Sommaire
Les problèmes de santé
Le stress post-traumatique affecte près de 10 % des hommes et 18 % des femmes. Il se caractérise par un ensemble de symptômes anxio-dépressifs et comportementaux apparaissant suite à un événement durant lequel on s’est cru en danger de mort en ressentant de la peur, de l’impuissance et de l’horreur. Ce trouble n’est pas systématique, chacun réagissant différemment à un événement traumatisant (agression physique ou verbale, accident, attentat, viol…). Certaines prédispositions favorisent son émergence : dépression, trouble obsessionnel compulsif (TOC), anxiété, phobie. Le stress post-traumatique est dit aigu si les symptômes et les souffrances disparaissent en moins de trois mois. S’ils perdurent au-delà, il est appelé chronique. Dans près d’un cas sur deux, le trouble dure plus d’une année.
L’étude de référence
Une méta-analyse a évalué l’efficacité de la thérapie de désensibilisation et de retraitement des informations par mouvements oculaires (Eye-movement desensitization and reprocessing ou EMDR) chez des patients ayant vécu un traumatisme. En se basant sur vingt-six essais randomisés, elle constate une réduction significative des symptômes du trouble de stress post-traumatique.
Descriptif de la méthode
L’EMDR est une méthode psychothérapeutique dans laquelle le patient fait des mouvements oculaires rapides en pensant à une expérience traumatisante. Pour débuter, le praticien lui en explique les principes et s’accorde sur un signal d’arrêt de la stimulation en cas de sensations difficiles renvoyant au traumatisme. Puis il initie une série de mouvements oculaires bilatéraux alternés en bougeant ses bras à droite et à gauche, en tapotant sur les genoux du patient ou en utilisant des bips sonores. Le patient est invité à revivre mentalement ses sensations, et en retient une, particulièrement symbolique. Le psychothérapeute marque alors un temps de pause et l’interroge sur son ressenti, puis redémarre une série de stimulations, répétant ce protocole jusqu’à ce que le traumatisme soit intégré et ne fasse plus ressentir au patient que des sensations neutres ou positives. La thérapie comprend habituellement entre cinq et dix séances individuelles de quarante-cinq à quatre-vingt-dix minutes sur une période d’un à deux mois.
Les mécanismes d’action
La thérapie EMDR facilite l’accès au réseau de mémoire traumatique, ce qui conduit à de nouvelles associations entre cette mémoire et les souvenirs. Un traitement plus complet de l’information permet de nouveaux apprentissages, l’élimination de la détresse émotionnelle et le développement de nouvelles pensées.
Bénéfices
L’efficacité de l’EMDR a été prouvée par un essai randomisé qui l’a comparé à un médicament antidépresseur. Son effet était non seulement plus fort six mois après le traitement, mais 58 % du groupe EMDR n’avait plus aucun symptôme, contre 0 % pour le médicament. Face au stress post-traumatique, cette thérapie permet de laisser de côté l’événement traumatisant pour avancer dans la vie. Elle va conduire le patient à se souvenir de l’événement sans être envahi par une détresse émotionnelle et à pouvoir y associer des pensées positives et fonctionnelles. Par exemple, « je suis capable de faire face », « j’ai de la valeur », « je mérite qu’on me respecte », etc.
Quels sont les risques ?
Des décompensations peuvent survenir suite aux rappels de souvenirs traumatiques. Le praticien est formé à vous aider à les gérer. Ce professionnel doit donc rester joignable tout au long de la thérapie si nécessaire.
Conseils pratiques
La première séance est consacrée à l’instauration d’une relation de confiance entre le patient et le thérapeute. Elle ne débute pas directement par des mouvements oculaires. Recommandée par la HAS et l’OMS, la thérapie n’a pas de tarif conventionné mais les séances peuvent être remboursées si elles sont proposées par un psychiatre.
À qui s’adresser ?
Un psychiatre ou un psychologue clinicien formé et accrédité par l’Association EMDR France est recommandé.