Dans une récente étude publiée sur bioRxiv* serveur de préimpression, des chercheurs de Taïwan et des États-Unis explorent la résistance d’un nouveau coronavirus du syndrome respiratoire aigu sévère 2 (SARS-CoV-2) Omicron sous-variant BA.4.6 aux anticorps monoclonaux thérapeutiques actuellement utilisés pour traiter la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19[FEMININE)
Étude : Résistance de la sous-variante SARS-CoV-2 Omicron BA.4.6 à la neutralisation d’anticorps. Crédit d’image : Naeblys/Shutterstock
Sommaire
Arrière plan
La sous-variante BA.4.6 d’Omicron est une source récente de préoccupation en raison de son expansion rapide malgré la présence de l’autre sous-variante largement répandue BA.5. De plus, les deux nouvelles mutations, R346T et N658S, dans le domaine de liaison au récepteur (RBD) de la protéine de pointe BA.4.6 indiquent son potentiel à échapper aux anticorps monoclonaux thérapeutiques actuellement utilisés pour combattre le COVID-19.
Une mutation similaire (R346K) dans le sous-variant BA.1.1 avait entraîné une évasion des anticorps. Deux autres sous-variants, BA.4.7 et BA.5.9 ont également été détectés à de faibles fréquences, avec respectivement les mutations R346S et R346I. L’efficacité du répertoire existant d’anticorps monoclonaux doit être testée contre ces sous-variants mutés pour assurer l’immunité contre les sous-variants émergents et évoluant rapidement du SRAS-CoV-2.
À propos de l’étude
La présente étude a comparé l’affinité de liaison aux protéines de pointe des sous-variantes Omicron BA.4.6, BA.4.7 et BA.5.9 à celle de la sous-variante BA.5 dominante à l’échelle mondiale. Les tests comprenaient les protéines de pointe des lignées porteuses de mutations ponctuelles R346T, R346S et N658S et les protéines de pointe des sous-lignées BA.4 et B.4.
Les chercheurs ont testé les propriétés d’évasion des anticorps des trois sous-variantes d’Omicron en soumettant les pseudovirus correspondants à une neutralisation à l’aide d’échantillons de sérum d’individus vaccinés ayant reçu leur deuxième injection de rappel (trois doses au total) et d’individus vaccinés par l’ARNm atteints de BA.1 ou infections BA.2.
Un panel de 23 anticorps monoclonaux a été utilisé pour mesurer la sensibilité de BA.4.6, BA.4.7 et BA.5.9 à la neutralisation. Les 23 anticorps monoclonaux ont été sélectionnés en fonction de leur efficacité contre les sous-variants antérieurs d’Omicron et de la diversité des grappes d’épitopes cibles sur le RBD de la protéine de pointe. Les tests de neutralisation comprenaient également des anticorps monoclonaux actuellement utilisés en clinique.
Résultats
Les résultats de l’étude ont montré que les sous-variantes BA.4.6, BA.4.7 et BA.5.9 d’Omicron présentaient des affinités de liaison similaires au récepteur dimère de l’enzyme de conversion de l’angiotensine humaine 2 (hACE2) par rapport à la sous-variante BA.5. Les pseudovirus porteurs de mutations ponctuelles présentaient également des affinités de liaison similaires à BA.4.6.
Les trois sous-variants étaient également résistants au sérum des individus vaccinés avec des injections de rappel. Les pseudovirus portant des mutations ponctuelles pour R346T, R346S et N658S ont montré une tendance similaire. Les sous-variants BA.4.6, BA.4.7 et BA.5.9 présentaient également une résistance équivalente au sérum de patients vaccinés infectés par BA.1. Cependant, BA.4.6 était significativement plus résistant au sérum de patients infectés par BA.2 vaccinés que BA.5.
Dans les tests de neutralisation, les anticorps monoclonaux qui ciblent la classe 3 du groupe d’épitopes du RBD ont montré une puissance de neutralisation réduite contre BA.4.6, BA.4.7 et BA.5.9. Les auteurs pensent que cette réduction d’efficacité est due aux mutations R346T et R346S mais pas à la mutation N658S. On a vu que les mutations R346T et R346S affaiblissaient ou supprimaient les ponts salins ou les liaisons hydrogène qui facilitent la liaison du résidu R346 aux anticorps monoclonaux RBD de classe 3.
De plus, la combinaison d’anticorps monoclonaux thérapeutiques du cilgavimab et du tixagevimab s’est avérée inefficace contre les trois sous-variants mutés nouvellement émergents.
conclusion
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude suggèrent que la propagation de la nouvelle sous-variante SARS-CoV-2 Omicron BA.4.6 ne peut pas être attribuée aux mutations des protéines de pointe R346T et N658S augmentant son affinité de liaison au récepteur. De plus, la résistance de la sous-variante BA.4.6 au sérum de patients vaccinés infectés par BA.2 était significativement plus élevée que celle des autres sous-variantes mais pas assez importante pour expliquer de manière concluante l’expansion mondiale de BA.4.6.
La perte d’activité de neutralisation d’une combinaison largement utilisée d’anticorps monoclonaux tixagevimab et cilgavimab est préoccupante. Actuellement, le bebtélovimab est le seul anticorps monoclonal thérapeutique puissant contre toutes les variantes et sous-variantes du SARS-CoV-2 en circulation. Cependant, la résistance des nouvelles sous-variantes aux anticorps monoclonaux en usage clinique laisse une grande population d’individus immunodéprimés vulnérables aux sous-variantes à mutation rapide du SRAS-CoV-2.
*Avis important
bioRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/les comportements liés à la santé, ou traités comme des informations établies