Une étude publiée dans la revue Biologie des gamètes démontre que le vaccin contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) basé sur l’ARNm développé par Pfizer/BioNTech n’est pas préjudiciable à la santé des spermatozoïdes sur une longue période après la vaccination.
Étude : La qualité du sperme n’est pas affectée par le vaccin BNT162b2 ARNm SARS-CoV-2 : résultats d’un suivi de 6 à 14 mois. Crédit d’image : Yurchanka Siarhei / Shutterstock
Sommaire
Arrière plan
Le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), l’agent pathogène responsable du COVID-19, pénètre dans les cellules hôtes par l’interaction entre la protéine de pointe virale et l’enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) du récepteur de la cellule hôte.
La présence d’ACE2 sur la barrière hémato-testiculaire rend le système reproducteur masculin plus susceptible d’être infecté par le SRAS-CoV-2. Dans ce contexte, quelques études ont montré que le SRAS-CoV-2 peut affecter légèrement la qualité du sperme dans les 2 à 3 mois suivant l’infection. Cependant, la majorité des études portant sur les changements induits par le SRAS-CoV-2 dans le système reproducteur masculin n’ont pas pu détecter l’ARN viral dans le sperme.
Des études portant sur l’impact de la vaccination contre le COVID-19 sur la santé des spermatozoïdes ont montré que les vaccins sont sans danger pour les hommes. Cependant, la plupart de ces études n’ont examiné que les effets à court terme de la vaccination contre la COVID-19. L’analyse des résultats à long terme est particulièrement nécessaire pour augmenter la couverture vaccinale et réduire la réticence à la vaccination chez les hommes.
Dans la présente étude, les scientifiques ont évalué l’effet du vaccin COVID-19 à base d’ARNm (Pfizer/BioNTech) sur la qualité du sperme après six mois et 14 mois de vaccination.
Étudier le design
L’étude a été menée sur un total de 58 hommes qui suivaient un traitement de fécondation in vitro (FIV) et avaient reçu deux ou trois doses du vaccin Pfizer/BioNTech COVID-19. L’étude a inclus des hommes dont la qualité du sperme était normale et altérée avant la vaccination. De plus, aucun des participants n’avait d’antécédents d’infection par le SRAS-CoV-2.
Des échantillons de sperme ont été prélevés sur les participants avant la vaccination (référence) et 6 à 14 mois après la vaccination. Les échantillons ont été analysés pour le volume de sperme, le nombre total de motiles, la concentration de spermatozoïdes, la motilité et la morphologie.
Observations importantes
Sur 58 hommes inclus dans l’analyse finale, 16 avaient une qualité de sperme anormale et 42 avaient une qualité de sperme normale au départ. L’âge moyen des participants était de 38 ans. La durée moyenne entre la vaccination et l’analyse du sperme était de 317 jours.
Plus précisément, des analyses de sperme ont été effectuées 6 à 9 mois et 9 à 14 mois après la vaccination chez 13 et 45 participants, respectivement. Si l’on considère l’ensemble de la population étudiée, des numérations mobiles totales post-vaccination supérieures et inférieures ont été observées chez 27 et 28 hommes, respectivement.
L’analyse des échantillons de sperme avant et après la vaccination n’a révélé aucune différence significative dans les paramètres testés, y compris le volume de sperme, le nombre total de motiles, la concentration de spermatozoïdes, la morphologie et la motilité.
Les hommes vaccinés à deux et à trois doses présentaient une santé des spermatozoïdes post-vaccination similaire, à l’exception de la concentration de spermatozoïdes, qui présentait des niveaux plus élevés chez les hommes vaccinés à trois doses.
Aucune différence significative dans la santé des spermatozoïdes après la vaccination n’a été observée entre les hommes ayant des paramètres spermatiques normaux et anormaux avant la vaccination. De plus, aucune corrélation n’a été observée entre le temps écoulé depuis la vaccination et la santé du sperme après la vaccination.
Importance de l’étude
L’étude souligne que le vaccin COVID-19 à base d’ARNm (Pfizer) est sans danger pour les hommes. Le vaccin ne semble pas altérer le système reproducteur masculin sur une période relativement longue. De plus, le profil de sécurité ne semble pas dépendre du nombre de doses de vaccin ou de la qualité du sperme avant la vaccination.
Comme mentionné par les scientifiques, l’étude inclut des hommes atteints d’infertilité masculine, ce qui peut limiter l’applicabilité des résultats à la population générale.