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Les modes de vie malsains sont responsables de plus de 37 % des cas de NAFLD, la pollution de l'air amplifiant encore le risque, selon une étude
Dans une étude récente publiée dans Santé publique BMC, Les chercheurs ont étudié comment l’impact combiné des facteurs liés au mode de vie et de la pollution de l’air ambiant affecte le risque de développer une stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD).
Leurs résultats indiquent que même si les modes de vie malsains et l’exposition aux polluants atmosphériques sur de longues périodes augmentent considérablement le risque de NAFLD, des facteurs de style de vie défavorables peuvent influencer l’effet de la pollution atmosphérique.
Arrière-plan
La NAFLD peut toucher plus de 32 % de la population mondiale. Cette maladie hépatique courante est connue pour provoquer d’autres maladies graves telles que le carcinome hépatocellulaire et la cirrhose. Les cas de NAFLD sont en augmentation, ce qui en fait une priorité de santé publique.
Il existe peut-être une base génétique au risque de NAFLD, ce qui permet aux professionnels de la santé d'identifier les personnes plus susceptibles de la développer. Cependant, l'exposition à la pollution de l'air et un mode de vie malsain peuvent augmenter les risques de développer une NAFLD.
Les études antérieures sur ce sujet sont limitées. Elles se sont concentrées sur les populations d’Asie de l’Est et ont examiné l’exposition aux particules fines comme facteur de risque de NAFLD, mais leurs résultats ne sont pas concluants. Se concentrer sur l’association conjointe entre le mode de vie et la pollution de l’air peut aider les professionnels de la santé et les décideurs politiques à concevoir des stratégies efficaces pour prévenir cette maladie.
À propos de l'étude
Dans cette étude, les chercheurs ont utilisé les données de la UK Biobank, une vaste étude de population qui a porté sur plus de 500 000 participants âgés de 37 à 73 ans. Les participants ont fourni des informations sur leurs caractéristiques démographiques, leur mode de vie et leur santé au moyen de questionnaires, d'entretiens et d'examens physiques.
Pour cette analyse, les personnes souffrant de problèmes hépatiques préexistants, de cancer, de dépendance à l’alcool ou de données manquantes ont été exclues, laissant 417 025 participants.
Les chercheurs ont utilisé les données de l’étude européenne des cohortes sur les effets de la pollution atmosphérique (ESCAPE) pour évaluer l’exposition à la pollution atmosphérique, notamment à diverses particules fines (PM2,5, PM10) et aux oxydes d’azote (NO2, NOx).
Ils ont également évalué les facteurs liés au mode de vie, notamment l’activité physique, le régime alimentaire, le tabagisme, la consommation d’alcool, le temps de sédentarité et la durée du sommeil, en les combinant dans un score de mode de vie.
Le principal résultat mesuré était l’incidence de la NAFLD, qui a été suivie à travers les dossiers hospitaliers. L’analyse a fait appel à des modèles statistiques pour estimer le risque de NAFLD en fonction de l’exposition à la pollution atmosphérique, des facteurs liés au mode de vie et de leurs effets combinés.
Diverses covariables, notamment l’âge, le sexe, le statut socioéconomique et les facteurs environnementaux, ont été ajustées pour tenir compte des variables de confusion potentielles. Des analyses de sensibilité ont été réalisées pour garantir la robustesse des résultats.
Résultats
Les chercheurs ont constaté qu'au cours d'un suivi moyen de 12,4 ans, 4 752 participants (1,14 %) ont développé une stéatose hépatique non alcoolique (NAFLD). Le risque de développer une NAFLD était plus élevé chez les participants exposés à des niveaux élevés de pollution atmosphérique (par exemple, dioxyde d'azote, particules) et chez ceux ayant un mode de vie malsain.
Plus précisément, les facteurs de mode de vie malsains, comme une mauvaise alimentation, le manque d’activité physique et le tabagisme, étaient les principaux facteurs de risque de NAFLD, représentant 37,18 % du risque. La pollution de l’air a également contribué de manière significative au risque de NAFLD, les niveaux de pollution élevés augmentant la probabilité de la maladie.
Le score global de pollution de l'air (une moyenne pondérée de tous les polluants) a montré une association de près de 10 % avec la NAFLD, tandis que parmi les polluants atmosphériques individuels, le NO2 (10,19 %) et le NOx (8,18 %) avaient les rôles les plus élevés.
L’étude a révélé que les participants ayant à la fois une forte exposition à la pollution de l’air et un mode de vie malsain présentaient le plus grand risque de développer une NAFLD, les rapports de risque indiquant plus du double du risque par rapport aux personnes ayant une faible exposition à la pollution et un mode de vie sain.
Les résultats ont également montré que les polluants atmosphériques et les facteurs liés au mode de vie interagissent, ce qui signifie que leur effet combiné sur le risque de NAFLD est supérieur à la somme de leurs effets individuels. Ces résultats soulignent l’importance de s’attaquer à la fois aux facteurs environnementaux et aux facteurs liés au mode de vie pour prévenir la NAFLD.
Conclusions
L’étude souligne qu’une exposition à long terme aux polluants atmosphériques et un mode de vie malsain augmentent considérablement le risque de développer une NAFLD.
Les facteurs liés au mode de vie, comme une mauvaise alimentation et le manque d’activité physique, étaient les principaux facteurs contribuant au risque de NAFLD. L’étude a révélé que la combinaison d’une exposition élevée à la pollution et d’un mode de vie malsain entraînait le risque le plus élevé. Ces résultats soulignent l’importance d’adopter un mode de vie sain pour atténuer l’impact de la pollution de l’air sur la santé du foie.
Les points forts de l'étude sont sa conception à grande échelle et basée sur la population, ainsi que l'évaluation standardisée de l'exposition à la pollution atmosphérique. Cependant, elle comporte des limites, notamment le recours aux données autodéclarées sur le mode de vie, un biais de rappel potentiel et l'exclusion de certains cas en raison de données manquantes. De plus, la population étudiée était principalement d'origine européenne, ce qui peut limiter la généralisabilité des résultats.
Les recherches futures devraient explorer l’impact de la pollution de l’air et des facteurs liés au mode de vie dans des populations plus diverses et étudier les effets à long terme de ces facteurs de risque sur la santé du foie.