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Le problème de santé
Un Français sur huit souffre de migraine. Elle concerne davantage les femmes (16 % sont touchées) que les hommes (6 %). Ce mal de tête survient sous forme de crise et peut durer de quelques heures à plusieurs jours. Commençant par une douleur lancinante ou pulsatile (sensation de coups de marteau) localisée d’un côté du crâne, la migraine s’accompagne fréquemment de nausées, de vomissements, d’une intolérance à la lumière ou au bruit, et parfois de troubles de la vue. Si son mécanisme précis demeure inconnu, des éléments déclencheurs peuvent en être à l’origine, comme le stress, la faim, la fatigue, mais aussi une modification environnementale (par exemple une odeur particulière) ou une conduite alimentaire (surconsommation d’alcool ou de café, réaction à certains produits comme le chocolat). Un mauvais réflexe est l’utilisation systématique et sans modération de médicaments antalgiques, qui conduisent à une dépendance et ont de nombreux effets secondaires.
L’étude de référence
S’appuyant sur deux méta-analyses incluant quatre-vingt-quatorze essais cliniques, une revue systématique a évalué l’intérêt du biofeedback pour les maux de tête ordinaires et la migraine. Elle montre que cette INM s’est avérée plus efficace que tous les groupes témoins. Les améliorations les plus importantes étaient au niveau de la fréquence des crises. D’autres effets ont été observés sur les symptômes d’anxiété et de dépression ainsi que sur la consommation de médicaments.
Descriptif de la méthode
Le biofeedback consiste à appliquer des électrodes sur des parties du corps pour surveiller des paramètres physiologiques (rythme cardiaque, fréquence respiratoire, température cutanée…) qui se traduisent en signaux visuels et auditifs sur un écran. En fournissant des données en temps réel, ils permettent aux patients de les connaître puis d’apprendre des techniques de rétrocontrôle pour atténuer des processus physiologiques. L’objectif est de faire prendre conscience de l’impact des pensées, des sensations et des comportements sur sa physiologie. Au fur et à mesure des séances, le praticien note les évolutions. À la fin, le patient doit être capable d’agir sur son propre organisme sans l’aide des appareils de contrôle. Dix à vingt séances sur un à deux mois suffisent pour y parvenir grâce à une formation guidée par un praticien formé à l’INM.
Les mécanismes d’action
La méthode psychosomatique de biofeedback conduit à reconnaître ses sensations et ses réactions physiologiques. Elle aide à mettre en œuvre des techniques de relaxation au moment opportun en observant en temps réel ses réactions. Sorte d’autorégulation naturelle des symptômes, le biofeedback réduit par ailleurs la dépendance aux médicaments.
Bénéfices
Une étude sur des patients migraineux a montré que le biofeedback atténue la durée, l’intensité et la fréquence des maux de tête. Il réduit également le stress, l’anxiété et l’irritabilité mentale liés à la migraine. La thérapie s’avère utile pour les personnes ne tirant pas de bénéfice des médicaments antalgiques.
Quels sont les risques ?
L’utilisation du biofeedback est déconseillée chez les personnes utilisant des dispositifs médicaux bioélectriques implantés (un pacemaker fausse le recueil des signaux physiologiques par exemple) et les personnes épileptiques.
Conseils pratiques
En cas de stress ou d’anxiété, vos vaisseaux sanguins, notamment ceux des doigts, se rétrécissent et vos mains deviennent plus froides. Les instruments de biofeedback vous donnent ainsi un retour instantané de votre état mental. Avec l’entraînement aux techniques de relaxation, vous pouvez constater en direct l’influence de vos pensées et comment vous attacher à réchauffer vos mains quand vous êtes stressé afin de produire un état plus détendu.
À qui s’adresser ?
La pratique du biofeedback n’est guère connue en France. Aucune formation n’est reconnue par l’État. Des praticiens se forment par l’intermédiaire de vendeurs d’appareils. Afin de se prémunir contre de possibles dérives, il est essentiel de s’adresser à un spécialiste des migraines, un médecin, un neurologue ou un neuropsychologue.