Le diabète sucré gestationnel (DG) devient une complication courante de la grossesse dans le monde. Sa gestion a fait l’objet de nombreuses recherches.
Un nouvel article de l’Université du Nevada, publié dans le Nutrients Journal, explore les effets alimentaires de la consommation de fruits et légumes colorés (CFV).
Étude: Effets d’un modèle alimentaire comprenant des fruits et légumes colorés sur la gestion du diabète gestationnel : un essai contrôlé randomisé. Crédit d’image : monticello/Shutterstock.com
Introduction
Le DG commence généralement au cours du deuxième ou du troisième trimestre de la grossesse et affecte jusqu’à un dixième des grossesses aux États-Unis. Les conséquences sont dues aux voies métaboliques anormales déclenchées par l’hyperglycémie.
Ils comprennent l’hypertension maternelle et la pré-éclampsie, accompagnées dans de nombreux cas d’un retard de croissance fœtale.
La résistance à l’insuline chez la mère peut également affecter le développement et la fonction pancréatique du fœtus, provoquant une hypoglycémie néonatale. Une macrosomie, ou de gros bébés, peut survenir en cas de DG mal contrôlé, avec un risque accru de complications à la naissance telles qu’une dystocie de l’épaule ou une césarienne.
Des complications à long terme sont également connues, telles que le diabète sucré de type 2 chez la progéniture adulte. Ainsi, un bon contrôle de la glycémie est essentiel dans le diabète gestationnel.
La plupart des efforts visant à contrôler la glycémie se concentrent sur l’insuline et la metformine, avec des conseils sur le mode de vie basés sur des modifications alimentaires et l’activité physique. Ceux-ci augmentent la sensibilité à l’insuline, améliorant ainsi l’absorption du glucose par les tissus périphériques, notamment les muscles squelettiques, après l’exercice.
L’importance des conseils en matière de mode de vie s’étend à la réduction du besoin d’un contrôle alimentaire strict, en plus de promouvoir des changements moins coûteux et plus faciles sans effets secondaires. De plus, ils peuvent être poursuivis indéfiniment pour favoriser la santé à long terme.
Des recherches antérieures ont indiqué un lien entre les changements alimentaires réduisant l’apport en glucides et augmentant la consommation de protéines végétales et le risque de diabète gestationnel.
La consommation de fruits frais est également associée à un risque plus faible de diabète gestationnel. Les baies entières et les légumes crus ont été spécifiquement associés à un meilleur contrôle glycémique chez les personnes diabétiques non enceintes.
Cela peut être attribué à la présence de quantités élevées de polyphénols végétaux qui affectent positivement les voies métaboliques médiées par l’insuline, améliorant l’absorption du glucose et réduisant l’hyperglycémie.
Cet effet devrait également être observé chez les femmes enceintes diabétiques. De plus, leur efficacité potentielle dans le traitement et la prévention du DG constitue un axe de recherche important.
La présente étude a donc pris la forme d’un essai contrôlé randomisé (ECR) basé à la fois sur l’exercice et l’incorporation de baies et de légumes à feuilles dans l’alimentation des femmes atteintes de DG. Le résultat était un meilleur profil cardiométabolique.
Qu’a montré l’étude ?
L’essai a été mené à la clinique de médecine fœtale maternelle de l’École de médecine UNLV de l’hôpital Sunrise de Las Vegas, Nevada.
Les 38 femmes participant à l’essai étaient âgées de 18 à 45 ans, hispaniques et âgées de 24 à 28 semaines de gestation, avec des antécédents d’hyperglycémie et un diagnostic de diabète sucré de type 2 ou gestationnel avant la grossesse en cours. Toutes ont eu des grossesses uniques.
Aucune n’était fumeuse ou consommait de l’alcool, et aucune mère allaitante n’était incluse.
L’étude a utilisé deux approches, l’une basée sur l’éducation diététique et l’autre sur l’intervention diététique. Le premier groupe a été conseillé sur les choix alimentaires sains conformément aux directives de l’USDA (US Dietary Allowances).
Le deuxième groupe a été invité à ingérer quotidiennement une tasse de baies entières et une tasse de légumes à feuilles et à marcher pendant 15 à 30 minutes après chaque repas. Les baies et les légumes devaient être consommés entiers plutôt que mélangés ou en jus.
Il a été demandé à tous deux de tenir un journal alimentaire trois jours par semaine. L’étude s’est poursuivie jusqu’à la deuxième visite à 38-40 semaines.
Les résultats ont montré que le deuxième groupe consommait plus de légumes et de fruits mais ne devenait pas significativement plus actif physiquement.
La consommation de légumes et de fruits atteignait 57 % de leur apport nutritionnel recommandé (AJR) contre 44 % dans le premier groupe. En décomposant cela, le groupe d’intervention nutritionnelle a satisfait respectivement 68 % et 57 % de leur consommation de fruits et légumes, par rapport à la performance du groupe témoin de 50 % et 44 % de RDA, respectivement.
Ils consommaient également plus de fibres (23 contre 15 g/jour en moyenne. Un apport plus élevé en fibres au cours du deuxième trimestre est lié à un contrôle nettement meilleur de la glycémie, et c’est également à ce moment-là que le DG est généralement diagnostiqué.
De plus, il réduit les lipides sanguins et les taux d’hémoglobine glycosylée, améliorant ainsi le pronostic de cette affection.
Ils ont obtenu un meilleur contrôle de la glycémie, la concentration aléatoire (postprandiale) de glycémie étant en moyenne de 112 contre 128 mg/dL à 38-40 semaines dans le deuxième groupe par rapport au premier groupe, respectivement.
Ceci est d’une importance clinique car il a été démontré dans d’autres recherches qu’il était lié à un risque plus faible de futur diabète de type 2 et au risque de future maladie cardiovasculaire (MCV) dans le diabète.
Le stress oxydatif est lié au développement du DG. Le groupe d’intervention avait un apport en antioxydants plus élevé et une plus grande capacité antioxydante sérique totale.
L’apport en flavonoïdes a été augmenté dans le deuxième groupe en raison de la riche concentration de ces composés dans les baies et les légumes à feuilles (62 contre 45 g/jour dans le groupe d’intervention par rapport au groupe témoin, respectivement). Les flavonoïdes sont associés à des effets antioxydants et anti-inflammatoires en grandes concentrations.
Le groupe d’intervention a montré des niveaux d’inflammation plus faibles, comme le signalent leurs taux sériques d’interleukine-6 (IL-6) (26 contre 35 dans le groupe d’intervention par rapport au groupe témoin, respectivement).
L’IL-6 est impliquée dans le processus pathologique du DG car elle favorise l’inflammation, conduisant à un dysfonctionnement endothélial et à une résistance à l’insuline. La réduction de l’IL-6 pourrait ainsi refléter une meilleure sensibilité à l’insuline chez ces patients atteints de diabète gestationnel associée à une consommation plus élevée de flavonoïdes.
Dans le groupe témoin, leurs taux de « bon cholestérol » (HDL, lipoprotéines de haute densité) se sont également améliorés à 51 mg/dL, contre 43 mg/dL.
Des recherches antérieures ont lié les flavonoïdes à l’amélioration d’autres marqueurs cardiométaboliques du diabète, notamment les taux de HDL, d’insuline et de glucose postprandiaux.
Quelles sont les implications ?
Il existe peu de preuves étayant les lignes directrices nutritionnelles dans le traitement du DG, car la plupart des recherches se concentrent sur sa prévention. La présente étude est donc unique dans sa portée et les résultats positifs revêtent une plus grande importance à la lumière de sa population.
Il s’agissait uniquement de femmes hispaniques, parmi les groupes les plus à risque de diabète gestationnel et de ses complications, ce qui suggère que les résultats de l’étude pourraient bénéficier aux femmes les plus à risque.
Les résultats de cet ECR indiquent clairement une amélioration de la composition alimentaire et du risque cardiométabolique chez les diabétiques enceintes avec l’ajout unique de baies entières et de légumes à feuilles vertes en quantités spécifiées au régime.
Et ce malgré le manque de beaucoup plus d’exercice dans le groupe d’intervention, même s’il leur avait été demandé de marcher 15 à 30 minutes après chaque repas.
Cela indique que les différences dans les profils métaboliques et alimentaires dans cet essai sont dues à la seule intervention alimentaire. Ce résultat peut être fermement établi en tant qu’association causale en raison de la conception de l’ECR.
Les résultats suggèrent également que les baies entières et les légumes à feuilles pourraient directement modifier les voies métaboliques fondamentales du DG.
Le groupe témoin a reçu les conseils standards fournis dans le cadre des soins prénatals, mais avec beaucoup moins de succès, ce qui montre que l’intervention nutritionnelle est bien plus efficace lorsqu’elle fournit des conseils spécifiques fondés sur des données probantes.
« Compte tenu de l’importance de ces résultats et de la relative facilité de [the intervention], la supplémentation en baies entières et en légumes-feuilles doit être intégrée à la prise en charge clinique des patientes atteintes de diabète gestationnel nouvellement diagnostiquées« .
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