Le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) a provoqué la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) en cours, qui a fait plus de 5,66 millions de morts dans le monde. Les vagues successives d’infection ont clairement montré que le virus finira par se transformer en une maladie endémique. Par conséquent, les projections de sa saisonnalité sont essentielles pour éclairer la politique de santé publique. Ce n’est pas une tâche facile en raison de la courte durée de la pandémie, de la mise en œuvre hétérogène des mesures préventives et d’une foule d’autres facteurs.
Étude : Projection de la saisonnalité du COVID-19 endémique. Crédit d’image : graphiques lumineux/Shutterstock
Une nouvelle étude vient d’être publiée sur medRxiv* serveur de préimpression qui utilise des données à long terme sur l’incidence des coronavirus en circulation et estime la saisonnalité endémique du SRAS-CoV-2 dans les centres de population mondiaux.
Sommaire
Fond
La variation annuelle de la transmission d’autres virus respiratoires (dont les coronavirus) pourrait être utilisée pour évaluer la saisonnalité du SARS-CoV-2. Cependant, cette méthode pourrait manquer de quantification rigoureuse. Alternativement, les données sur certains parents du SRAS-CoV-2 pourraient être analysées par une approche phylogénétique comparative quantitative. Il convient de noter que ces méthodes ont déjà fourni des estimations critiques de la durabilité de l’immunité contre la réinfection par le SRAS-CoV-2.
Une nouvelle étude
Les scientifiques ont appliqué la phylogénétique comparative à de nombreuses données d’incidence à long terme sur HCoV-OC43, HCoV-NL63, HCoV-HKU1 et HCoV-229E dans les principaux centres de population pour estimer la force saisonnière de l’infection. Cette méthode est indépendante de l’isolement des interventions ou de l’identification des mécanismes sous-jacents, et les projections sont importantes pour anticiper et optimiser les politiques publiques pour les périodes à haut risque.
Principales conclusions
Les chercheurs ont étudié un large éventail de localités à prédominance tempérée en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Ils ont déclaré que l’on pourrait s’attendre à ce que le SRAS-CoV-2 passe à un schéma saisonnier de forte incidence dans l’hémisphère nord à la fin de l’automne et en hiver. Ce résultat devrait fournir des informations fondamentales pour déterminer les politiques locales de santé publique en période de pic d’infection.
Une avancée majeure de l’étude actuelle, par rapport aux analyses précédentes, est qu’elle est basée sur des données d’incidence de coronavirus endémiques sur plusieurs années. Cela implique qu’elle est exempte des biais introduits par l’émergence de la pandémie et des interventions de santé publique à grande échelle. Dans l’ensemble, les résultats sont cohérents avec les tendances saisonnières de l’incidence des virus respiratoires humains courants dans l’hémisphère nord.
Les résultats sur la saisonnalité du SRAS-CoV-2 éclairent les tendances d’incidence dans des conditions endémiques. Les chercheurs ont déclaré que la saisonnalité pourrait être encore amplifiée par une réponse de santé publique débordée et retardée. Ils ont en outre déclaré qu’on s’attendrait à moins de saisonnalité pour le SRAS-CoV-2 pendant la propagation de la pandémie que dans son incidence endémique éventuelle, avec un facteur de forçage plus petit amplifié par la dynamique de la population d’agents pathogènes.
Les résultats obtenus dans la présente étude projettent un rythme saisonnier du SARS-CoV-2. Ce rythme est similaire aux tendances observées parmi de nombreux autres virus respiratoires infectant l’homme. La plus grande incidence respiratoire en hiver a été attribuée à plusieurs facteurs, tels que la température, l’humidité, le rayonnement ultraviolet et le comportement de l’hôte. Cependant, cette tendance est inversée dans l’hémisphère sud et atténuée sous les tropiques.
L’hémisphère sud a été sous-échantillonné et davantage d’études dans ce domaine aideraient à mieux comprendre la saisonnalité des coronavirus et faciliteraient la préparation. Un échantillonnage plus dense pourrait également aider à élaborer des estimations régionales plus précises. L’échantillonnage dans les tropiques permettrait également de tester la saisonnalité atténuée, qui devrait être étudiée davantage.
Les projections pourraient être influencées par les interventions de santé publique et l’impact des changements évolutifs. L’émergence de nouvelles variantes, telles que les variantes Delta ou Omicron, peut entraver les efforts de santé publique et avoir un impact sur les tendances saisonnières. Les résultats obtenus dans cette étude suggèrent que l’augmentation de nouvelles variantes pourrait fréquemment coïncider avec des poussées d’autres virus respiratoires saisonniers, pouvant submerger les établissements de santé.
Conclusion
Une connaissance préalable de la saisonnalité est cruciale car elle pourrait aider à diffuser des messages de santé publique informés et avancés concernant les saisons très préoccupantes. Les chercheurs ont déclaré que même avec une vaccination étendue, le SRAS-CoV-2 rejoindra très probablement HCoV-229E, HCoV-NL63, HCoV-OC43 et HCoV-HKU1 en tant que coronavirus endémique circulant. L’approche développée dans cette étude guide un large éventail de décisions de santé publique jusqu’à ce que la phase pandémique de la propagation du SRAS-CoV-2 soit passée et que des données à long terme sur l’incidence du COVID-19 soient collectées.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/les comportements liés à la santé, ou traités comme des informations établies.