Sommaire
Le problème de santé
Le diabète de type 1 se manifeste généralement dans l’enfance ou au début de l’adolescence. Représentant environ 10 % des cas de diabète, il se caractérise par une destruction des cellules productrices d’insuline, imposant son injection quotidienne. Annuellement, quinze nouveaux cas sur cent mille enfants de moins de quinze ans sont identifiés, avec une tendance à l’augmentation et à l’apparition de plus en plus précoce. Une surveillance régulière et rigoureuse de la glycémie (taux de sucre dans le sang) via une auto-mesure du sang, par le biais d’une petite piqûre sur le doigt, est nécessaire pour éviter les complications sévères. Une détérioration de cet auto-contrôle est observée à l’adolescence, à laquelle s’ajoutent des comportements faisant varier brutalement la glycémie (alcool, régime, sexualité, effort physique…). Face à ces risques majorés, les méthodes éducatives classiques manquent d’efficacité.
L’étude de référence
Une méta-analyse de neuf essais randomisés a montré l’utilité d’un jeu vidéo sur Smartphone pour la gestion d’une maladie chronique chez les adolescents. Il a amélioré les connaissances et les comportements favorables à la santé, de façon moins nette pour ces derniers comparés aux groupes témoins. Une revue systématique s’est concentrée sur le diabète de type 1 où un contrôle métabolique adéquat est essentiel. Sur la base de neuf études, les chercheurs y constatent des résultats significatifs sur les connaissances d’autogestion, les comportements de santé et l’engagement durable des adolescents.
Descriptif de la méthode
L’application GlucoZor est un serious game sensibilisant les pré-adolescents de huit à douze ans à l’impact sur la glycémie de l’alimentation, l’activité physique et l’insuline en cas de diabète de type 1. Le jeu met en scène un dinosaure diabétique qui invite à prendre soin de lui en le nourrissant et en le divertissant, en gardant la glycémie comme objectif, notamment par l’administration de la bonne dose d’insuline. L’enfant relève des défis (comme donner un repas équilibré) pour gagner des pièces d’or permettant d’offrir des loisirs au dinosaure (peinture, ballon, skate…). Ainsi, ludisme et pédagogie se mêlent dans un objectif de santé. GlucoZor permet à l’entourage d’accompagner l’enfant au quotidien, mais lui laisse surtout une liberté d’action et le responsabilise en l’impliquant dans la vie du dinosaure, ce qui l’incite à prendre en charge son propre diabète. Il peut l’utiliser quand il le souhaite sans avoir à se déplacer chez un praticien. Un entretien initial et final est requis pour ce programme d’un à trois mois.
Les mécanismes d’action
L’apprentissage basé sur le jeu conduit à une augmentation de la motivation, de l’engagement et de la productivité, donc de l’autogestion du diabète. GlucoZor utilise pour y parvenir des contextes narratifs attrayants, des commentaires personnalisés, des avatars, des simulations, des objectifs à atteindre et des interactions sociales.
Bénéfices
Le serious game améliore les connaissances et les comportements associés à la gestion du diabète (injections d’insuline et mode de vie). Il prévient aussi les conduites à risque. Une étude a observé une baisse de 77 % des visites aux urgences chez les adolescents diabétiques utilisant ce type de jeu.
Quels sont les risques ?
Aucun. Des recherches restent toutefois à mener sur la persistance du changement des comportements. Une étude a déjà montré qu’un tel serious game ayant eu un impact positif significatif à la fin de l’intervention n’était plus utilisé après un an que par 35 % des participants. Le but n’est toutefois pas de créer une dépendance à l’outil, mais bien de renforcer l’autonomie face au diabète.
Conseils pratiques
Glucozor n’est pas la seule application dédiée au diabète de type 1. D’autres témoignent d’une précieuse complémentarité entre INM et traitement médicamenteux face à cette maladie difficile à gérer, car sans signe apparent.
À qui s’adresser ?
Un médecin généraliste, un diabétologue, un endocrinologue, un diététicien ou un infirmier.