Sur quelle question étudiiez-vous ?
Malgré le risque élevé de troubles liés à l’usage de substances et de décès par surdose dans la population des sans-abri, la prescription de benzodiazépines à cette population n’a pas été examinée.
Notre équipe s’est donc attachée à répondre aux questions :
- Quel est le taux de prescription de benzodiazépines aux anciens combattants sans-abri et non-sans-abri souffrant de maladie mentale dans le système VA ?
- Les anciens combattants sans abri sont-ils plus susceptibles de recevoir des ordonnances risquées et potentiellement inappropriées ?
Quelles méthodes avez-vous utilisées ?
Nous avons utilisé la régression logistique pour comparer la probabilité de prescription de benzodiazépines et des tests pour comparer les indicateurs de schémas de prescription de benzodiazépines risqués et potentiellement inappropriés pour les anciens combattants sans abri atteints de maladie mentale et leurs homologues hébergés.
Notre approche était unique dans la mesure où il s’agit de la première étude à tenter d’examiner cette question. Nous avons pu le faire dans une vaste base de données nationale VA, le plus grand fournisseur de services aux sans-abri du pays.
Qu’as-tu trouvé?
Nous avons constaté que même si les anciens combattants sans abri étaient moins susceptibles que leurs pairs hébergés de recevoir une prescription de benzodiazépines, ils étaient plus susceptibles de recevoir des prescriptions risquées et potentiellement appropriées, notamment plusieurs prescriptions simultanées de benzodiazépines et des prescriptions simultanées de benzodiazépines et d’opioïdes ou de sédatifs.
Quelles sont les implications ?
À notre connaissance, il s’agissait de la première étude à examiner les modèles de prescription de benzodiazépines comme traitements pour une population sans abri, fournissant de nouvelles preuves sur une population vulnérable et peu étudiée à haut risque de troubles liés à l’usage de substances, de surdose et de décès. Ces résultats concernant des taux élevés de prescription concomitante avec d’autres médicaments sédatifs sont d’une grande préoccupation clinique, étant donné que les décès par surdose de drogues dans la population des sans-abri sont l’une des principales causes de décès, à des taux jusqu’à 30 fois plus élevés que dans la population générale des États-Unis. Nos résultats mettent en évidence la nécessité d’accorder une attention accrue aux pratiques sécuritaires de prescription de benzodiazépines pour les anciens combattants sans abri.
Quelles sont les prochaines étapes?
Nous espérons que cet article pourra informer les cliniciens sur l’importance d’une prescription prudente de benzodiazépines aux patients sans abri et encourager les prestataires à discuter avec les patients pour savoir si et comment ils combinent des substances lorsqu’ils envisagent de prescrire des benzodiazépines.