Dans une étude récente publiée dans Nutrients, des chercheurs ont vérifié si la consommation de boissons sucrées (SSB) était associée aux symptômes du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez les étudiants en médecine en Thaïlande.
Étude: La consommation de sucre ajouté provenant de boissons courantes est-elle associée à la présence de symptômes du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité chez les étudiants en médecine thaïlandais ? Crédit d’image : monticello/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Le TDAH, un trouble psychiatrique très répandu, peut avoir un impact significatif sur leurs résultats scolaires, leur performance au travail et leur vie quotidienne. La maladie peut persister à l’âge adulte ou se développer comme un type d’apparition tardive chez les jeunes adultes même s’ils ne répondent pas aux critères diagnostiques du TDAH dans l’enfance.
Des études ont montré que les étudiants en médecine, en particulier ceux qui consomment de grandes quantités de boissons sucrées, sont plus sujets au TDAH que ceux qui consomment peu de boissons sucrées.
Cependant, il existe peu de recherches sur le TDAH parmi les populations adultes, y compris les étudiants en médecine, sur l’association dose-réponse entre les boissons sucrées et les symptômes du TDAH, et sur les limites pratiques pour garantir une consommation saine.
À propos de l’étude
Dans la présente étude transversale, les chercheurs ont déterminé l’association entre la consommation de sucre ajouté provenant de boissons couramment consommées et les symptômes du TDAH chez les étudiants en médecine.
Une enquête en ligne a été menée entre mai 2022 et avril 2023 auprès des étudiants en médecine de l’Université de Chiang Mai recrutés par échantillonnage boule de neige et de commodité. La population cible de l’enquête comprenait des étudiants de premier cycle qui fréquentaient leur première à leur sixième année universitaire en 2022. La présence de symptômes du TDAH a été déterminée sur la base des scores de l’échelle d’auto-évaluation du TDAH chez l’adulte (ASRS) ≥ 3,0.
L’équipe a exclu les personnes souffrant de troubles médicaux actifs, celles ayant des antécédents de troubles de l’humeur, notamment le trouble dépressif majeur (TDM), les troubles bipolaires, le TDAH et l’anxiété, ainsi que celles qui n’ont pas rempli le questionnaire ASRS.
L’apport en sucre ajouté provenant des boissons fréquemment consommées en Thaïlande a été mesuré à l’aide du questionnaire THASSI (Thai Adolescence SSB Intake), en se concentrant sur les formes sucrées d’eau/boissons, les boissons gazeuses, le café, les boissons énergisantes, le thé vert, les boissons au yaourt, les jus de fruits et de légumes, lait, lait de soja et liquides à base de plantes.
Les individus ont documenté le type d’emballage (canette ou bouteille), la taille de la boisson, la quantité consommée à différentes occasions et la consommation hebdomadaire de tous les articles. L’apport quotidien total a été classé en fonction de la limite d’apport en sucre ajouté recommandée par l’American Heart Association.
Une modélisation de régression logistique multivariée a été réalisée pour calculer les rapports de cotes ajustés (aOR), en tenant compte de l’âge, du sexe, de l’indice de masse corporelle (IMC), des antécédents familiaux de TDAH, du paiement mensuel, du revenu du ménage, du niveau de scolarité du père, du temps passé devant un écran et de la durée du sommeil. .
Résultats
Sur 1 472 étudiants en médecine invités à participer à l’enquête, 534 (36 %) ont répondu, parmi lesquels 441 personnes éligibles ont été incluses. L’âge moyen des participants était de 21 ans et 50 % étaient des hommes. Près de 60 % des participants étaient issus d’années universitaires précliniques. Parmi les participants, 30 % (n = 132) ont présenté des symptômes de TDAH.
Les symptômes de TDAH les plus courants étaient des difficultés à terminer les derniers détails (49 %), des difficultés à se souvenir des rendez-vous (37 %) et des difficultés à mettre les choses en ordre (34 %).
Un apport quotidien de boissons sucrées supérieur à 25 grammes augmente le risque de TDAH (aOR : 1,8). Des résultats similaires ont été obtenus en utilisant les seuils spécifiques au sexe (aOR, 1,7).
Les étudiants souffrant de TDAH ont signalé une consommation significativement plus élevée de thé vert sucré (troisième tertile contre premier tertile aOR 1,7) et d’eau/boissons (troisième tertile contre premier tertile aOR 1,8) que ceux sans symptômes de TDAH. La consommation de lait de soja a donné des résultats similaires (au-dessus de la médiane versus en dessous de la médiane aOR 1,8).
Les personnes qui ont développé des symptômes de TDAH étaient significativement plus âgées, plus âgées sur le plan scolaire, avec un IMC plus élevé et un temps passé devant un écran plus élevé que celles ne présentant aucun symptôme de TDAH.
Le surpoids (aOR 1,9) et le fait de passer plus de sept heures devant un écran chaque jour (aOR 2,0) augmentent considérablement le risque de symptômes de TDAH, en tenant compte de la consommation de boissons sucrées.
Un mécanisme probable par lequel les boissons sucrées pourraient augmenter le risque de symptômes du TDAH consiste à modifier les communications bidirectionnelles entre l’intestin et le cerveau et à perturber l’équilibre microbien de l’intestin.
La dysbiose augmente la perméabilité intestinale, l’inflammation et le transport des endotoxines lipopolysaccharides (LPS) à travers les cellules. Le LPS pourrait se lier aux récepteurs de type péage (TLR) sur les membranes des cellules microgliales du cerveau et augmenter la libération de cytokines inflammatoires grâce à la stimulation du facteur nucléaire kappa B (NF-kB). L’inflammation du système nerveux central (SNC) pourrait donner lieu à une symptomatologie du TDAH.
Conclusions
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude ont montré qu’une consommation de boissons sucrées supérieure à 25 grammes par jour peut augmenter le risque de symptômes de TDAH chez les étudiants en médecine en Thaïlande. En particulier, l’eau/les boissons sucrées, le lait de soja et le thé vert pourraient augmenter le risque de symptômes du TDAH.
Les résultats de l’étude soutiennent la mise en œuvre de politiques de santé qui favorisent des comportements de consommation sains parmi les étudiants en médecine afin de réduire les symptômes du TDAH et de promouvoir l’apprentissage et le bien-être des étudiants en médecine.
Cependant, des recherches plus approfondies doivent valider les résultats, notamment des études prospectives portant sur des échantillons de plus grande taille et des populations diversifiées.