Le remdesivir a été l’un des premiers médicaments approuvés pour le traitement du COVID-19. Des études cliniques ont évalué son efficacité, mais n’ont pas généré de résultats concluants. Une nouvelle analyse des données de l’étude montre qu’un groupe spécifique de patients bénéficie le plus du médicament.
Depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19, les chercheurs et les médecins ont déployé des efforts considérables pour trouver des traitements efficaces contre la maladie. Le remdesivir a été le premier agent antiviral approuvé pour le traitement du COVID-19, d’abord aux États-Unis en 2020 et plus tard en Europe. Le médicament était une lueur d’espoir au début de la pandémie et est toujours utilisé aujourd’hui.
Plusieurs études internationales depuis 2020 ont étudié comment le traitement par remdesivir affecte la mortalité chez les adultes hospitalisés avec COVID-19. Les résultats ont été contradictoires. Il est resté contesté à quel point le médicament fonctionne et s’il profite à certains groupes de patients plus qu’à d’autres.
Analyse des données de plus de 10 000 patients
Une équipe de recherche de l’Université de Bâle et de l’Hôpital universitaire de Bâle dirigée par l’épidémiologiste clinique, le professeur Matthias Briel, a maintenant collecté et réanalysé les données individuelles des patients à partir de huit essais cliniques randomisés. Les données couvrent plus de 10 000 patients non vaccinés de plus de 40 pays qui ont été traités pour COVID-19 dans un hôpital.
À l’aide de méthodes d’analyse de données de pointe, les chercheurs ont étudié les avantages et les effets secondaires potentiels du médicament et ses effets sur des sous-groupes. L’objectif était de savoir quels groupes de patients, le cas échéant, ont bénéficié du remdesivir. Les résultats sont maintenant parus dans la revue La médecine respiratoire Lancet.
Bénéfique avec l’oxygénothérapie conventionnelle
La méta-analyse a montré que les patients qui n’ont pas reçu d’oxygénothérapie ou qui n’ont reçu qu’une assistance en oxygène conventionnelle ont bénéficié d’un bénéfice de survie significatif grâce au remdesivir. Dans ce groupe, le remdesivir a réduit la mortalité au cours de la période d’observation de quatre semaines d’environ 2 %, entraînant 20 décès de moins pour 1 000 patients.
Cependant, cet effet positif n’a pas été observé dans tous les groupes de patients. « Le bénéfice pour les patients bénéficiant d’une assistance ventilatoire intensive reste incertain », explique le Dr Alain Amstutz, premier auteur de l’étude. Cela pourrait également être dû au fait que peu de données sont disponibles sur ce groupe.
Les résultats sont conformes aux directives actuelles de l’OMS, qui recommandent le remdesivir pour les patients atteints d’infections COVID-19 graves mais non critiques.
Il n’y avait aucune preuve que l’impact du médicament sur les patients varie en fonction de l’âge, des comorbidités ou de divers marqueurs d’inflammation élevée. Le traitement par remdesivir n’a pas non plus conduit à une sortie plus précoce de l’hôpital.
Peu d’effets secondaires
Heureusement, nous avons constaté que le remdesivir n’entraînait pas d’effets secondaires indésirables plus graves que le traitement standard. »
Dr Benjamin Speich, co-premier auteur de l’étude
Les effets du remdesivir sur les personnes vaccinées et les personnes qui se sont remises du COVID-19 et la question de la rentabilité du remdesivir restent à clarifier dans de futures études.
L’étude a été réalisée en étroite collaboration avec l’équipe de biostatistiques de la plate-forme européenne Trial EU-SolidAct et a reçu un financement du réseau européen d’essais EU-RESPONSE.