Sommaire
Le problème de santé
Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (ou TDAH) est la maladie neuro-développementale la plus courante chez les enfants. Ceux qui en sont atteints arrivent difficilement à se concentrer et peinent à effectuer des exercices de raisonnement soutenus dans le temps. Le TDAH génère un risque important d’échec scolaire, des difficultés relationnelles, de l’agressivité et des troubles du comportement. À moyen terme, il peut engendrer de la délinquance et des maladies mentales. Des traitements médicamenteux sont possibles, mais ils comportent des effets indésirables parfois graves comme une anorexie ou des insomnies pouvant être majorés à l’adolescence.
L’étude de référence
Une méta-analyse a comparé l’effet de médicaments et de différentes INM à partir de cent quatre-vingt-dix essais randomisés auprès de vingt-six mille cent quatorze enfants et adolescents atteints de TDAH. Seule ou en combinaison avec un médicament, la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) spécifique s’est montrée la plus efficace. Les médicaments utilisés seuls se sont par ailleurs avérés moins bénéfiques que lorsqu’on les associait à cette TCC.
Descriptif de la méthode
Décrite en détail dans une étude, la TCC spécifique au TDAH comprend sept modules dispensés par un thérapeute sur quatre mois. Le premier comprend quatre séances permettant à l’enfant de découvrir la thérapie et d’acquérir des compétences d’organisation. Le second lui enseigne une technique pour contrôler ses distractions pendant le travail. Le troisième l’aide à mieux gérer ses pensées, et le quatrième à mettre en œuvre ses nouvelles capacités d’organisation. L’ensemble comprend dix séances auxquelles un parent est invité à se joindre lors des dix dernières minutes pour discuter des progrès et des exercices à réaliser à domicile. Le cinquième module cherche ensuite à stabiliser les acquis de la thérapie en réunissant pendant deux séances complètes l’enfant et ses parents. Le module suivant, facultatif, est réservé à ces derniers pour mieux les aider à accomplir cet objectif dans le temps. Puis un dernier module avec l’enfant est consacré à la prévention des rechutes. Au final, il a appris à adopter de bonnes réactions face aux situations stressantes, et à s’affirmer en chassant ses idées négatives pour construire une image de lui valorisante. Après avoir découvert ses qualités et ses capacités potentielles, il peut surmonter ses conflits internes et ses croyances qui provoquaient chez lui du stress et de la peur.
Les mécanismes d’action
La TCC spécifique au TDAH modifie les pensées, les attitudes et les comportements, ce qui se traduit dans le fonctionnement du cerveau comme on l’a observé par neuro-imagerie. Chez les enfants atteints par le trouble, le système limbique, ce cerveau dit reptilien qui assure notre instinct de survie et témoigne de nos émotions brutes, l’emporte sur le cortex frontal qui permet normalement de contrôler ces émotions par le raisonnement, l’analyse de la situation et la prise de recul. La TCC permet de redonner son leadership au cortex.
Bénéfices
Avec la TCC, l’enfant apprend à gérer une situation de crise en la comparant à des expériences similaires passées, ce qui incite à mieux estimer les conséquences de ses actes. Il peut ainsi comprendre où mènent les comportements irréfléchis et les actes brutaux : bagarre, blessure, mise en danger d’autrui, jouet cassé… Les résultats sont rapides et persistent dans le temps, la TCC étant très bien acceptée.
Quels sont les risques ?
Aucun risque accru d’événements indésirables n’a été observé dans les études cliniques.
Conseils pratiques
Une méta-analyse signale l’intérêt pour les enfants atteints de TDAH d’un programme supervisé et régulier d’activités physiques aux niveaux de l’attention, l’inhibition, la flexibilité et la mémoire de travail. Il peut s’avérer profitable d’associer cette INM à la TTC.
À qui s’adresser ?
Un psychologue clinicien spécialisé dans cette INM et formé aux TCC.