Dans une étude récente publiée dans Le Lancetles chercheurs ont évalué les effets de la supplémentation maternelle en vitamine B12 (cyanocobalamine) sur le développement neurologique et la croissance des nourrissons nés au Népal.
Étude: L’effet de la supplémentation en vitamine B12 pendant la grossesse sur la croissance et le développement du nourrisson au Népal : un essai communautaire, en double aveugle, randomisé et contrôlé par placebo. Crédit d’image : NatchaS/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Les enfants nés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire peuvent ne pas atteindre une croissance et un développement neurologique complets en raison de la prévalence de taux faibles ou marginaux de cyanocobalamine dans le sang.
La cyanocobalamine est essentielle pour divers processus physiologiques du corps humain, en particulier les fonctions neurologiques.
La cyanocobalamine est particulièrement essentielle pendant la gestation et la petite enfance pour améliorer les résultats de la grossesse et améliorer la croissance et le développement neurologique des nourrissons.
L’évaluation des résultats neurologiques chez les nourrissons après l’administration de cyanocobalamine aux mères pendant la grossesse pourrait éclairer les décisions et l’élaboration des politiques concernant les soins prénatals.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont cherché à savoir si l’administration de suppléments de vitamine B12 aux mères de la période de gestation initiale jusqu’à six mois après l’accouchement pouvait améliorer les résultats du développement neurologique chez les nouveau-nés nés au Népal.
L’essai clinique à double insu, communautaire et contrôlé par placebo a inclus 800 femmes enceintes, âgées de 20,0 à 40,0 ans, qui avaient terminé un maximum de 15,0 semaines de gestation.
Les participants ont été répartis au hasard selon un rapport 1:1 (1:1) pour recevoir 50,0 μg de cyanocobalamine orale par jour (groupe d’intervention, n = 400) ou un placebo (groupe placebo, n = 400) jusqu’à six mois après l’accouchement.
Les participants ont été recrutés parmi les visites à domicile et les services de santé ambulatoire de trois hôpitaux népalais entre le 28 mars 2017 et le 15 octobre 2020. Les scientifiques ont généré la liste d’attribution de manière indépendante, reliant les numéros d’identification personnels des participants.
Les participants et les enquêteurs ont été aveuglés à l’intervention, et les participants ont été suivis jusqu’au 18 mai 2022. Des échantillons de sérum ont été obtenus des participants pour mesurer les niveaux de vitamine B12, exprimés en pmol/L.
Les principaux résultats de l’étude étaient la croissance linéaire, évaluée à l’aide des scores Z de longueur pour l’âge (LAZ) à un an de 12 ans, et le développement neurologique, évalué à l’aide des échelles de Bayley pour le développement du nourrisson et du tout-petit, troisième édition (Bayley-III) scores composites cognitifs de l’âge de six mois et d’un an.
Les critères de jugement secondaires comprenaient les mortinaissances, les décès de nourrissons et les événements indésirables (EI). L’équipe a évalué les résultats de l’étude parmi la population échantillonnée en intention de traiter (ITT).
Les mortinaissances, les fausses couches, les naissances de nourrissons perdues de vue et celles nées de mères qui ont choisi d’arrêter ont été exclues de l’analyse. De plus, les individus ont été exclus de l’analyse des résultats à l’âge de six mois en raison de la naissance d’un enfant en dehors de la fenêtre sérologique ou si leurs mères n’étaient pas disposées à voyager en raison de la pandémie de COVID-19.
Résultats
Au début de l’étude, 569 femmes (71,0 %) avaient des taux sérologiques de vitamine B12 inférieurs à 221,0 pmol/L, indiquant un statut marginal ou faible en vitamine B12.
Dans le groupe d’intervention, sur 400 femmes, 23 ont été perdues de vue, trois femmes ont refusé de continuer, 19 femmes ont fait une fausse couche ou une interruption médicale de grossesse et 377 naissances vivantes ont été signalées.
Dans le groupe placebo de 400 femmes, 17 femmes ont été perdues de vue, une femme a refusé de continuer, huit femmes ont fait une fausse couche ou leur grossesse a été interrompue médicalement et 383 naissances vivantes ont été signalées.
Dans les deux groupes, 47 participantes (6,0 %) ont été perdues de vue, principalement en raison d’avortements spontanés ou d’interruptions médicamenteuses de grossesse. Des décès de nourrissons ou des mortinaissances ont été observés chez trois (1,0 %) et neuf (2,0 %) femmes dans les groupes d’intervention et placebo, respectivement.
La supplémentation en vitamine B12 n’a pas eu d’incidence significative sur les principaux résultats de l’étude, malgré des améliorations considérables des taux sérologiques de vitamine B12 chez les mères.
Les scores Z moyens de longueur pour l’âge obtenus à l’âge d’un an étaient de -0,570 et -0,550 pour les groupes d’intervention (366 nouveau-nés) et placebo (363 nouveau-nés), respectivement, avec une différence de 0,020 dans la moyenne.
Les scores moyens de Bayley-III étaient légèrement supérieurs chez les participants traités à la vitamine B12 (97,70, 364 nourrissons) que chez les participants traités au placebo (97,10, 361 nourrissons), avec une différence de 0,50 dans la moyenne.
conclusion
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude ont montré que malgré la carence en vitamine B12 chez les femmes enceintes népalaises et l’amélioration considérable des taux sérologiques de vitamine B12 suite à l’administration de vitamine B12 aux mères entre le début de la grossesse et six mois après l’accouchement, la supplémentation en vitamine B12 (50,0 μg de vitamine B12 par jour) n’a pas significativement amélioré la croissance et le développement néonatals.
Les résultats de l’étude sous-tendent les directives existantes sur la grossesse prénatale publiées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) selon lesquelles il n’y a pas de supplémentation régulière en vitamine B12 pour les mères pendant la période de gestation.