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Le problème de santé
Une chimiothérapie contre le cancer peut provoquer des effets indésirables comme des nausées et des vomissements. Susceptibles de se manifester dès le début d’une séance de traitement par injection intraveineuse, ces troubles apparaissent le plus souvent dans les vingt-quatre heures qui suivent son administration ou au-delà. Mais quel que soit le moment de leur survenue, les soigner fait partie du suivi des patients sous chimiothérapie pour tout type de cancer.
L’étude de référence
Une méta-analyse a recensé les essais randomisés testant l’efficacité d’un protocole d’acupuncture spécifique sur les nausées et les vomissements des patientes traitées pour un cancer du sein. Deux ont été retenus et ils montrent un effet significatif sur ces symptômes comparés à un groupe contrôle (placebo ou absence de soins).
Descriptif de la méthode
Lors de la première séance qui dure généralement une heure, le médecin acupuncteur réalise d’abord un bilan de santé. Il met ensuite en place le protocole thérapeutique en choisissant les points à stimuler avec l’outil de son choix, généralement des aiguilles stériles à usage unique. Il pique plusieurs cibles selon une théorie dite des méridiens. Les séances suivantes, qui prennent environ quinze minutes, lui permettent d’ajuster le protocole en fonction de l’évolution des symptômes du patient. La fréquence et le nombre de séances dépendent de la gravité des nausées et des vomissements, de leur ancienneté, mais aussi du type de cancer. Dans le cas d’un cancer du sein, le protocole commence par une séance au moins deux jours avant la cure de chimiothérapie par intraveineuse, puis une autre au plus tard le lendemain. Une troisième séance est conseillée dans les quatre à cinq jours suivants pour neutraliser les derniers effets indésirables. Entre deux cures, il est également recommandé de pratiquer au moins une séance par semaine.
Les mécanismes d’action
Il n’existe pas un principe d’action spécifique et unique pour le protocole d’acupuncture anti-nauséeux et anti-vomissements. Plusieurs mécanismes neurobiologiques analgésiques sont avancés, entre autres l’activation d’interneurones inhibiteurs et la libération d’opiacés endogènes dans le cerveau. Des mécanismes psychobiologiques agissent également en lien avec le contexte thérapeutique global, les attentes du patient et la conduite du praticien. Le protocole d’acupuncture a ainsi tendance à réduire l’anxiété associée au traitement mais aussi à l’incertitude sur l’avenir engendrée par le cancer.
Bénéfices
L’acupuncture apporte un soulagement face aux effets indésirables des chimiothérapies, et en particulier les nausées et vomissements qui disparaissent plus rapidement après l’injection de chimiothérapie. Elle peut améliorer l’appétit, le sommeil et l’humeur, et ainsi avoir un effet sur les douleurs et la fatigue ressentie.
Quels sont les risques ?
Il n’y a aucune contre-indication à ce protocole médical d’acupuncture. Les possibilités d’effets indésirables graves sont extrêmement limitées si l’INM est pratiquée par des médecins formés. En dehors du risque infectieux, très rare au regard des conditions de pratique en France, peuvent survenir une douleur locale lors de l’insertion d’une aiguille, un léger saignement, des maux de tête, une douleur musculaire ponctuelle et la formation d’une ecchymose.
Conseils pratiques
Gardez à l’esprit que l’acupuncture est un soin de support contre le cancer et les effets secondaires des traitements, non pas une thérapie anti-cancéreuse. Tout praticien vous proposant de substituer la pratique de l’acupuncture au traitement biomédical conventionnel d’un cancer est un charlatan. Avant d’avoir recours à ce protocole d’acupuncture anti-nauséeux et anti-vomissements, informez votre médecin oncologue. De la même manière, informez votre médecin acupuncteur de votre maladie et de l’évolution de vos traitements.
À qui s’adresser ?
Un médecin formé à ce protocole d’acupuncture.
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