Sommaire
Le problème de santé
L’arthrose du genou résulte d’une usure puis d’une destruction de cartilage articulaire. Maladie chronique invalidante, elle survient sans cause évidente, atteignant un genou ou les deux par un processus dégénératif qui finit par affecter toute l’articulation. Si elle ne touche que 3 % des moins de quarante-cinq ans, elle passe à 65 % après soixante-cinq ans et à 80 % pour les octogénaires. Chez les plus jeunes, elle est favorisée par des traumatismes dus à la pratique de certains sports, à des métiers sollicitant les genoux ou à des accidents. La maladie se traite avec des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, dont 2,5 % des consommateurs ont des accidents digestifs. Surviennent également des problèmes cardio-vasculaires et des réactions allergiques et cutanées, parfois graves. Ces médicaments représentent même la première cause de mortalité consécutive à un acte médical.
L’étude de référence
Une revue systématique a recherché l’intérêt d’une thérapie d’activités physiques adaptées (APA) contre l’arthrose du genou en termes de réduction des douleurs articulaires, d’augmentation des capacités physiques et d’amélioration de la qualité de vie. À partir de quarante-quatre essais randomisés, elle constate une efficacité sur les trois critères, plus importante avec un programme d’APA individuel que collectif.
Descriptif de la méthode
Cette thérapie spécifique à l’arthrose du genou dure trois mois avec une pratique supervisée d’au moins cent cinquante minutes par semaine d’exercice d’endurance d’intensité modérée et de renforcement musculaire. La réduction de la douleur s’avère meilleure avec des exercices spécifiques du quadriceps et un minimum de trois séances par semaine. Ce programme de rééducation motrice doit être centré sur le patient en tenant compte de ses préférences et de ses possibilités. Différentes activités sont envisageables, l’essentiel étant une pratique régulière et un praticien très impliqué pour potentialiser les effets de la thérapie. Il s’attache à suivre les progrès en termes de douleur et de fonctionnalité du genou après avoir élaboré un plan thérapeutique personnalisé qui indique la fréquence et le contenu de l’exercice. Des objectifs spécifiques et réalisables sont développés puis révisés selon l’évolution de l’état du patient. À la fin du programme, une séance est consacrée à la poursuite des exercices à domicile et à leur progression si nécessaire.
Les mécanismes d’action
Lors d’un mouvement, le cartilage est écrasé. Ses cellules détectent cette déformation et activent l’une de ses protéines, HDAC6, qui va agir sur d’autres protéines composant ce que l’on appelle les cils primaires, structures semblables à des cheveux qui s’allongent en cas d’inflammation. À terme, l’exercice va avoir un effet anti-inflammatoire localisé et dans le sang, estiment les scientifiques.
Bénéfices
Alors qu’il n’existe aucun traitement curatif de l’arthrose, cette INM diminue ou soulage la douleur et améliore la mobilité, la force et la souplesse du genou et, par voie de conséquence, la qualité de vie. Ces améliorations persistent de deux à six mois après la fin de la thérapie.
Quels sont les risques ?
Aucun événement indésirable grave n’a été rapporté. Dans certains essais, de rares patients se sont plaints de douleur d’intensité faible au niveau du genou et du bas du dos. Ces douleurs, souvent en lien avec le fonctionnement articulaire, se dissipaient le lendemain des séances et émanaient de personnes très déconditionnées physiquement.
Conseils pratiques
En gardant à l’esprit que la douleur et l’inconfort durant une activité physique ne signifient pas une destruction du cartilage et de l’articulation, trouvez des moyens pour augmenter votre dose d’exercice sans toucher à votre régularité. Utilisez par exemple votre smartphone pour compter le nombre de vos pas et fixez-vous des challenges, avec pourquoi pas en vue un défi physique annuel : gravir un sommet, réaliser une randonnée…
À qui s’adresser ?
Un enseignant en activité physique adaptée ou un kinésithérapeute formé à l’INM.