Sommaire
Les problèmes de santé
Incapacité d’un couple à procréer après une année de rapports sexuels, l’infertilité touche 10 à 15 % de la population en âge d’enfanter. Nombre de couples se font assister médicalement et suivent des traitements souvent contraignants et douloureux, sans garantie de succès. Une détresse émotionnelle conduit 23 % d’entre eux à arrêter prématurément le parcours de procréation médicalement assistée (PMA). Des procédures invasives provoquent un stress considérable, et l’absence d’enfant peut engendrer une tension équivalente à celle d’événements traumatiques. Plusieurs études indiquent d’ailleurs que l’infertilité est associée à des niveaux périodiquement accrus de détresse psychologique, de dépression et d’anxiété. Or un surcroît de stress a tendance à engendrer une diminution des rapports, donc des chances d’avoir un enfant.
L’étude de référence
Une méta-analyse a évalué l’efficacité d’une thérapie de couple, spécialisée dans la procréation médicalement assistée, sur l’infertilité et la détresse qu’elle implique. Vingt-neuf études avec quatre mille dix hommes et femmes ont été inclues. Les résultats montrent un effet positif de l’INM sur les taux de grossesse, les symptômes dépressifs, l’anxiété et le stress lié à l’infertilité dans la relation conjugale. Les femmes répondent mieux que les hommes à la thérapie. Une sous-analyse montre que la réduction plus importante de l’anxiété est associée à une plus grande amélioration des taux de grossesse.
Descriptif de la méthode
La prise en charge des difficultés identifiées se base sur les principes de la thérapie cognitivo-comportementale. Cependant, celle-ci se pratique en couple durant six à dix semaines à raison d’une séance hebdomadaire. L’INM vise à limiter l’impact de cette période sur la vie et à optimiser l’adhésion aux traitements médicaux. L’infertilité y apparaît comme un agent de stress qui met en lumière les fragilités du couple et de ses deux composantes. Elle interroge la question de la parentalité et le désir d’enfant. Une analyse fonctionnelle permet de mettre en évidence les difficultés spécifiques et générales rencontrées par les individus. Le thérapeute identifie ainsi souvent des problématiques anxieuses. Une étude brésilienne a par ailleurs pu compléter cette intervention psychologique par des techniques de relaxation et de restructuration cognitive pour mieux aider à contrôler le stress.
Les mécanismes d’action
L’INM traite l’anxiété liée à l’infertilité via plusieurs processus psychologiques concomitants, avec des approches spécifiques pour des étapes clés particulièrement stressantes. Des problématiques dépressives peuvent aussi être présentes. L’infertilité met également à jour des difficultés non spécifiques (affirmation et estime de soi, gestion des émotions, troubles du comportement alimentaire) qui s’expriment dans d’autres contextes. L’analyse fonctionnelle peut alors révéler des difficultés de couple (communication, sexualité, isolement) ou des difficultés professionnelles, parfois anciennes.
Bénéfices
Cette thérapie cognitivo-comportementale spécifique réduit les difficultés psychologiques associées à l’infertilité et au parcours médical de procréation assistée. Elle augmente les chances d’avoir un enfant et diminue les douleurs associées aux traitements.
Quels sont les risques ?
Aucun risque n’est constaté avec cette INM. Mais des comportements d’évitement de situations négatives peuvent compromettre l’adhésion au traitement et provoquer des arrêts prématurés.
Conseils pratiques
La thérapie demande une bonne connaissance de l’infertilité, des traitements médicaux et de l’adoption, aussi bien au niveau médical que social et légal. Il est utile de se renseigner sur ces sujets.
À qui s’adresser ?
Un psychologue clinicien ou un psychiatre formé à la thérapie cognitivo-comportementale spécifique à l’infertilité. On peut en trouver sur le site de l’Association Française des TCC.