesures non pharmaceutiques. Les mesures non pharmaceutiques comprennent les fermetures, les couvre-feux et les gestes barrières comme la distanciation sociale et le port du masque.
Etude : Relâchement des gestes barrière lors d’une campagne de vaccination en France : modélisation de l’impact de la baisse de l’immunité. Crédit d’image : Maria Vonotna/Shutterstock
Sommaire
Quelle est la durée de la protection immunitaire conférée par l’infection au COVID-19 et la vaccination ?
De nombreuses études utilisent des modèles compartimentaux pour évaluer divers paramètres de la dynamique épidémique et évaluer l’impact de la distanciation sociale et des vaccins approuvés dans une population donnée. Certaines études ont suggéré qu’un individu pourrait être protégé contre la réinfection pendant au moins six mois après une infection naturelle par le SRAS-CoV-2. Cependant, d’autres études immunologiques montrent une diminution des anticorps (réponses vaccinales ou immunitaires déclenchées après une infection naturelle) au fil du temps.
Certaines études documentent une baisse des cellules T spécifiques anti-SARS-CoV-2 CD4+ et CD8+ dans les trois à cinq mois suivant l’infection, tandis que d’autres signalent la présence de cellules T stables anti-SARS-CoV-2 CD4+ et CD8+ spécifiques pendant jusqu’à à dix mois après l’infection. A ce jour, la durée exacte de la protection immunitaire après infection naturelle par le SRAS-CoV-2 ou par vaccination n’est pas claire.
Stratégies mises en place par le gouvernement français pour arrêter la transmission du COVID-19
Comme d’autres pays, le gouvernement français a mis en place plusieurs restrictions pour arrêter la transmission du virus. La France a mis en place des couvre-feux, des restrictions de voyage, des blocages, l’obligation de travailler à domicile, parmi de nombreuses autres restrictions. Ils ont également encouragé les gestes barrières qui incluent le port de masques, le maintien d’une distance d’au moins 2 mètres entre les individus, le lavage fréquent des mains, l’évitement des rassemblements de plus de six personnes pour réduire la transmission interhumaine.
En France, quatre vaccins, à savoir le BNT162b2, l’ARNm-1273, le ChAdOx1 nCoV-19 et l’Ad26.COV2.S ont reçu une autorisation d’utilisation d’urgence (EUA) et les programmes de vaccination ont débuté en janvier 2021. Actuellement, plus de la moitié de la population française a terminé deux doses de vaccins.
En raison du programme de vaccination rapide qui a couvert la majorité de la population française, le gouvernement français a assoupli les restrictions de santé publique. Cependant, ils encouragent toujours l’application des gestes barrières entre particuliers. Une nouvelle étude publiée sur le medRxiv* serveur de préimpression focalisé sur la détermination des amplitudes d’assouplissement d’un geste barrière en France. Cette étude a estimé que toutes les mesures de distanciation sociale pourraient être retirées après que 90% des individus de plus de 65 ans et 89% des 18-64 ans soient complètement vaccinés.
Comme cette étude suppose une immunité stable après la vaccination, les prédictions pourraient être biaisées. Dans le contexte de la recrudescence des cas de COVID-19 due à la transmission du variant SARS-CoV-2 Delta, qui peut échapper à la protection immunitaire, l’efficacité des vaccins contre les variants SARS-CoV-2 est discutable.
Une version préimprimée de l’étude est disponible sur le site medRxiv* serveur pendant que l’article est soumis à une évaluation par les pairs.
Impact de l’assouplissement des gestes barrières en France
La présente étude a utilisé un modèle SEIR compartimenté structuré par âge qui tenait compte de divers facteurs tels que la vaccination, le déclin de l’immunité contre le SRAS-CoV-2 et l’émergence de variantes préoccupantes (VoC) pour prédire si l’assouplissement des gestes barrières en résulterait. dans une recrudescence des infections graves. Les auteurs de cette étude visaient à effectuer une analyse préliminaire pour évaluer l’impact de la dose de rappel de COVID-19 sur le groupe d’âge plus avancé.
Ce modèle suppose que la propension à l’infection est une fonction du statut immunitaire dépendant des réponses immunitaires induites par une infection COVID-19 antérieure ou provoquée par le vaccin COVID-19. Les chercheurs ont obtenu des données contenant des cas confirmés de COVID-19 de la base de données de surveillance française et observé des changements dus aux politiques nationales de santé publique. Dans cette étude, les chercheurs ont analysé la relaxation partielle et totale des gestes barrières entre août et décembre 2021 sous diverses hypothèses de durée d’immunité.
Cette étude a révélé l’importance de maintenir les gestes barrières pour éviter une résurgence d’infections sévères au COVID-19 qui pourraient dépasser de loin les capacités de soins. Actuellement, où l’on observe une propagation rapide du variant Delta et une augmentation des hésitations vaccinales chez les Français, les chercheurs de cette étude ont souligné l’importance de favoriser les gestes barrières.
La présente étude a également souligné l’importance de la vaccination et a déclaré que les vaccins disponibles peuvent protéger les individus contre la maladie COVID-19 grave causée par la variante Delta. Les chercheurs ont déclaré qu’un assouplissement complet des gestes barrières peut être mis en œuvre à partir de novembre, date à laquelle, comme prévu, une couverture vaccinale de 100 % de la population française éligible sera atteinte. De plus, l’analyse de l’administration de rappels vaccinaux aux individus de plus de 75 ans ne favorise pas la sécurité des gestes barrière de relaxation, notamment en raison du taux élevé d’hésitation vaccinale. Les chercheurs de cette étude ont déclaré qu’une modélisation plus poussée et plus de recherches sont nécessaires pour tirer des conclusions solides.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, orienter la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.