L'étude de la Mayo Clinic identifie l'équilibre unipédal comme mesure clé du déclin neuromusculaire lié à l'âge.
Étude: Modifications liées à l'âge dans les paramètres de démarche, d'équilibre et de force : une étude transversale. Crédit d’image : YAKOBCHUK VIACHESLAV/Shutterstock.com
Dans une étude récente publiée dans la revue PLOS Un, les chercheurs ont étudié les déclins spécifiques au sexe et associés à l’âge de trois paramètres essentiels au vieillissement en bonne santé : la démarche, la force du côté dominant et l’équilibre. L'enquête a utilisé une cohorte Mayo Clinical comprenant 40 personnes en bonne santé de plus de 50 ans, réparties également en sous-cohortes plus jeunes (50-65 ans) et âgées (65+).
Sommaire
Introduction
Une étude utilisant des tests de force, la durée de l'équilibre sur une jambe et des mesures de démarche capturées par un système de mouvement a révélé que l'équilibre était plus affecté par l'âge (par décennie). Bien que l’âge ait un impact significatif sur la force supérieure (adhérence) et inférieure (genou), étonnamment, aucune association n’a été trouvée entre la démarche et le vieillissement.
Ces connaissances peuvent aider les cliniciens et les soignants à reconnaître les premiers signes de déclin neuromusculaire lié à l'âge, soutenant ainsi le développement d'interventions ciblées (par exemple, des exercices) pour ralentir ou prévenir les effets du vieillissement.
Arrière-plan
Les progrès de la médecine et des soins de santé, en particulier au cours des dernières décennies, ont considérablement prolongé la durée de vie humaine, entraînant ainsi un vieillissement de la population plus important que jamais.
Bien que ces avantages soient indéniables, les processus évolutifs (comme la sélection naturelle) ne favorisent généralement pas l’amélioration de la condition physique au-delà de la maturité reproductive, ce qui se reflète dans le risque accru de maladies chroniques à un âge avancé.
L’une de ces affections, la sarcopénie – un trouble musculo-squelettique marqué par une diminution de la force, de la masse et de la fonction musculaire – peut avoir de graves conséquences sur le bien-être physique et mental, limitant ainsi l’indépendance.
Bien que la démarche, la force et potentiellement l’équilibre aient été identifiés comme des indicateurs clés du vieillissement, un débat est en cours sur l’ordre dans lequel ces symptômes se manifestent et sur l’impact relatif de chacun sur le déclin lié à l’âge.
« Bien que la démarche, la force musculaire et l’équilibre diminuent avec l’âge, lequel de ces paramètres se détériore le plus rapidement et à quel rythme ? Les réponses à ces questions peuvent aider les professionnels de la santé à concevoir des interventions ciblées qui ralentissent plus efficacement ces déclins en proposant des programmes de maintenance et de formation. Malgré des études antérieures examinant plusieurs facteurs liés à l'âge pour les mesures de la démarche, de l'équilibre et de la force, une hiérarchie pour les mesures n'a pas été discutée et le taux de déclin n'a pas été comparé chez les personnes âgées en bonne santé.
Comprendre ces déclins plus en détail fournirait aux patients et à leurs soignants les connaissances nécessaires pour se préparer à vivre avec les déclins existants et à entreprendre des mesures (telles que l'entraînement à l'équilibre) pour arrêter toute détérioration neuromusculaire supplémentaire.
À propos de l'étude
Cette étude transversale visait à étudier les effets du vieillissement sur les paramètres de base de la force, de l'équilibre et de la démarche chez les personnes âgées en bonne santé. Les chercheurs ont examiné le taux de déclin lié à l'âge dans ces domaines pour aider à identifier de manière non invasive l'apparition et la progression des changements musculo-squelettiques associés au vieillissement, ainsi que toute différence dans ces paramètres selon le sexe et l'âge.
Les participants ont été recrutés dans la cohorte longitudinale du registre des personnes âgées de la région de Rochester (ROAR) de la Mayo Clinic entre mars 2022 et mars 2023. L'étude comprenait des individus de plus de 50 ans, divisés en deux groupes : un groupe plus jeune (âgés de 50 à 64 ans) et un groupe de personnes âgées (65+). Les deux groupes étaient équilibrés en termes de taille de cohorte et de représentation sexuelle. Les personnes souffrant d'obésité, d'un handicap grave lié à l'âge ou de maladies chroniques (principalement neuromusculaires) ont été exclues.
Le questionnaire abrégé international sur l'activité physique (IPAQ) a été utilisé pour collecter des données sur l'âge, la taille, le poids, la santé trochantérienne, la dominance des membres et les niveaux d'activité quotidiens des participants (y compris la durée et l'intensité). Ces données ont été utilisées pour calculer les scores d’équivalent métabolique (MET), fournissant une évaluation du niveau de condition physique de chaque participant.
L’étude a mesuré la force du côté dominant (force de préhension des membres supérieurs et force du genou), l’équilibre debout (durée de la position unilatérale) et les mesures de la démarche (en utilisant un système de capture de mouvement pour enregistrer la marche à niveau). Ces données ont été utilisées pour créer un indice d'équilibre continu, connu sous le nom de « marge de stabilité dynamique (DSM) », qui reflète la capacité du corps à contrôler son centre de masse.
Résultats de l'étude
Les statistiques récapitulatives de la cohorte des participants n'ont montré aucune différence significative entre les groupes plus jeunes et plus âgés en termes d'indices anthropométriques, tels que l'indice de masse corporelle (IMC) et la hauteur trochantérienne. De plus, l’effet du vieillissement sur les niveaux d’activité physique était minime, puisque les deux groupes d’âge rapportaient des niveaux d’activité quotidienne similaires.
Les mesures de force ont montré des baisses significatives de la performance musculaire liées à l’âge et au sexe. La force musculaire a diminué d'environ 3,7 % par décennie pour la force de préhension et de 1,4 % pour la force du genou, les hommes démontrant une force de préhension environ 30 % supérieure à celle des femmes. Ces résultats soulignent la valeur des mesures de force en tant qu'indicateurs du vieillissement et soulignent la nécessité de prendre en compte les variations spécifiques au sexe lors du diagnostic des changements musculo-squelettiques liés à l'âge.
De manière inattendue, aucun des paramètres de la démarche n’a montré d’association avec l’âge. Les mesures du balancement postural debout, telles que la moyenne quadratique du centre de pression (RMS (CoP)) et les analyses du rapport de Romberg, n'ont également révélé aucune association significative entre l'âge, le sexe et l'équilibre bipède. En revanche, l'équilibre unipédal, en particulier du côté non dominant, a montré un déclin marqué lié à l'âge, le temps d'équilibre diminuant de 2,2 % par décennie du côté non dominant et de 1,7 % du côté dominant.
« La quantité de mouvement dans la CoP a augmenté de 6,3 % (m/m) par décennie pour les yeux ouverts (R² = 0,18, p = 0,028) chez les deux sexes. Pour les yeux fermés, l’augmentation était de 10,4 % (m/m) par décennie (R² = 0,25, p = 0,005) chez les deux sexes. Le rapport de Romberg (Path(CoP)EC/EO) n'a montré aucune association avec l'âge ou le sexe (R² = 0,06, p = 0,33). Par conséquent, les sujets plus âgés bougeaient davantage en se tenant debout sur les deux jambes que les sujets plus jeunes dans les deux conditions.
Les mesures d'équilibre dynamique n'ont montré aucune association significative entre le vieillissement et la perte d'équilibre dynamique selon le sexe. Les évaluations du score Z ont confirmé que l'équilibre unipédal est un indicateur fiable et non invasif du vieillissement, fournissant une mesure efficace pour le dépistage et l'orientation des interventions opportunes.
Conclusions
La présente étude met en évidence les effets du vieillissement sur la santé neuromusculaire des humains, démontrant que l'avancée en années peut détériorer considérablement la durée et la force de l'équilibre unipédien (adhérence > genou). Étonnamment, la démarche n’a pas été affectée au cours du vieillissement. Cependant, des impacts significatifs sur le centre de modulation de masse du patient ont été observés, suggérant une compensation de la marche par d'autres voies.
L'association entre la durée de l'équilibre unipédien et la santé neuromusculaire s'est avérée suffisamment forte pour envisager d'utiliser le test non invasif comme dépistage du vieillissement, permettant une évaluation précise et une intention opportune.
« Cette étude souligne l'importance du test d'équilibre unipédal dans le suivi des sujets âgés dans la communauté, quel que soit leur sexe. La durée pendant laquelle un individu, homme ou femme, peut maintenir l’équilibre sur une jambe apparaît comme le déterminant le plus fiable du vieillissement, dépassant la force, la démarche et d’autres paramètres d’équilibre.