La révolution numérique continue à transformer même les métiers en apparence les plus traditionnels, comme la médecine.
Depuis plus de 10 ans, la télémédecine ou médecine à distance progresse dans le monde, en particulier aux Etats-Unis mais aussi en Europe.
En France, des barrières règlementaires ont été levées au moment de l’épidémie de Covid-19, permettant aux usages de se démocratiser et à un certaines nombres d’entreprises spécialisées dans le secteur de l’e-santé de gagner en notoriété.
Passage en revue de la situation actuelle et des avantages de la télémédecine.
La médecine à distance aux Etats-Unis
La domaine de la santé aux Etats-Unis montre un visage bien différent de celui qu’il a dans les Etats-providence européens, habitués de longue date à offrir, de manière souvent constitutionnelle, une protection santé à leurs citoyens.
Jusqu’aux années Obama, 2008-2016, les américains ne bénéficiaient tout simplement d’aucune protection santé d’origine étatique et ceux qui pouvaient devaient se payer leur propre assurance santé.
Depuis l’Obamacare, et sous conditions de revenus, plus personne n’est, en théorie, exclus du droit à se soigner ; 33 millions de citoyens américains bénéficient d’une couverture devenue obligatoire.
Cette réforme coûtant cher, elle s’accompagne d’une volonté de faire des économies, qui passe par un développement de la « telehealth », la médecine à distance.
La télémédecine en France
En France, la médecine à distance n’était tout simplement ni envisagée ni légale jusqu’à 2010 – auparavant, toute forme de consultation médicale ou de soin ne pouvait se faire qu’en présentiel.
Dans la foulée de cette légalisation, des startups se sont créées, comme Doctolib, devenue depuis une licorne (une startup capitalisée à plus d’un milliard de dollars), qui recense les professionnels de santé et leur propose une interface sécurisée pour entrer en contact avec les patients ; on compte aussi Hellocare, Livi, etc.
A partir de 2020, l’épidémie de Covid-19 a encouragé le gouvernement à prendre des mesures d’urgence en faveur de la télémédecine, notamment en généralisant l’autorisation d’usage de la téléconsultation en cas de suspicion d’infection, pour d’évidentes raisons de sécurité sanitaire. A cette occasion, de nombreux français ont découvert la télémédecine en tant que service médical, et ont installé diverses applications de consultation à distance qu’ils utilisent toujours depuis.
Une médecine plus universelle et moins chère
Perçue comme une médecine déshumanisée et au rabais par ses détracteurs, la télémédecine présente certains avantages autant pour les médecins que pour les patients.
Pour les médecins : ils peuvent traiter plus de cas anodins à distance en évitant d’inutiles déplacements : le renouvellement d’une ordonnance dans le cadre d’une affection longue durée ou d’une maladie incurable, la première consultation pour des cas bénins comme les grippes saisonnières et autres infections génitales évidentes (cystites…).
De même, les pharmaciens sont dorénavant autorisés à prodiguer des conseils à distance sur les médicaments et les traitements, notamment dans les cas de patients qu’ils connaissent déjà et qui sont cloués à domicile par leur pathologie.
Du côté des patients, on apprécie le fait de pouvoir consulter à domicile sans avoir à se déplacer : une mère célibataire avec plusieurs enfants à charge s’évite ainsi les problèmes de garde et de coût du transport en temps et en argent. Si les personnes les plus âgées peuvent se montrer réticentes à l’emploi des nouvelles technologies de santé, pour les millenium au contraire la téléconsultation médicale va de soi.
En entreprise, il est également possible de téléconsulter sans quitter son lieu de travail, quand on s’est juste coincé le doigt dans un tiroir.
Bien entendu la télémédecine n’a de sens que dès lors qu’aucun examen physique immédiat n’est nécessaire – même s’il existe d’ores et déjà une offre de cabines de téléconsultation proposant divers appareils de diagnostic basiques à utiliser soi-même sous la direction du médecin.