Une approche collaborative est nécessaire pour établir des parcours de soins de santé qui mettront fin à l'itinérance au Canada. Les cliniciens peuvent jouer un rôle en adaptant leurs interventions à l'aide d'une nouvelle ligne directrice clinique complète sur l'itinérance publiée dans CMAJ (Journal de l'Association médicale canadienne).
La ligne directrice vise à informer les cliniciens et à encourager la collaboration avec les organisations communautaires et les décideurs politiques autour des étapes prioritaires et des interventions fondées sur des données probantes pour traiter les sans-abri et les personnes en situation précaire à risque de le devenir.
L'itinérance est devenue une urgence sanitaire, pas seulement un problème social. Et nous savons maintenant comment y mettre fin. Il est essentiel de faire participer davantage de cliniciens au sans-abrisme et aux personnes logées de manière vulnérable. «
Dr Kevin Pottie, Institut de recherche Bruyère et Université d'Ottawa
Un réseau de cliniciens, d'universitaires, d'intervenants gouvernementaux et non gouvernementaux, appelé Homeless Health Research Network, ainsi que cinq personnes ayant vécu une expérience d'itinérance, ont créé la ligne directrice. Un comité directeur composé de représentants de partout au Canada a aidé à coordonner le processus.
«Le logement est un médicament», explique Amanda DiFalco, une boursière de l'Institute of Global Homelessness et une personne qui a elle-même vécu l'itinérance. « Nous devons intégrer ces conseils dans la politique de santé et la façon dont nous enseignons à la prochaine génération de cliniciens. »
Les cliniciens peuvent apprendre à adapter leur approche clinique pour répondre aux besoins du patient – à la fois sociaux et médicaux.
La ligne directrice recommande les interventions suivantes pour aider les patients sans abri ou logés de façon vulnérable:
- 1) Logement supervisé permanent: connectez les sans-abri ou les personnes logées de manière vulnérable avec un coordinateur local du logement ou un gestionnaire de cas pour fournir des liens vers les options de logement
2.Aide au revenu: aider les personnes en situation d'insécurité de revenu à trouver et à accéder à des ressources de soutien du revenu
3.Gestion des cas: s'assurer que les personnes atteintes de troubles mentaux et de toxicomanie ont accès aux programmes locaux de santé mentale et aux services psychiatriques
4. thérapie agoniste opioïde: donner accès à une thérapie agoniste opioïde dans les soins primaires ou une orientation vers un spécialiste de la toxicomanie
5.Réduction des méfaits: identifier la prise en charge appropriée pour les personnes ayant des problèmes de toxicomanie ou les référer aux services locaux de lutte contre la toxicomanie et la réduction des risques
La population des sans-abri au Canada a considérablement changé au cours des 25 dernières années, passant pour la plupart d'hommes d'âge moyen à un nombre croissant de femmes, de jeunes, d'Autochtones, de personnes âgées et même de familles.
La population itinérante estimée en 2014 était de 235 000, dont 27,3% de femmes, 18,7% de jeunes, 6% d'immigrants ou de migrants récents et un nombre croissant de vétérans ou de personnes âgées.
«La mise en œuvre réussie de la ligne directrice commence par un logement avec services de soutien permanent, communément appelé Logement d'abord», a déclaré le co-auteur Tim Aubry, Université d'Ottawa. « Une fois logés avec succès, les individus et les familles sont bien mieux placés pour recevoir les soins de santé dont ils ont besoin. »
Inner City Health Associates, l'Association médicale canadienne et l'Agence de la santé publique du Canada ont financé la ligne directrice. Le Homeless Health Research Network mettra à jour la directive tous les cinq ans.
La source:
Journal de l'Association médicale canadienne