Une récente Rapports scientifiques L’étude a étudié l’association entre la migraine et le développement d’une maladie inflammatoire de l’intestin (MII).
Étude : La migraine est associée au développement de patients adultes atteints d’une maladie inflammatoire de l’intestin : une étude nationale basée sur la population. Crédit d’image : Lightspring/Shutterstock
Sommaire
Arrière-plan
La migraine est une affection associée à des maux de tête douloureux. Il s’agit d’un trouble neurologique qui peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie quotidienne d’un individu. Bien que la prévalence mondiale de la migraine soit élevée, cette pathologie est sous-reconnue et sous-traitée. Généralement, les personnes de moins de 50 ans sont touchées par ce trouble neurologique récurrent. La migraine entraîne également des pertes économiques substantielles, directement et indirectement.
Plusieurs symptômes gastro-intestinaux, tels que la diarrhée, la constipation, les vomissements, les nausées et la dyspepsie, sont associés à la migraine. De plus, cette maladie neurologique a été associée au développement du syndrome du côlon irritable et de la maladie inflammatoire de l’intestin (MII). Ces résultats suggèrent que la migraine pourrait être liée à l’interaction de l’axe intestin-cerveau.
Les MII comprennent deux troubles gastro-intestinaux inflammatoires chroniques, à savoir la maladie de Crohn (MC) et la colite ulcéreuse (CU). De nombreuses études ont identifié les facteurs génériques et environnementaux qui augmentent le risque de MII. Ces études ont également déterminé les facteurs de risque modifiables qui préviennent l’apparition des MII. Par rapport au grand public, les patients atteints de MII courent un risque plus élevé de migraine. À ce jour, aucune étude n’a examiné si la migraine avait un impact sur le développement des MII.
À propos de l’étude
La présente étude a évalué l’association entre la migraine et la manifestation des MII à l’aide d’une cohorte nationale. Cette étude a obtenu des données du National Health Insurance Service (NHIS), le système de santé national destiné aux citoyens sud-coréens. Cette base de données comprend des informations démographiques et médicales détaillées sur les patients ambulatoires et hospitalisés.
Les personnes ayant participé aux examens médicaux de routine organisés par le NHIS entre janvier 2009 et décembre 2009 ont été recrutées et celles pour lesquelles des données manquaient ont été exclues.
Résultats de l’étude
Au total, 10 131 193 personnes ont été recrutées selon les critères d’éligibilité. Environ 2,8 % de la population étudiée souffrait de MII. Par rapport au groupe témoin, les personnes âgées, les femmes, les personnes à faible revenu et celles résidant en milieu rural étaient plus susceptibles de souffrir de migraine. De plus, les migraineux couraient un risque 1,3 fois plus élevé de développer une MII que le grand public.
Conformément aux résultats de la présente étude, des études antérieures ont indiqué que les MII étaient un facteur indépendant du trouble migraineux. Cependant, cette observation a été contredite par une étude transversale de la UK Biobank, selon laquelle les MII n’étaient pas associées à la migraine.
Analyse de sous-groupe pour le risque de (UN) la maladie de Crohn et (B) colite ulcéreuse chez les patients souffrant de migraine par rapport aux groupes témoins.
Un nombre plus élevé de participants souffrant de migraine étaient associés à des maladies telles que l’insuffisance rénale chronique (IRC), l’hypertension (HTN) et la dyslipidémie. Cette observation concordait avec les études précédentes qui documentaient un risque accru de syndrome métabolique et de maladie cardiovasculaire chez les patients atteints de MII.
L’analyse des sous-groupes a indiqué un risque plus élevé de développer une MII, c’est-à-dire à la fois une MC et une CU, chez les patients souffrant de migraine, par rapport à la population générale. Après le diagnostic de migraine, les patients présentaient un risque plus élevé de développer une MC. Il est intéressant de noter qu’une augmentation significative du diagnostic de MC a été observée après cinq ans de suivi chez les migraineux. Le risque de développement de MC chez les migraineux n’était pas affecté par le sexe, l’âge, les comorbidités métaboliques ou le comportement en matière de santé. En revanche, une association significative a été observée chez les patients masculins atteints de CU.
Bien qu’un dépistage régulier de la migraine en milieu clinique ne soit pas possible, la sensibilisation aux MII pourrait être accrue, ce qui pourrait permettre un diagnostic et un traitement précoces. Des études antérieures ont identifié de multiples mécanismes reliant la migration au développement des MII. Par exemple, le développement de cytokines pro-inflammatoires, telles que le facteur de nécrose tumorale α et l’interleukine (IL) -1b, a été associé à la douleur migraineuse. Un pic des niveaux de cytokines proinflammatoires provoque des crises de migraine, qui sont également liées à la pathogenèse des MII. La dysbiose microbienne intestinale est un autre facteur associé à la physiopathologie des MII et des migraines.
Les habitudes alimentaires, notamment occidentales, peuvent favoriser le développement de migraines sous des formes épisodiques ou chroniques. Plusieurs études ont également montré que ce type de régime entraîne le développement des MII. Les agrumes, le gluten, le café, les boissons alcoolisées et le chocolat sont des facteurs de risque alimentaires de MII et de migraine.
Les agents pharmaceutiques, tels que les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), utilisés pour soulager les symptômes de la migraine pourraient déclencher le développement d’une MII. Une fréquence plus élevée d’intervention par AINS augmente le risque de développement de MC.
Conclusions
En raison du manque de données appropriées, cette étude présente certaines limites, notamment son incapacité à déterminer le lien entre la gravité de la migraine et les MII. De plus, cette étude n’a pas pris en compte des covariables importantes, telles que les habitudes alimentaires, les soins de santé, le stress, les antécédents familiaux de MII et d’autres troubles gastro-intestinaux.
Malgré ses limites, la présente étude a révélé que la migraine est un facteur de risque important pour le développement des MII. L’utilisation d’une cohorte d’étude à l’échelle nationale et une longue période de suivi sont deux atouts clés de cette étude. Compte tenu des résultats selon lesquels les patients souffrant de migraine courent un risque plus élevé de MII, les cliniciens doivent explorer davantage l’axe intestin-cerveau pour mieux comprendre comment le développement des MII et la migraine sont associés.