Étude: Impact possible des réponses nationales à la pandémie de COVID sur le nombre de médailles aux Jeux olympiques de Paris 2024Crédit photo : Hethers / Shutterstock.com
*Avis important : medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et qui, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.
Les Jeux olympiques de Paris 2024 ont marqué les deuxièmes Jeux d'été depuis le début de la pandémie de COVID-19. Les pays du Pacifique occidental, comme l'Australie, la Chine, le Japon, la Nouvelle-Zélande et la Corée du Sud, ont excellé lors des Jeux olympiques, notamment en remportant des médailles d'or. Ce succès peut être en partie attribué à leurs mesures de lutte contre la pandémie strictes et à leur approche « prudente face au COVID ».
Ces pays ont déjà été reconnus pour leur réponse efficace à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), notamment des mesures strictes telles que la fermeture des frontières, le confinement et le port obligatoire du masque. Ces efforts ont été associés non seulement à une réduction de la surmortalité, mais aussi à un avantage psychologique et physique potentiel dans la compétition internationale. Il a été constaté que ces efforts ont permis de réduire efficacement la surmortalité due à la COVID-19 par rapport à celle signalée dans d’autres régions.
Dans une étude récente publiée sur le medRxiv* serveur de préimpression, des chercheurs d'Australie et de Nouvelle-Zélande ont étudié la relation entre la surmortalité, les réponses au COVID-19 et les performances lors des Jeux olympiques de 2024 à Paris, en France.
À propos de l'étude
Les chercheurs de l’étude actuelle ont analysé les performances de 18 nations aux Jeux olympiques de Paris 2024, dont la Nouvelle-Zélande, l’Australie, la France, les Pays-Bas, l’Italie, la Corée du Sud, le Japon, la Chine, l’Allemagne, la Hongrie, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Jamaïque, le Kenya, Cuba, le Brésil, l’Espagne et le Canada.
L’analyse a pris en compte le succès olympique historique, l’avantage du pays d’origine, les effets des fuseaux horaires, la surmortalité due à la COVID-19 et la croissance du produit intérieur brut (PIB). Une autre variable prise en compte était le nombre de signataires de la Déclaration de Great Barrington (GBD), qui reflète une position nationale contre les mesures strictes de lutte contre la pandémie. Tous les pays ayant signé la Déclaration de Great Barrington (GBD), qui prônait l’interdiction des confinements généralisés et soutenait le développement d’approches alternatives à la gestion de la pandémie, ont également été enregistrés.
Les décomptes de médailles pour les Jeux olympiques de 2012, 2016, 2020 et 2024 ont été obtenus auprès de sources officielles. Les nations ont été sélectionnées en fonction de leurs performances constantes lors des trois Jeux olympiques précédents, à l'exclusion de la Russie et de l'Ukraine, en raison de la taille réduite des équipes en 2024.
Chaque pays s'est vu attribuer certains points en fonction de ses performances, avec des ajustements apportés en fonction de facteurs tels que l'avantage du pays et les effets du fuseau horaire. Sur la base des données disponibles, l'impact de la surmortalité nationale pendant la pandémie a également été déterminé. Les données sur la croissance du PIB ont été collectées pour la période 2020-2023 et le nombre de signataires de la GBD a été estimé.
L'analyse a été réalisée à l'aide d'une régression linéaire progressive rétrograde, qui a permis aux chercheurs d'identifier les facteurs clés influençant le nombre de médailles. Une approbation éthique n'était pas nécessaire puisque seules des données accessibles au public ont été utilisées pour l'étude actuelle.
Résultats de l'étude
Le meilleur indicateur de réussite en termes de médailles aux Jeux olympiques de Paris 2024 était la performance passée lors des Jeux olympiques de 2012, 2016 et 2020, car les nations qui ont obtenu de bons résultats lors de ces Jeux ont continué à exceller en 2024. Une surmortalité plus faible due à la COVID-19 a également été associée à un plus grand nombre de médailles d'or, ce qui indique que les pays ayant enregistré moins de décès liés à la pandémie étaient plus susceptibles de remporter davantage de médailles d'or. Cependant, cette association était plus prononcée pour les médailles d'or en particulier, plutôt que pour le nombre total de médailles ou les médailles mineures.
Quatre pays ayant enregistré une surmortalité de 10 % ou plus entre 2020 et 2023 ont obtenu moins de médailles d’or que prévu sur la base de leurs performances lors des trois Jeux précédents. En comparaison, cinq pays ayant enregistré une surmortalité inférieure à 6 % au cours de la même période ont remporté des médailles d’or que ce qui aurait été prévu sur la base de leurs performances passées.
L'avantage du pays d'origine était également significatif, en particulier pour le nombre total de médailles, mais moins pour les médailles d'or. Une association négative a également été observée entre le nombre de signataires de la GBD, qui s'opposait aux mesures strictes liées au COVID-19, et le nombre de médailles d'or remportées, suggérant ainsi que les pays comptant le plus de signataires étaient moins susceptibles de remporter des médailles d'or. Cela met en évidence un impact psychologique potentiel sur les athlètes, où un état d'esprit « stoïque face au COVID » peut avoir influencé négativement les performances.
D’autres facteurs, tels que la croissance du PIB pendant la pandémie et les effets du fuseau horaire, n’ont pas été significativement associés à la réussite des médailles à Paris.
Conclusions
L’étude actuelle établit un lien entre les réponses à la pandémie et le succès des Jeux olympiques de Paris 2024. Bien que la causalité ne puisse pas être définitivement prouvée, les données suggèrent que les pays où la surmortalité est plus faible, comme les pays du Pacifique occidental, ont dépassé les attentes, ce qui peut être lié aux avantages physiques et psychologiques de mesures de santé publique plus strictes. Les pays où le nombre de décès est moins élevé, comme ceux du Pacifique occidental, ont obtenu des résultats supérieurs aux attentes, ce qui peut être attribué à leur approche « prudente face au COVID ». Ainsi, des mesures de santé publique plus strictes ont pu avoir un impact positif sur les athlètes, tant sur le plan physique que psychologique.
L'étude actuelle a notamment permis d'identifier la surmortalité comme un facteur prédictif important de la réussite à la médaille d'or. Elle est toutefois associée à certaines limites, comme la possibilité de facteurs de confusion non évalués, notamment l'absence de la Russie aux Jeux olympiques et la répartition des nouvelles épreuves olympiques.
De plus, même si une surmortalité plus faible est corrélée à un plus grand nombre de médailles d’or, on ne sait pas si cette relation est due à une réduction des infections, à la résilience psychologique ou à d’autres facteurs non mesurés. Des recherches futures sont nécessaires pour explorer plus en détail les effets psychologiques des réponses à la pandémie sur les athlètes et pour identifier d’autres facteurs de confusion potentiels.
*Avis important : medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et qui, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/le comportement lié à la santé, ou traités comme des informations établies.