Dans une étude récente publiée dans Recherche sur l’hypertensionun groupe de chercheurs a examiné la relation entre les rythmes alimentaires et de sommeil et les niveaux de tension artérielle (TA) chez les enfants âgés de 6 à 15 ans des provinces de Chongqing et du Sichuan et a identifié des interventions rythmiques optimales pour prévenir potentiellement l’apparition de maladies cardiovasculaires (MCV).
Étude: L’impact des rythmes alimentaires et de sommeil sur la tension artérielle chez les enfants et les adolescents : une étude transversale. Crédit d’image : OleksandraNaumenko/Shutterstock.com
Arrière-plan
Les modes de vie contemporains présentent souvent des habitudes alimentaires irrégulières et un sommeil insuffisant. Ces habitudes pourraient augmenter le risque de maladies chroniques comme l’obésité, l’hypertension et le diabète. Les gens mangent désormais quotidiennement au-delà d’une fenêtre de 15 heures, ce qui s’écarte des trois repas traditionnels par jour observés dans les années 1970.
Associées au mauvais sommeil répandu, en particulier chez les jeunes, ces irrégularités présentent un risque d’hypertension en perturbant le rythme circadien de l’organisme.
Des recherches plus approfondies sont nécessaires car, même si plusieurs études mettent en évidence les effets de régimes alimentaires irréguliers et d’un mauvais sommeil sur la tension artérielle des adultes, la compréhension de ces impacts sur les enfants et les adolescents est limitée, ce qui rend crucial l’établissement de lignes directrices pour cette population plus jeune.
À propos de l’étude
La présente étude, menée en 2021 et 2022, a utilisé un échantillonnage en grappes stratifié en trois étapes pour sélectionner deux provinces de Chongqing et du Sichuan, un comté par province et deux avenues par comté.
Cela a conduit à l’inclusion de quatre écoles primaires et de deux collèges et a ciblé les enfants âgés de 6 à 15 ans résidant dans ces avenues depuis plus de six mois.
Les participants ont rempli des questionnaires sur les données démographiques, le régime alimentaire, le statut socio-économique et les antécédents de santé familiale. Sur les 6 450 enfants initiaux, 5 608 ont été analysés pour leur rythme alimentaire et 5 320 pour leur rythme de sommeil après ajustements des données.
Les rythmes alimentaires et de sommeil ont été déterminés au moyen de questionnaires auto-déclarés détaillant les horaires des repas et la durée du sommeil. Des écarts entre les rythmes de la semaine et ceux du week-end ont également été calculés. La pression artérielle a été mesurée avec précision à trois reprises distinctes par des infirmières qualifiées de l’hôpital pour enfants de l’université médicale de Chongqing, à l’aide d’un modèle de sphygmomanomètre spécifique pour diagnostiquer l’hypertension.
L’étude a également examiné les covariables potentielles ou les variables confusionnelles collectées via des questionnaires. Celles-ci comprenaient des informations démographiques, des facteurs prénatals tels que le poids à la naissance, des données anthropométriques, des habitudes de vie et des indicateurs socio-économiques. La taille et le poids ont été mesurés avec précision à l’aide d’un dispositif médical spécifique, et l’indice de masse corporelle (IMC) a été calculé.
Des outils analytiques, notamment les modèles de régression linéaire générale (GLM) et logistique, ont été utilisés pour disséquer les relations entre les rythmes alimentaires et de sommeil et les niveaux de tension artérielle. De plus, des analyses de sous-groupes selon le sexe ont été réalisées.
Deux critères ont permis de déterminer les heures optimales de repas et de sommeil. Premièrement, un modèle SAS a identifié des relations entre les heures de repas/sommeil et les niveaux de tension artérielle, indiquant les moments optimaux pour réduire la tension artérielle. Deuxièmement, les horaires scolaires des élèves du primaire et du collège ont également été pris en compte. Le logiciel SAS 9.4 a géré toutes les analyses de données, avec une signification fixée à 0,05 dans les tests bilatéraux.
Résultats de l’étude
L’étude a évalué les données de 5 608 enfants âgés de 6 à 15 ans, dont 47,3 % étaient des filles et 52,7 % des garçons, et l’âge moyen des participants était de 10,48 ans. Des informations telles que la taille, le poids, l’IMC, le poids à la naissance et les facteurs socio-économiques ont été enregistrées, et il a été constaté que les filles avaient une pression artérielle moyenne plus faible.
Plus de la moitié des participants, soit environ 53,21 %, étaient au stade de la puberté et un nombre significatif de 69,86 % étaient exposés au tabagisme passif. Une minorité, 10,97 %, provenait de familles avec un parent célibataire, séparé, divorcé ou veuf.
L’étude a révélé que 39,93% des pères et 20,61% des mères étaient obèses, tandis que la prévalence de l’hypertension était de 2,89% pour les mères et de 5,94% pour les pères. Après plusieurs lectures à différents jours, 140 enfants, dont 91 garçons et 49 filles, ont présenté une tension artérielle élevée.
Les habitudes alimentaires et de sommeil variaient avec l’âge. Par exemple, les enfants âgés de 6 à 7 ans avaient une fenêtre d’alimentation moyenne de 11,69 heures en semaine, qui augmentait avec l’âge. L’étude a également révélé que les participants plus âgés, âgés de 13 à 15 ans, prenaient des petits-déjeuners plus tôt et des dîners plus tard que leurs homologues plus jeunes.
La durée du sommeil variait également : les enfants âgés de 6 à 7 ans dormaient environ 9,62 heures en semaine, les enfants de 8 à 12 ans dormaient environ 9,18 heures et les 13 à 15 ans dormaient en moyenne 7,89 heures.
Les week-ends ont connu un changement de tendance, avec des repas, des réveils plus tardifs et des durées de sommeil plus longues que les jours de semaine. Notamment, les rythmes de sommeil et d’alimentation des adolescents âgés de 13 à 15 ans étaient plus variés que ceux des groupes d’âge plus jeunes.
La relation entre les habitudes alimentaires et de sommeil et les niveaux de tension artérielle a également été étudiée. Les résultats ont indiqué qu’une fenêtre d’alimentation plus longue en semaine était associée à une pression artérielle systolique (PAS), une pression artérielle diastolique (DBP) et une pression artérielle moyenne (MAP) plus élevées.
Les horaires du petit-déjeuner avaient une relation inverse avec ces mesures de tension artérielle, tandis que les horaires du dîner avaient une relation positive avec le DBP et la MAP.
Une découverte notable était que prendre le petit-déjeuner plus tard réduisait les risques d’hypertension artérielle d’environ 30 %. Parmi les principales conclusions, se réveiller plus tard en semaine était un facteur de protection contre l’hypertension artérielle.
Cet effet protecteur était plus prononcé chez les garçons, tandis qu’un coucher plus tardif était un facteur de protection chez les filles. Les variations des heures de réveil ont eu un impact différent, car elles ont réduit le risque d’hypertension artérielle chez les filles mais l’ont augmenté chez les garçons.
Un rythme alimentaire et de sommeil optimal a été défini en fonction des horaires et de la durée des repas. Les enfants ayant des schémas alimentaires idéaux avaient des SBP, DBP et MAP inférieurs à ceux qui n’adhèrent pas à ces schémas. Plus précisément, les participants masculins ayant des habitudes nutritionnelles et de sommeil optimales présentaient un risque réduit d’hypertension.
En conclusion, l’étude met en lumière le lien crucial entre les rythmes alimentaires et de sommeil et leurs effets sur la tension artérielle chez les enfants et les adultes.