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Le problème de santé
Le cancer du sein est l’un des plus répandus, avec près de 80 % des patientes qui survivent sans maladie à long terme. Ce taux de guérison a fait prendre conscience des effets secondaires des traitements, notamment une fatigue persistante qui ne s’estompe pas avec le repos et le sommeil. Elle conduit à un sentiment d’épuisement intense et durable, persistant plusieurs années chez 30 % des patientes.
Les études de référence
Depuis qu’un essai clinique a démontré l’efficacité d’un programme spécifique d’activités physiques adaptées (APA) sur la réduction de la fatigue induite par les traitements contre le cancer du sein, plusieurs méta-analyses l’ont confirmé en constatant les bénéfices pendant et après les traitements (chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie). Les programmes combinés d’endurance et de renforcement musculaire s’avèrent les plus efficaces.
Descriptif de la méthode
Ce programme de plus de six mois comprend des séances d’exercices individuels ou collectifs en milieu hospitalier et d’autres à domicile. Les premières se déroulent toutes les trois semaines aux mêmes jours que la chimiothérapie et la radiothérapie, soit neuf séances d’environ une heure et demie. Elles commencent par un échauffement de dix minutes et se poursuivent par une session d’endurance sur cycloergomètre ou tapis de marche, adaptée à la condition physique, la progression de la patiente et son état de fatigue du moment. Elle dure au début de vingt-cinq à trente-cinq minutes, atteignant quarante à cinquante minutes à partir de la vingtième semaine. Une séquence de renforcement musculaire s’y ajoute, avant de terminer par un retour au calme combiné à des étirements. Toutes les six semaines, la durée et les charges d’exercice sont augmentées dans ce programme personnalisé tablant sur une progression. À domicile, il prévoit deux séances d’endurance hebdomadaires qui peuvent d’ailleurs se faire à l’extérieur (marche, vélo, natation…), et une de renforcement musculaire.
Les mécanismes d’action
L’INM permet de rester active en évitant une fatigue majorée par le cercle vicieux de déconditionnement et une surcharge pondérale éprouvante. Stimulant la libération d’hormones et le métabolisme anti-fatigue, les différents exercices facilitent aussi la digestion et le sommeil tout en réduisant l’anxiété et la déprime.
Bénéfices
La réduction de la fatigue rend plus dynamique. La patiente ressent moins de gêne à l’effort physique, se concentre mieux, se préoccupe moins de son cancer, dort et mange mieux. Le bénéfice s’avère plus important si le volume d’effort augmente progressivement vers une intensité soutenue permettant de sortir de sa zone de confort. L’effet est également majoré si le programme est mis en œuvre dès le début des traitements.
Quels sont les risques ?
Aucun événement grave n’a été constaté dans les études, mais une douleur musculaire matinale persistant dans la journée, une fatigue accrue et inhabituelle et une perte de vigilance sont des signes de mauvaise tolérance à l’INM. Ils imposent un allègement temporaire du programme et des activités planifiées.
Conseils pratiques
Demandez à un médecin d’ajuster ce programme en cas de maladie cardiopulmonaire, d’ostéoporose avec risque élevé de fracture, d’atrophie musculaire importante, de neuropathie périphérique, d’altération des articulations de l’épaule, de lymphœdème et de stomies digestives ou urinaires. Si vous étiez une grande sportive avant le cancer, modérez vos efforts. Vous n’avez pas de médaille à gagner, mais bien moins de fatigue, une plus grande tolérance aux traitements et une meilleure santé. La modération est de rigueur pour ne pas vous exposer au risque d’une intolérance. Sachez enfin que cette INM peut être remboursée par votre mutuelle et l’Assurance Maladie. Par ailleurs, avec les nouveaux systèmes de télécommunication, vous pouvez pratiquer un programme d’APA antifatigue avec un encadrant à distance par vidéoconférence. Renseignez-vous.
À qui s’adresser ?
Un médecin de soin de support, un oncologue ou un médecin généraliste vous orientera vers un enseignant en APA ou un kinésithérapeute formé à cette INM.