Dans une étude récente publiée dans Nutrimentsun groupe de chercheurs a exploré comment l'apport régulier de polyphénols provenant de l'alimentation affecte la composition du microbiote intestinal chez les adultes en bonne santé.
Étude: Relations entre la consommation habituelle de polyphénols et le microbiote intestinal dans la cohorte de santé INCLD. Crédit d’image : Danijela Maksimovic/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Les polyphénols, présents dans une large gamme d’aliments et de boissons, sont des composés phytochimiques connus pour leurs bienfaits potentiels sur la santé, notamment leur influence sur le microbiote intestinal.
Ces composés peuvent avoir un impact sur la santé par le biais d’effets cellulaires directs et en modifiant la composition microbienne de l’intestin, produisant des métabolites bioactifs qui affectent divers processus physiologiques.
Cependant, les effets spécifiques de la consommation habituelle de polyphénols, en particulier ceux provenant des aliments quotidiens et des herbes et épices culinaires, sur le microbiote intestinal ne sont pas entièrement compris.
La recherche indique que les polyphénols peuvent augmenter l’abondance des bactéries bénéfiques et réduire les bactéries nocives, contribuant ainsi à améliorer la santé intestinale et potentiellement influencer des résultats de santé plus larges comme l’inflammation, le stress oxydatif et la santé cardiovasculaire.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour clarifier les effets de la consommation habituelle de polyphénols sur le microbiote intestinal et ses implications pour la santé humaine.
À propos de l'étude
La présente étude a mené une analyse secondaire des données de la cohorte internationale sur les déterminants de la santé liés au mode de vie (INCLD Health), en se concentrant sur les données de base pour examiner la relation entre l'apport alimentaire en polyphénols et la composition du microbiome intestinal.
Un sous-ensemble de 96 participants a été sélectionné sur la base de la réalisation d'enquêtes et de tests spécifiques, excluant ceux souffrant de certains problèmes de santé ou utilisant des antibiotiques.
L'acide désoxyribonucléique (ADN) a été extrait d'échantillons fécaux à l'aide d'un kit spécifique et séquencé pour identifier l'ADN microbien.
Le séquençage ciblait la V4 à savoir quatrième région variable du gène de l'acide ribonucléique ribosomal (ARNr) 16S, avec traitement ultérieur pour identifier et classer les taxons microbiens. Les données ont été filtrées et normalisées pour garantir leur fiabilité à l’aide d’une plateforme en ligne conçue pour l’analyse des données sur le microbiome.
L'apport en polyphénols a été quantifié sur la base de données alimentaires collectées au moyen d'un questionnaire sur la fréquence des aliments, en mettant l'accent sur l'identification de la teneur en polyphénols dans divers aliments et boissons, à l'exclusion des sources minimales de polyphénols.
L'évaluation de l'apport en polyphénols a pris en compte la consommation quotidienne totale et la fréquence d'utilisation d'herbes et d'épices connues pour leur teneur élevée en polyphénols. Cette approche a permis une analyse détaillée de l’exposition aux polyphénols liée aux habitudes alimentaires régulières.
L'analyse statistique a exploré la diversité du microbiote intestinal et sa relation avec l'apport en polyphénols. Cela comprenait l’examen des différences dans la diversité et l’abondance microbiennes selon différents niveaux de consommation de polyphénols.
Résultats de l'étude
L'étude a analysé les caractéristiques et les habitudes alimentaires de 96 participants, principalement des femmes blanches et non hispaniques présentant des mesures cardiométaboliques normales. La plupart étaient des non-fumeurs et des consommateurs modérés d’alcool.
La consommation alimentaire de polyphénols variait, les flavonoïdes étant la classe la plus consommée. Les herbes et épices couramment utilisées comprennent le poivre noir, la cannelle, le gingembre, l'oignon, l'ail et le curcuma, avec une teneur variable en polyphénols.
L'analyse de la communauté microbienne, stratifiée selon la consommation de polyphénols, a montré que Firmicutes était le phyla dominant dans tous les groupes, sans différences significatives dans la diversité microbienne ou la structure de la communauté entre les consommateurs de polyphénols faibles, moyens et élevés.
Cependant, l’abondance de taxons microbiens spécifiques variait en fonction des niveaux de polyphénols alimentaires. Une consommation plus élevée de polyphénols était associée à une plus grande abondance de Lactobacilles et Sutterelle et une moindre abondance du Eubactérie ventriosum groupe, Couples de Ruminocoques groupe, Bactéroideset Entérocoque.
De même, la fréquence d’utilisation d’herbes et d’épices riches en polyphénols n’a pas affecté la diversité microbienne globale mais a influencé l’abondance de taxons spécifiques.
Les utilisateurs à haute fréquence présentaient un profil microbien différent de celui des utilisateurs à basse fréquence, avec des variations dans Lachnospiracées UCG 004, Lachnotalea, et Lachnospiracées UCG 001 abondance.
Les analyses de corrélation ont révélé des relations significatives entre les classes totales et spécifiques de consommation de polyphénols et les taxons microbiens. Lactobacilles et Sutterelle l'abondance était positivement corrélée à la consommation totale de polyphénols, de flavonoïdes et de lignanes.
Inversement, Eubacterium ventriosum, groupe des couples Ruminococcus, Bacteroides, et Entérocoque les abondances sont inversement corrélées à l’apport en polyphénols.
Des classes spécifiques de polyphénols ont également montré des corrélations variées avec différents taxons microbiens, soulignant l'interaction complexe entre l'alimentation et le microbiote intestinal.
Conclusions
L’étude a examiné le lien entre l’apport alimentaire en polyphénols et le microbiote intestinal chez des adultes en bonne santé, en se concentrant sur la consommation d’aliments et d’herbes/épices riches en polyphénols.
Les résultats ont révélé des modèles microbiens intestinaux spécifiques associés aux niveaux de consommation de polyphénols, montrant une abondance accrue de microbes bénéfiques comme Lactobacilles et Sutterelle avec un apport plus élevé en polyphénols.
À l’inverse, certains microbes ont montré une relation inverse avec la consommation de polyphénols, indiquant des interactions complexes entre l’alimentation et la santé intestinale. L’étude a également identifié des marqueurs microbiens potentiels pour l’utilisation d’herbes et d’épices riches en polyphénols.
Les résultats mettent en évidence l’interaction complexe entre les polyphénols alimentaires et le microbiote intestinal, indiquant que les polyphénols pourraient influencer la santé intestinale.
Cela suggère un rôle prometteur pour les polyphénols alimentaires dans la modulation de la santé intestinale, soulignant l’importance de recherches plus approfondies pour mieux comprendre ces relations.