Dans une étude récente publiée dans Réseau JAMA ouvertles chercheurs ont examiné la prévalence des contre-indications au nirmatrelvir-ritonavir (Paxlovid) chez les patients hospitalisés atteints de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
Sommaire
Arrière plan
La Food and Drug Administration des États-Unis (US-FDA) a enrôlé plusieurs contre-indications médicales au nirmatrelvir-ritonavir. Une étude récente a suggéré que ceux-ci pourraient être plus répandus chez les patients COVID-19 à haut risque de progression vers une maladie grave.
Des essais cliniques ont montré que le traitement par Paxlovid réduit le risque d’hospitalisation et de décès chez la plupart des patients à haut risque en raison de sa grande efficacité par rapport au placebo. En outre, il est préféré car il offre la commodité d’un dosage oral.
Cependant, dans certaines circonstances, Paxlovid doit être évité en raison des effets du ritonavir. Chez certains patients, le ritonavir élève les concentrations de médicaments plus dépendants du métabolisme du cytochrome P450, de la famille 3 et de la sous-famille A (CYP3A) (CYP3A), par exemple chez les patients présentant une insuffisance rénale et hépatique sévère.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont recruté une large cohorte de patients (63 656 patients hospitalisés) avec un COVID-19 confirmé confirmé par un test positif de transcription inverse-amplification en chaîne par polymérase (RT-PCR) de 36 hôpitaux universitaires du Grand Paris entre le 24 janvier 2020 et 30 novembre 2021. Aucun de ces patients n’avait reçu de traitement Paxlovid.
Cependant, comme ces patients ont demandé une hospitalisation en raison de complications liées au COVID-19, les chercheurs ont supposé que le taux de contre-indications serait élevé chez ces patients.
Le critère de jugement principal de l’étude était le nombre de patients présentant des contre-indications au nirmatrelvir-ritonavir. Ensuite, les chercheurs ont déterminé la proportion d’individus décédés dans les 28 jours suivant l’hospitalisation. Ces patients auraient pu avoir besoin d’un autre traitement (pas de Paxlovid) en ambulatoire.
En outre, l’équipe a stratifié l’analyse de l’étude par sexe, âge (moins de ou plus de 65 ans) et comorbidités chez ces patients.
L’étude a suivi les directives du renforcement de la notification des études observationnelles en épidémiologie (STROBE) et a reçu l’approbation du comité d’examen institutionnel (IRB) de l’entrepôt de données cliniques de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.
Résultats de l’étude
Seuls 62 525 patients hospitalisés COVID-19 répondaient aux critères de l’étude, dont 9 136 (14,6 %) avaient une contre-indication médicale au nirmatrelvir-ritonavir. La population étudiée comprenait 31 561 femmes [50.5%], et l’âge moyen des participants était de 52,8 ans. Les chercheurs ont noté que les taux de contre-indications médicales au nirmatrelvir-ritonavir étaient plus élevés chez les hommes que chez les femmes (18 % contre 11,3 %). De même, ces taux étaient plus élevés chez les patients âgés que chez les patients jeunes (26,9 % contre 8,8 %) et les personnes présentant des comorbidités. vis-à-vis ceux sans comorbidités (>37 % contre 3,9 %).
Notamment, environ 50 % (2 463 sur 4 861) des patients décédés des suites de la COVID-19 présentaient également une contre-indication au nirmatrelvir-ritonavir. Chez ces patients, les taux étaient similaires chez les hommes et les femmes, les patients âgés et les patients plus jeunes, mais plus élevés chez les patients avec ou sans comorbidités. En particulier, les contre-indications les plus répandues dans la cohorte de l’étude étaient une insuffisance rénale sévère et l’utilisation de médicaments dépendant du gène CYP3A pour la clairance.
conclusion
Les résultats de l’étude actuelle soulèvent des inquiétudes quant au fait que les contre-indications médicales au nirmatrelvir-ritonavir pourraient avoir confondu les résultats des études observationnelles. De telles études auraient donc pu surestimer l’efficacité du traitement par Paxlovid, surtout si elles n’avaient pas exclu les patients présentant des contre-indications à ce traitement. En effet, certains des médicaments contre-indiqués doivent être mis en attente (temporairement) dans le cadre de l’utilisation de Paxlovid.
Néanmoins, en accord avec des études antérieures, l’étude actuelle a également trouvé des contradictions médicales au nirmatrelvir-ritonavir chez les personnes hospitalisées avec COVID-19.