Dans une récente étude publiée dans la revue Maladies infectieuses cliniquesles chercheurs ont évalué la précision des échantillons prélevés par les patients dans le diagnostic des infections par le virus monkeypox.
Étude : Évaluer l’exactitude des écouvillons auto-collectés pour le diagnostic du monkeypox. Crédit d’image : NIAID
Sommaire
Arrière plan
L’épidémie de virus monkeypox (MPXV) de 2022 a été très différente des précédentes, d’autant plus que le sexe semble être le principal moteur de la transmission virale. Les personnes infectées en 2022 étaient principalement des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), présentant généralement une fréquence élevée de lésions cutanées dans les régions génitales, périanales et péribuccales. De plus, de nombreux cas ont montré qu’ils souffraient de rectite, d’amygdalite et d’œdème du pénis.
Le test de transcription inverse-amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR) détectant l’acide désoxyribonucléique (ADN) MXV donne les meilleurs résultats avec des échantillons de lésions cutanées. Cependant, le test RT-PCT a également détecté le MPXV dans des écouvillons oropharyngés, rectaux et des échantillons de sang de patients infectés.
Plus récemment, l’auto-échantillonnage s’est révélé prometteur en tant que stratégie de détection virale fiable. À en juger par l’utilisation réussie de l’auto-échantillonnage dans la détection du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) par RT-PCR, les chercheurs ont testé les performances de cette stratégie dans le cadre du MPXV.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont examiné les lésions cutanées, les prélèvements oropharyngés et rectaux de 50 personnes inscrites à une étude sur la dynamique virale du monkeypox dans trois centres médicaux en Espagne. Ces personnes présentaient des lésions évocatrices d’une infection par le monkeypox et des symptômes compatibles débutant dans les dix jours précédant le dépistage.
Après l’inscription, un dermatologue ou un spécialiste des maladies sexuellement transmissibles a évalué en profondeur leur état de santé à l’aide d’un protocole standardisé. Enfin, l’équipe a invité les participants à participer à l’étude qui ont réussi les critères d’évaluation clinique. Au jour 0 de l’étude (ligne de base), un clinicien a prélevé des échantillons cliniques, y compris des écouvillons de lésion, oropharyngés et rectaux, le cas échéant (échantillons prélevés par un médecin).
Simultanément, ils ont fourni aux participants des écouvillons à pointe de Dacron, des conteneurs d’écouvillons pré-étiquetés et une enveloppe postale (kit de test à domicile). L’équipe a demandé à tous les participants de conserver les échantillons à 4 °C après le prélèvement avant de les transférer au laboratoire de microbiologie de Badalona, en Espagne, via un service de messagerie. Ici, les chercheurs ont analysé tous les échantillons reçus pour la détection d’ADN MPXV par RT-PCR quantitative.
Résultats de l’étude
Les 50 patients qui ont participé à l’étude étaient des hommes, avec un âge médian de 33,5 ans. De plus, tous ces patients présentaient une infection à monkeypox confirmée par RT-PCR dans au moins un des échantillons de diagnostic collectés. Au départ, les échantillons prélevés par les médecins comportaient respectivement 49, 38 et 11 écouvillons positifs au MPXV provenant d’une lésion cutanée, d’écouvillons oropharyngés et rectaux. Les chercheurs ont noté la concordance globale la plus élevée de 98 % entre les écouvillons prélevés par le médecin et les écouvillons auto-prélevés sur les lésions cutanées. La même concordance était de 79 % et 90 % pour les prélèvements oropharyngés et rectaux.
Les prélèvements oropharyngés semblaient plus sujets aux variations car ils sont moins prononcés (ou visibles) que les lésions cutanées ou les prélèvements rectaux. Des fluctuations de la charge virale au sein de l’oropharynx sont également possibles. Les valeurs moyennes du seuil de cycle (CT) des échantillons de lésions cutanées, oropharyngées et rectales prélevés par le médecin et par écouvillonnage étaient respectivement de 22,5 et 23,6, 33,5 et 33,6 et 25,8 et 24,6. Ainsi, les valeurs CT semblaient comparables entre les échantillons de lésions cutanées et d’écouvillons oropharyngés prélevés par le médecin et les auto-collectés. De plus, ces changements représentaient probablement des variations dans l’échantillonnage plutôt que des changements dans la charge virale.
Conclusion
Les cliniciens ne se fient pas au patient ou aux écouvillons cutanés auto-prélevés pour le diagnostic de routine des maladies cutanées courantes accompagnées de cloques, telles que l’herpès ou la varicelle. Cependant, les résultats de l’étude actuelle ont démontré que la performance des échantillons auto-prélevés dans le diagnostic de l’infection par le MPXV était similaire à celle des échantillons de lésions cutanées, oropharyngés et rectaux prélevés par un médecin. Dans l’ensemble, cette méthode a démontré une précision remarquable dans le diagnostic du MPXV à l’aide d’échantillons auto-prélevés.