PIK3CA-le spectre de surcroissance lié à la surcroissance (PROS) est un groupe de maladies rares et incurables causées par des mutations dans le PIK3CA gène qui entraîne la malformation et la prolifération de diverses parties du corps. Un nouveau rapport à paraître le 26 janvier dans le Journal de médecine expérimentale (JEM) décrit le traitement réussi de deux jeunes nourrissons atteints de PROS à l’aide de l’alpelisib, un médicament contre le cancer du sein.
Le PROS englobe un groupe de maladies qui, prises ensemble, affecteraient environ 1 personne sur 70 000. Mutations dans le PIK3CA gène altère la croissance et la prolifération des cellules, provoquant la malformation ou la croissance excessive de divers tissus, y compris le cerveau, les vaisseaux sanguins, les muscles et les os, ce qui entraîne souvent une invalidité grave et une mort prématurée.
Bien que certains symptômes du PROS puissent être atténués par la chirurgie et d’autres formes de soins palliatifs, il n’existe actuellement aucun traitement médical approuvé pour traiter la maladie. Cependant, l’alpelisib, un inhibiteur de PIK3CA récemment approuvé pour traiter certaines formes de cancer du sein, a montré des résultats prometteurs à la fois dans des modèles animaux de PROS et chez un petit nombre de patients pédiatriques adultes et plus âgés. Le médicament est actuellement étudié dans une série d’essais cliniques plus importants, mais, jusqu’à présent, il n’y avait aucune donnée sur l’efficacité de l’alpelisib chez les jeunes nourrissons atteints de PROS.
Dans le nouveau JEM étude, une équipe de chercheurs dirigée par le Pr Guillaume Canaud (Hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP ; Université Paris Descartes ; Inserm) a identifié deux jeunes patients-;une fille de 8 mois et un garçon de 9 mois- ;avec une variété de symptômes graves causés par des mutations dans le PIK3CA gène. Ces symptômes comprenaient des malformations extrêmes des vaisseaux sanguins et une prolifération asymétrique des membres et des doigts, ainsi que, dans le cas du garçon, une hypertrophie de l’hémisphère droit du cerveau associée à des spasmes épileptiques.
Des doses orales quotidiennes de 25 mg d’alpelisib ont induit une amélioration clinique rapide et significative de tous ces symptômes. Dans le cas de la fille, par exemple, 12 mois de traitement à l’alpelisib ont réduit le nombre de malformations vasculaires et considérablement diminué la taille de sa jambe droite, lui permettant de se tenir debout et de marcher avec de l’aide, tandis que les spasmes épileptiques du garçon ont été considérablement réduits.
Le développement global des enfants semblait être significativement amélioré et aucun des deux patients n’a présenté d’effets indésirables du traitement par l’alpelisib. D’autres analyses ont révélé qu’à une dose quotidienne de 25 mg, les taux d’alpelisib accumulés dans le sang des enfants étaient bien inférieurs aux taux pouvant être tolérés en toute sécurité par les adultes.
Compte tenu du profil d’innocuité bien établi de l’alpelisib à la dose approuvée de 300 mg chez l’adulte, ces faibles expositions justifient le traitement continu de 25 mg d’alpelisib chez ces jeunes patients atteints de PROS. Les résultats du traitement par alpelisib chez ces deux nourrissons sont encourageants, mais ils doivent être interprétés avec prudence et devront être confirmés par de futures études. »
Professeur Guillaume Canaud, Hôpital Necker-Enfants malades, AP-HP ; Université Paris Descartes ; Inserm