Sommaire
Le problème de santé
Le psoriasis est une maladie inflammatoire chronique de la peau qui se manifeste par des plaques rouges présentant des pellicules blanches, dépôts de cellules mortes de l’épiderme. Les localisations habituelles sont les zones de frottement (coudes, avant-bras, genoux, bas du dos) mais aussi le cuir chevelu et les ongles. Cependant, les plaques peuvent apparaître partout (plus rarement au niveau du visage), y compris sur les muqueuses, et s’étendre sur de grandes surfaces du corps. Bien qu’il existe des formes sévères (environ 20 % des cas) associées à une atteinte généralisée ou à des douleurs articulaires nécessitant parfois une hospitalisation, le psoriasis est généralement bénin. Mais son évolution est imprévisible, avec des poussées d’intensité variable, entrecoupées de rémissions de durée également variable. Il touche 2 % de la population, des personnes présentant une prédisposition génétique sous l’influence de facteurs favorisants. Il peut apparaître à tout âge, mais il existe un pic entre vingt et quarante ans. Environ un tiers des cas se déclarent avant vingt ans, y compris chez des sujets très jeunes. Pas plus sévères, les débuts précoces sont toutefois associés à davantage de récidives par la suite.
L’étude de référence
Une revue systématique a évalué l’utilité de l’huile de poisson et sa combinaison avec des acides gras oméga-3 dans le traitement du psoriasis. Dix-huit essais randomisés portant sur neuf cent vingt-sept participants ont été inclus. Des bénéfices ont été constatés lorsque l’huile de poisson et les oméga-3 sont combinés à un traitement conventionnel, accélérant alors la diminution de la gravité du psoriasis et de sa zone de lésion. Seuls, ils n’ont pas eu d’effet sur la maladie, mais ont réduit certains facteurs de risque d’obésité, de maladies cardiovasculaires et métaboliques, à travers la régulation de plusieurs médiateurs inflammatoires.
Descriptif de la méthode
L’intervention doit durer trois mois avec une dose souhaitée d’environ un gramme par jour. Pour l’atteindre, on recommande de consommer deux repas de cent cinquante grammes de poisson gras par semaine. L’INM peut ainsi se limiter à intégrer à l’alimentation des produits de la mer à forte teneur en oméga-3, poissons ou fruits de mer. Par exemple, et par ordre d’importance en teneur, le maquereau bleu, le saumon, la truite grise, le hareng, le flétan, la sardine à l’huile, les crevettes, la morue, les pétoncles. À défaut, une capsule d’huile de poisson contient entre trois et six cents milligrammes d’oméga-3.
Les mécanismes d’action
Des preuves in vitro étayent les études cliniques en montrant que les acides gras oméga-3 améliorent le psoriasis en inhibant les cytokines inflammatoires (molécules de signalisation sécrétées par les cellules immunitaires) et en diminuant le niveau des leucotriènes (médiateurs de l’inflammation).
Bénéfices
Complémentaires des traitements conventionnels, l’huile de poisson et les oméga-3 peuvent avoir des effets bénéfiques sur le psoriasis quand ils sont associés. Les bienfaits des oméga-3 sur l’inflammation et la cicatrisation sont établis, de même qu’un effet synergétique, modeste, avec les médicaments. Comme la plupart des thérapies, ce traitement ne fonctionne certes pas systématiquement, l’origine du psoriasis et son évolution étant très dépendante des caractéristiques biologiques de chaque personne. Par contre, une revue systématique constate que les bénéfices sur l’érythème, les démangeaisons et les squames sont observés dans les essais utilisant la dose la plus élevée de supplémentation en oméga-3.
Quels sont les risques ?
Si aucun risque n’a été signalé dans les études, les effets secondaires les plus courants sont les nausées (dépendant de la dose, alors diminuez-la), l’indigestion, la diarrhée et le goût de poisson dans la bouche.
Conseils pratiques
En cas de psoriasis, doivent être proscrits les aliments augmentant la perméabilité intestinale, qui créent un état pro-inflammatoire ou induisent des dérèglements néfastes pour l’organisme. À ce titre, évitez l’alcool, le gluten et les graisses trans et insaturées. Une étude a montré l’intérêt de la perte de poids, de la modération alimentaire et de l’activité physique régulière.
À qui s’adresser ?
Un dermatologue.