Technique permettant d’améliorer la forme du menton en rétablissant l’équilibre du visage de face et de profil, la génioplastie est également appelée mentoplastie. De plus en plus de personnes ont recours à cette opération dans le but de corriger de petits défauts esthétiques. Elle consiste en une modification des contours du menton par augmentation ou diminution de son volume. Malheureusement, comme pour bon nombre d’interventions plastiques, les risques de la chirurgie esthétique du menton sont bien réels.
Dans un précédant article nous vous parlions des risques liées à la chirurgie du double menton et du menton en général, nous zoomons ici sur ceux engendrés par la génioplastie en particulier. Également appelée mentoplastie, la génioplastie est pratiquée dans le but d’améliorer deux types d’imperfections du visage :
- le menton saillant, dit « en galoche », qui est trop avancé ;
- le menton fuyant, qui est trop reculé.
Trop avancé ou reculé par rapport à quoi, me direz-vous ? Tout simplement au regard des critères de beauté et d’esthétique qui prévalent dans de nombreux champs de la société contemporaine et dont le reflet médiatique se fait un écho retentissant.
En effet, selon les canons de la beauté du 21e siècle, il existe de profil une ligne verticale idéale, débutant au niveau du front et passant par le nez pour filer jusqu’à la base horizontale du menton. Si celui-ci est situé en arrière de cette ligne, il est considéré comme fuyant. S’il dépasse de cette ligne imaginaire, il est dit saillant !
La nouvelle mode en matière de chirurgie esthétique, malgré les nombreux risques que la pratique comporte, consiste donc à confier son visage aux mains de chirurgiens avides (de perfection plastique) afin de procéder de manière précise au parfait alignement de ce méridien de la beauté universelle !
Certes, la génioplastie peut être considérée comme une méthode médicale efficace, notamment quand des anomalies de position du menton entraînent chez certaines personnes des lésions de la gencive inférieure, avec un risque de déchaussement des dents ou des problèmes au niveau de l’articulé dentaire (gêne à fermer la bouche, par exemple).
La question éthique se pose par contre quand la visée esthétique prend le pas sur la portée thérapeutique. Mais ceci est un autre débat…
Sommaire
Les deux techniques utilisées pour la mentoplastie
Selon la technique chirurgicale employée, la génioplastie se fait sous anesthésie locale ou générale, en ambulatoire ou avec une à deux journées d’hospitalisation. L’opération de chirurgie du menton dure entre une demi-heure et une heure trente, dans les deux cas suivants :
- la chirurgie du menton saillant :
Deux procédés conduisent à diminuer la projection du menton : le rabotage de l’os de la mâchoire et l’ostéotomie de recul.
Le rabotage de l’os de la mâchoire est effectué par un chirurgien qui lime le bord inférieur de l’os mandibulaire.
L’ostéotomie de recul du menton consiste en la coupe de l’os en excès, la partie avant du menton étant ensuite refixée à l’aide de plaquettes et de vis métalliques.
- la chirurgie du menton fuyant :
Trois techniques permettent ici de jouer sur l’apparence d’un menton fuyant : la pose d’un implant, l’ostéotomie d’avancement et la greffe osseuse.
La pose d’un implant en silicone ou d’une prothèse artificielle est communément employée. Sachez que cette pratique n’a rien de la chirurgie mini-invasive. Les implants sont de formes diverses. On trouve par exemple des prothèses centrales ou avec de petites ailes latérales. Lors de la génioplastie, le praticien insère l’implant dans une loge sur mesure au niveau de l’os de la mâchoire inférieure. La prothèse se fond dans l’épaisseur de la graisse et les muscles du menton.
Lors de l’ostéotomie d’avancement du menton, l’os du menton est coupé dans le sens horizontal afin de créer un fragment osseux. Ce dernier est ensuite avancé et fixé dans la position désirée à l’aide de plaquettes et de vis métalliques.
La greffe osseuse se fait à partir d’un prélèvement d’os sur la bosse du nez, le crâne ou le bassin. Ce petit morceau d’os est utilisé pour remodeler le menton.
Dans tous les cas, l’incision est dissimulée dans la bouche, sur la gencive inférieure, ou pratiquée discrètement sous le menton. Il faut savoir qu’une génioplastie est rarement réalisée de façon isolée. Elle est très souvent associée à une rhinoplastie. L’ensemble de ces deux opérations est appelé profiloplastie. Cette opération de chirurgie esthétique assez lourde comporte les risques classiques d’une intervention menée sous anesthésie générale.
Les risques et effets secondaires de la chirurgie esthétique du menton
Génioplastie : suites immédiates et effets secondaires
Lorsque la génioplastie est effectuée sous anesthésie locale, une neuroleptanalgésie (médication apaisante par intraveineuse) peut être prescrite afin de détendre le ou la patiente.
Les premiers jours qui suivent l’acte de chirurgie du menton peuvent laisser apparaître des douleurs modérées liées à la formation d’un œdème ou d’ecchymoses. L’œdème formé disparaît au bout d’un mois.
La petite incision pratiquée sous le menton est quasiment invisible, tandis que la cicatrice laissée dans le cas d’une incision buccale est plus grande, mais complètement cachée.
Une gêne au moment de l’alimentation est très fréquente les premiers jours. Les aliments sous forme liquide doivent alors être privilégiés.
La pratique de bains de bouche désinfectants est recommandée plusieurs fois par jour. Des antibiotiques sont prescrits durant les 8 jours suivant l’intervention.
La période d’éviction sociale dure à peu près une semaine et il convient d’éviter toute activité susceptible d’entraîner un choc au niveau du menton pendant au moins six semaines.
Les principaux risques liés à la chirurgie esthétique du menton
Si les risques de la chirurgie esthétique du menton explicités ci-dessus sont assez minimes, certaines conséquences plus graves peuvent intervenir après une génioplastie mal réalisée. Elles concernent :
- le déplacement de l’implant : si cet implant mentonnier est mal calé dans les tissus, il peut se déplacer et une nouvelle opération est alors nécessaire ;
- le risque d’infection ou de mauvaise cicatrisation : une infection peut survenir autour de l’implant. Un traitement antibiotique important peut y mettre fin mais si les symptômes persistent, là encore un autre passage par la case chirurgie s’avère obligatoire ;
- un changement de la sensibilité perçu par certaines personnes dans la lèvre inférieure et les dents. Cet état peut devenir permanent ;
- le risque d’asymétrie, lié à la structure irrégulière des tissus autour de l’implant. Dans ce cas, une deuxième opération est encore indispensable.
Le principal risque de la chirurgie esthétique du menton concerne enfin le rejet de la prothèse, qui fait plus de victimes qu’on ne le pense. Il faut alors le retirer en urgence, ce phénomène très douloureux pouvant entraîner d’autres complications sévères.
Le résultat définitif de la chirurgie esthétique du menton est visible après 3 mois. Comme toute intervention chirurgicale, elle présente certains risques qui ne sont pas maîtrisés à 100%. Son coût est élevé. Si la mentoplastie de base est pratiquée moyennant 2 000 € à 3 000 €, comptez de 3 000 à 6 000 euros pour une génioplastie complète accompagnée d’une rhinoplastie, solution privilégiée par les cliniques spécialisées…