La pratique de la chirurgie esthétique comporte de nombreux risques pour les patients, parmi lesquels celui de la perte de repères relatifs à leur propre identité. Cette situation s’avère dommageable, d’autant plus qu’une étude américaine souligne que le regard des autres ne change quasiment pas après une intervention plastique…
Sommaire
L’intégrité psychique menacée
Outre les dérives constatées sur le plan physique, dont les stars du cinéma et de la télévision sont les dignes représentants, les risques de la chirurgie esthétique sur l’équilibre psychologique des personnes ne sont pas nuls, loin de là !
Au-delà des effets secondaires liés aux diverses injections de Botox, d’acide hyaluronique, de collagène ou à la pose de fils de suspension, l’équilibre précaire de la santé mentale des patients fait aujourd’hui débat.
Certaines interventions conduisent à une modification exacerbée des traits du visage, ce qui n’est pas sans danger, au point de rendre le regard des autres interrogatif mais surtout de modifier la perception que l’on a de soi-même.
Comme le soulignait déjà le Docteur Franck Benhamou dans son ouvrage paru en 2008 et intitulé La chirurgie esthétique est-elle la solution ?, « ne plus se reconnaître dans un miroir ne peut que perturber un individu, l’amener à s’interroger sur son identité en causant des troubles psychologiques. »
Chirurgie esthétique ratée : risques et conséquences
Les risques de la chirurgie esthétique concernent les ratés d’une intervention dont les conséquences sont à la fois d’ordre physique (hématomes, douleurs, apparition de cicatrices disgracieuses nécessitant un traitement spécial, etc.) et psychologique.
Les répercussions sur le mental des patients sont généralement :
- des problèmes d’atteinte à l’image de soi ;
- l’apparition de complexes divers ;
- des débuts de perte de l’identité, pour les cas les plus graves ;
- la modification du regard des autres.
Les interventions de chirurgie esthétique amenant les patients à modifier drastiquement leur apparence physique sont les plus risquées. C’est l’avis de psychologues américains, dont le Docteur Vivian Diller qui, cité par le Daily Mail, résume ainsi les risques encourus par les personnes ayant recours à la chirurgie esthétique malgré les risques : de nombreux patients réalisent seulement après l’intervention que l’imperfection fait partie intégrante de leur identité.
Certaines personnes ne se reconnaissent plus du tout et éprouvent la sensation de vivre avec un élément parasite qui ne leur appartient pas. Les troubles psychologiques des individus subissant les risques d’une opération de chirurgie esthétique sont hélas souvent irréversibles…
Professeur de psychologie à l’Université de Saint Andrews, Dave Perrett pointe pour sa part un autre mal-être susceptible d’apparaître à la suite d’une opération chirurgicale manquée : le regard que les autres portent sur les victimes d’une opération esthétique non réussie. Ce dernier explique que la perception des autres évolue. Or, la manière dont chacun perçoit ses semblables représente un élément essentiel qui permet de façonner notre personnalité.
Le regard des autres change-t-il vraiment après une intervention plastique ?
Chirurgie esthétique et regard des autres
Si la perception et le regard des autres changent souvent vis-à-vis d’une personne qui vient de subir les dérives d’une intervention esthétique – une façon de la désapprouver inconsciemment quant à la décision prise ? – la réciproque n’est pas forcément vraie dans le cas d’une totale réussite de l’entreprise !
Ce qui est bien dommage car l’objectif des inconditionnels du bistouri vise probablement à améliorer un temps soit peu leur apparence physique en vue de plaire au plus grand nombre et d’augmenter leur capital sympathie…
Manqué ! Selon des chercheurs de l’Université de Georgetown, le regard des autres n’évolue que très peu à la suite d’une opération de chirurgie esthétique, malgré tous les risques encourus !
Ces derniers se sont intéressés à la manière dont la chirurgie esthétique modifie la perception d’une série de traits de personnalité. Les participants, non renseignés sur les objectifs de l’expérience, ont été invités à visualiser des photos de femmes avant et après un lifting du visage, des sourcils ou du cou, une opération des paupières ou la pose d’une prothèse du menton. Ils ont évalué sur une échelle allant de 0 à 7 leur perception des éventuels changements des traits de caractère selon les items suivants :
- agressivité,
- extraversion,
- sympathie,
- sociabilité,
- amabilité,
- attractivité,
- féminité.
Des résultats instructifs
Les résultats généraux montrent qu’aucune différence de perception statistiquement significative n’a été relevée pour l’ensemble des catégories.
Les deux interventions qui engendrent l’impact le plus important concernent le lifting du visage et l’opération des paupières. Mais sur l’échelle variant de 0 à 7, l’amélioration moyenne se situe seulement entre… + 0,36 et + 0,39 ! Autrement dit, le regard des autres n’évolue pratiquement pas vis-à-vis d’une personne ayant pris le risque de subir une opération de chirurgie esthétique !
Les aficionados de la chirurgie esthétique faciale stipulant que la retouche artificielle modifie le regard des autres et engendre une apparence plus jeune et un air plus sympathique en sont donc pour leurs frais !
Ces chiffres prennent même tout leur sens quand on sait que cette étude, la première réalisée dans le genre, a été commanditée par des chirurgiens plastiques. Entraînant la possibilité de risques divers pour la santé des patients, la chirurgie esthétique ne produit généralement pas les effets escomptés sur l’entourage des personnes. CQFD.