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Le problème de santé
Trouble de la tolérance au sucre du sang, le diabète gestationnel est diagnostiqué lors de la grossesse. Une anomalie transitoire qui disparaît après l’accouchement. Elle concernait 8 % des femmes enceintes en 2012, et la tendance semble à l’augmentation avec de plus en plus de facteurs de risque comme les grossesses après trente-cinq ans et le surpoids. Le diabète gestationnel augmente le risque de décès du fœtus in utero, de complications à l’accouchement du fait du poids important du nouveau-né pour la mère (déchirures du périnée, césarienne) et pour l’enfant (fractures, troubles neurologiques), d’accouchement prématuré, d’hypoglycémie après la naissance, de difficultés respiratoires transitoires et de diabète persistant après l’accouchement.
L’étude de référence
Une méta-analyse a comparé l’efficacité d’un programme d’activité physique adaptée (APA) chez des femmes enceintes aux soins habituels. Elle a inclus onze essais randomisés avec un total de mille quatre cent soixante-huit femmes à haut risque de diabète gestationnel, recrutées avant la vingtième semaine de grossesse. La survenue du diabète s’est avérée significativement moins fréquente chez celles ayant suivi l’INM, preuve de son efficacité quand elle est délivrée assez tôt en milieu médical.
Descriptif de la méthode
L’INM débute entre la huitième et la dixième semaine de grossesse, autrement dit après la première échographie prénatale, pour s’achever autour de la trente-neuvième. Le programme est composé d’exercices d’endurance d’intensité moyenne trois jours par semaine lors de séances de cinquante minutes encadrées par un professionnel en activité physique adaptée (APA). Chaque séance comprend :
1. un échauffement progressif ;
2. un exercice d’endurance ;
3. un renforcement musculaire léger ;
4. des exercices de coordination et d’équilibre ;
5. des exercices d’étirement ;
6. un renforcement du plancher pelvien ;
7. un retour au calme et une discussion sur le vécu de la séance.
Durant tout le programme d’APA, les participantes reçoivent des conseils soulignant l’importance d’une activité physique régulière tout au long de la grossesse. Au fur et à mesure de l’avancée de la grossesse, les femmes peuvent éprouver des difficultés d’équilibre. Les exercices de coordination et d’équilibre avec objets (balles en mousse, cordes…) sont alors à privilégier.
Bénéfices
Au-delà d’une diminution de 50 % du risque de diabète gestationnel, l’INM présente d’autres avantages pour les femmes enceintes dont le corps se transforme. En prenant du poids, leur centre de gravité se modifie, l’essoufflement à l’effort s’accroît et la fréquence cardiaque augmente. Une activité physique modérée et régulière aide à mieux vivre avec.
Quels sont les risques ?
Les études ne montrent pas d’effets délétères de cette INM sur la grossesse, aussi bien en ce qui concerne la prématurité que les accouchements par césarienne ou le poids de naissance de l’enfant. Mais des contre-indications sont à respecter. Certaines incontournables, comme une béance du col utérin, un saignement vaginal persistant ou une épilepsie non contrôlée. D’autres exigent seulement d’ajuster la pratique, par exemple en cas d’antécédents de fausse couche, de grossesse gémellaire, d’hypertension artérielle ou d’obésité extrême. Éviter les risques passe donc par un échange avec le praticien sur son état de santé.
Conseils pratiques
Votre effort doit être arrêté en cas d’essoufflement aigu et persistant, de douleur dans la poitrine, de contractions utérines régulières et douloureuses, de saignement vaginal, de fuite de liquide amniotique, de vertiges, de malaise et de douleur au mollet. À partir de la vingt-quatrième semaine, évitez les exercices où vous êtes allongée sur le dos. Soyez vigilante à ceux vous mettant en déséquilibre, en situations à risque de chute et de traumatisme pour le fœtus et vous-même. Adaptez votre alimentation à vos dépenses énergétiques en tenant compte de votre indice de masse corporelle et de l’évolution de votre prise de poids durant la grossesse.
À qui s’adresser ?
Un enseignant en activité physique adaptée formé à l’INM ou une sage-femme.