Les vaccins formulés à partir de vecteurs adénoviraux, ou d’ARNm codant pour la protéine de pointe (S) du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), protègent contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et permettent une stratégie efficace de lutte contre la pandémie de COVID-19 . De tels vaccins possèdent la capacité d’induire la production d’anticorps neutralisants chez les individus vaccinés. La protéine S joue un rôle clé dans l’entrée virale dans les cellules hôtes, qui est inhibée par ces anticorps neutralisants.
Étude : B.1.617.2 pénètre et fusionne les cellules pulmonaires avec une efficacité accrue et échappe aux anticorps induits par l’infection et la vaccination. Crédit d’image : Imagerie d’immersion/Shutterstock
Les vaccins actuellement utilisés présentent les protéines S des virus qui étaient en circulation au début de la pandémie comme antigènes du système immunitaire. Cependant, des variantes préoccupantes (COV) sont apparues dans les derniers stades de la pandémie avec des protéines S mutées qui permettent une transmissibilité accrue et/ou une évasion immunitaire.
Entre avril et mai 2021, une forte augmentation des cas de COVID-19 a été identifiée en Inde, causée par une nouvelle variante (B.1.617). Cette nouvelle variante a ensuite bifurqué en B.1.617.1 (variante Kappa), B.1.617.2 (variante Delta) et B.1.617.3. Dans une étude publiée dans Rapports de cellule, les chercheurs ont abordé la question de l’utilisation de particules reporter pseudotypées avec la protéine S du SRAS-CoV-2, qui sont des outils appropriés pour examiner les anticorps de neutralisation du SRAS-CoV-2.
L’étude
Premièrement, les auteurs ont examiné si la protéine Delta variante S médie l’entrée dans les lignées cellulaires fréquemment utilisées dans la recherche sur le SRAS-CoV-2, y compris les cellules Vero, 293T, Caco-2 et Calu-3, qui expriment toutes la conversion de l’angiotensine endogène. enzyme 2 (ACE2). Les auteurs ont observé que la protéine Dela S médiait l’entrée des cellules dans les cellules Vero et les cellules 293T avec la même efficacité que la souche originale de type sauvage.
La protéine S peut également entraîner la fusion de cellules voisines, ce qui donne des cellules géantes multinucléées (syncytia). Cela a été vu in vitro, à la suite d’une expression dirigée de la protéine S ou chez des individus infectés et des tissus post-mortem récupérés chez des patients décédés de complications liées au COVID-19.
En raison du lien entre le syncytium induit par la protéine SARS-CoV-2 et la pathogenèse du COVID-19, les auteurs ont examiné la capacité de la protéine Delta variant S à conduire la fusion de cellule à cellule. Fait intéressant, les auteurs ont découvert que la variante Delta provoquait des syncytia plus gros et plus nombreux que le virus de type sauvage.
Les auteurs ont déterminé si les anticorps recombinants pouvaient inhiber l’entrée des variants delta dans les cellules. La protéine Delta S s’est avérée inhibée par trois des quatre anticorps testés. Le seul anticorps auquel la variante Delta n’était pas sensible était le bamlanivimab, ce qui suggère que cet anticorps ne convient pas au traitement des infections par le SRAS-CoV-2 associées à la variante Delta.
Enfin, les auteurs ont testé si les anticorps générés à partir de vaccins ou d’infections antérieures pouvaient inhiber l’entrée des cellules variantes Delta. Le plasma d’individus précédemment infectés semble inhiber la protéine S du variant Delta avec un peu moins d’efficacité par rapport à la protéine S de type sauvage. Des résultats similaires ont été observés avec les vaccinations. Cependant, l’évasion immunitaire était plus importante par rapport aux sérums de convalescence.
Implications
Cette étude démontre que la variante Delta présente une évasion immunitaire, une entrée cellulaire améliorée et une formation accrue de syncytium. Les découvertes sur la capacité de la variante Delta à échapper à la neutralisation médiée par les anticorps sont en accord avec les recherches précédentes, bien qu’elles soient plus importantes que récemment.
Il est également montré dans cette étude que le traitement du COVID-19 avec le bamlanivimab seul ne sera pas efficace. Néanmoins, les données suggèrent que l’imdevimab, le casirivmab et l’etesevimab sont des options de traitement efficaces, en particulier s’ils sont administrés tôt.
Les découvertes selon lesquelles la protéine de pointe du variant Delta est capable de plus de fusion de cellule à cellule par rapport au type sauvage suggèrent que davantage de dommages tissulaires peuvent être causés. Cela suggère donc que la variante Delta est plus pathogène que les variantes précédentes et que la propagation virale par la formation de syncytium peut contribuer à la propagation efficace entre et intra-hôtes de cette variante.