L’aphasie est la perte totale ou partielle du langage, consécutive à une lésion du cerveau.
La dysphasie est un trouble structurel, primaire et durable de l’apprentissage et du développement du langage oral.
Sommaire
Aphasie
La personne aphasique peut avoir des difficultés variables pour parler, comprendre, lire ou écrire.
Tout ce qui était naturel avant peut devenir difficile ou impossible : discuter, comprendre, téléphoner, regarder la télévision, lire le journal, écouter la radio, écrire une lettre ou encore faire les comptes…
Il n’existe aucun traitement médicamenteux ou chirurgical de l’aphasie, quel qu’en soit le type.
Seuls le temps et la rééducation orthophonique peuvent améliorer l’état du patient atteint d’aphasie.
Quand il s’agit d’un AVC ou d’un traumatisme, il est rare que l’aphasie demeure permanente. Le rétablissement peut être complet ou incomplet.
Dans la majorité des cas, il y a récupération appréciable du langage, avec quelques séquelles (par exemple, le patient peut buter sur certains mots). Mais pour un rétablissement maximal, il est recommandé que la rééducation soit entreprise dès l’apparition des symptômes, car c’est à ce moment que la réponse du cerveau est à son meilleur.
Dysphasie
La dysphasie peut être plus ou moins sévère et se présenter sous des formes diverses : paroles indistinctes, troubles de la syntaxe, expressions par mots isolés, discours plus ou moins construit, manque du mot, compréhension partielle du langage oral…
Elle est toujours associée à la dyslexie et à la dysorthographie.
Elle peut porter soit sur :
- la réception, c’est-à-dire de la compréhension du langage
- la programmation des sons de la langue et leur production
- la disponibilité des mots ou encore sur leur agencement syntaxique au sein de la phrase
Ces domaines du langage peuvent être déficitaires ou préservés indépendamment les uns des autres. C’est pourquoi les enfants doivent faire l’objet d’un diagnostic précis permettant de poser les indications thérapeutiques.
Une dysphasie sévère peut être diagnostiquée tôt.
À l’oral, l’enfant rencontre des difficultés pour trouver les mots, a des problèmes de vocabulaire.
Dans les phrases :
- pas de verbe ou verbe non conjugués
- absence de déterminants
- confusion des mots, des sons
Il faut savoir qu’à l’âge de 3 ans, un enfant élabore des phrases avec sujet, verbe et complément et à 4 ans, son langage doit être parfaitement intelligible. On peut donc dès cet âge s’inquiéter d’un langage peu élaboré ou peu compréhensible.
Comprendre son enfant et l’aider au mieux
Difficiles à définir, les troubles « dys » sont également difficiles à repérer, car ils ne sont pas visibles au premier abord en raison de leurs spécificités et se confondent avec les difficultés liées à l’apprentissage à l’école. Souvent, ils sont identifiés parce que « quelque chose ne va pas » dans le développement de l’enfant : il parle mal, à des difficultés à apprendre, à écrire, à dessiner, à lacer ses chaussures…
Le repérage puis le dépistage via des tests et le diagnostic vont permettre de définir un projet d’accompagnement adapté au trouble de l’enfant. En effet, si la très grande majorité des enfants « dys » sont scolarisés dans l’école maternelle ou primaire de leur quartier, certains devront bénéficier d’aménagements spécifiques ou d’aides supplémentaires comme du matériel pédagogique adapté.
Le suivi de l’enfant est pluridisciplinaire et relève aussi bien du domaine pédagogique, et donc de l’équipe enseignante, que du domaine médical et paramédical avec différents professionnels : orthophoniste, psychologue scolaire, etc.
C’est toute une stratégie d’apprentissage qu’il convient de mettre en œuvre pour chacun.
Une rééducation précoce
On est dysphasique à vie, les soins visent surtout à compenser, c’est-à-dire à solliciter d’autres zones du cerveau pour créer une autre zone langagière. Il est donc essentiel de diagnostiquer et soigner le plus tôt possible, car le cerveau est encore malléable chez de jeunes sujets. Les connexions entre les neurones se font alors plus facilement et rapidement, et les apprentissages se font ainsi de manière plus naturelle et efficace.
Un enfant dysphasique aura généralement besoin d’une psychothérapie pour l’aider à assumer ce handicap. L’enfant est généralement perturbé car il y a une atteinte importante du narcissisme. Ces enfants ont du mal à gérer leurs émotions et sont donc facilement agressifs.
Il n’y a pas d’incompatibilité pour les études, l’intelligence n’étant pas en cause. Dans les cas de dysphasie sévère, les étudiants ont droit à un tiers du temps en plus pour les examens.
Mais il est impossible d’entamer une rééducation sans avoir avant tout poser un diagnostic.
Plus il est posé tôt, plus il a de chance de conduire à une guérison plus ou moins complète et il faut d’abord dissocier la dysphasie des autres troubles du langage puis préciser les fonctions qui sont affectées pour optimiser la rééducation.