Attention : contenu de l’article obsolète. Nouvel article sur la rhinoplastie ultrasonique ici.
La chirurgie esthétique du nez est une opération délicate. Pourtant, elle séduit toujours irrémédiablement : c’est l’une des plus répandues dans l’univers de la retouche artificielle ! Très douloureuse, elle n’est pourtant également pas sans risque. Afin de contrecarrer ses effets négatifs, certains spécialistes tentent de développer une nouvelle technique : la rhinoplastie ultrasonique. Encore confidentielle, celle-ci parviendra-t-elle à s’imposer ?
Au regard du classement des actes de chirurgie esthétique les plus communément pratiqués, la rhinoplastie arrive en 4e position chez les femmes et en 2e chez les hommes. Le lifting cervico-facial, le peeling, la lipoplastie et autres injections de Botox ou d’acide hyaluronique connaissent aussi un beau succès.
Les demandes de rhinoplastie concernent essentiellement :
- la transformation d’un nez disgracieux ;
- la correction d’une asymétrie ou d’une déviation de la cloison nasale gênant la respiration ;
- la reconstruction après un accident ou un traumatisme.
De ce point de vue, il est compréhensible que la nouvelle méthode de rhinoplastie ultrasonique, jugée plus douce et moins traumatisante que le protocole classique et actuel (un peu à l’instar du mésolift pour la mésothérapie), soit jugée porteuse de promesses par les chirurgiens ainsi que par le grand public. Ses atouts sont réels mais n’écartent cependant pas tous les risques inhérents à la pratique de la chirurgie esthétique.
Sommaire
Qu’est-ce que la rhinoplastie ultrasonique ?
Les spécialistes lui préfèrent le terme de rhinosculpture. La rhinoplastie ultrasonique consiste en l’utilisation d’une technique à base d’ultrasons. Son objectif est de modifier les os en les lissant ou en les rétrécissant afin de corriger d’éventuels défauts.
Le gros avantage de l’opération est d’écarter tout risque de fracture, par ailleurs bien présent dans de nombreuses interventions de chirurgie esthétique du nez.
En effet, jusqu’à présent, la solution la plus commune consistait, après des incisions dans la peau et le cartilage, à briser les os du nez à l’aveugle (avec des répercussions néfastes sur la muqueuse) à l’aide d’un petit marteau, d’une râpe et d’une paire de ciseaux à os… Avouez que tout cela fait un peu froid dans le dos !
Les atouts de la rhinoplastie ultrasonique
Si la peau doit quand même être incisée, la rhinoplastie ultrasonique présente néanmoins certains avantages :
- les problèmes de gêne respiratoire consécutifs à l’intervention très faibles ;
- les ecchymoses moins nombreuses ;
- la phase de récupération post-opératoire beaucoup plus rapide : comptez 6 jours d’éviction sociale au lieu de deux semaines habituellement ;
- le résultat esthétique plus plaisant, car plus précis, notamment pour affiner le nez ou travailler sur une forme un peu trop bombée ;
- idéale pour la correction des asymétries, des bosses et autres irrégularités.
De plus en plus de praticiens se forment en ce moment à cette nouvelle technique de rhinoplastie ultrasonique.
La rhinoplastie ultrasonique, une méthode encore expérimentale
Un protocole peu répandu aux effets incertains
La rhinoplastie ultrasonique est commercialisée seulement depuis 2015. De multiples expérimentations avaient été menées auparavant.
On la doit au Docteur Olivier Gerbault, chirurgien plasticien qui a développé ce procédé qu’il souhaite moins invasif que ceux utilisés actuellement dans l’univers de la chirurgie esthétique du nez. L’idée consiste à remplacer les instruments classiques par des instruments à ultrasons de dernière technologie. Ces derniers provoquent des vibrations et permettent de raboter « en douceur » et de manière précise les parties osseuses souhaitées du nez, avec un contrôle visuel direct. Ce qui est quand-même novateur.
Olivier Gerbault décrit la rhinoplastie ultrasonique comme un protocole plus précis, au résultat naturel. Soit, pratiquer une incision dans le nez pour y déverser des ultrasons n’a de notre point de vue pas grand-chose de naturel, mais bon…
Alors, pour ou contre la rhinoplastie ultrasonique ? Si elle se veut plus douce que la rhinoplastie mécanique traditionnelle, elle comporte malgré tout certains des risques inhérents à toute pratique de chirurgie esthétique. Il faudra sans doute encore attendre sa démocratisation auprès d’un plus large public ainsi que les études portant sur ses résultats et la satisfaction des patients pour juger de son succès, ou non.
Des instruments choisis afin de diminuer les risques de la chirurgie esthétique du nez
Les instruments utilisés pour la rhinoplastie ultrasonique sont inspirés des outils médicaux employés par les traumatologues et les dentistes. Ils sont dotés d’un moteur ultrasonique piézoélectrique afin de pouvoir effectuer des micromouvements précis et rapides. Ils aident ainsi le chirurgien à découper et à polir l’os et le cartilage sans les casser ni endommager les tissus, la muqueuse des membranes ou les vaisseaux sanguins.
Les risques de la chirurgie esthétique du nez par ultrasons
Si la rhinoplastie ultrasonique soulève de nombreux espoirs face aux risques classiques de la chirurgie esthétique du nez, en limitant notamment les suites opératoires, le tableau n’est pas tout rose. Elle permet, certes, un résultat plus fidèle en fonction de la demande du patient, mais deux points noirs viennent ternir le tableau :
- la durée d’intervention est plus longue que pour une rhinoplastie classique : elle évolue entre 1 h 30 et 3 h, le médecin ayant besoin de davantage de temps pour essayer de limiter au maximum les lésions post opératoires ;
- son coût est très élevé puisque l’opération affiche des tarifs compris entre 4 000 € et 10 000 €, non remboursés par l’Assurance maladie et les mutuelles complémentaires.
Si vous envisagez une rhinoplastie ultrasonique, sachez que cette technique, à l’instar des autres actes relevant de la chirurgie esthétique, comporte des risques. Le nez est en effet doté d’une structure très complexe (avec cartilages, ailes, valves, cornets) et une mauvaise intervention peut entraîner des complications telles que, par exemple, des problèmes respiratoires ultérieurs. Nous ne pouvons donc que vous conseiller de bien réfléchir avant de vous résoudre à une opération. Surtout quand on sait que les échecs sont impossibles à cacher par la suite…
Alors mieux vaut attendre 2 ou 3 années de plus histoire de s’assurer de l’efficacité de la nouvelle méthode du Dr Gerbault et si les autres chirurgiens continuent d’adopter cette technique ou la laissent tomber.