Les personnes en bonne santé devraient-elles être dépistées pour aider à réduire leur risque de fractures de fragilité ? Un nouvel interactif en ligne Aide à la décision sur les fractures de fragilité pour une prise de décision partagée peut aider les cliniciens et les patients à visualiser leur risque individuel de fracture et les avantages et inconvénients potentiels d’un traitement préventif.
L’aide à la décision fait partie d’une nouvelle ligne directrice https://www.cmaj.ca/lookup/doi/10.1503/cmaj.221219 du Groupe d’étude canadien sur les soins de santé préventifs sur le dépistage pour prévenir les fractures de fragilité. La ligne directrice, publiée en JAMC (Journal de l’Association médicale canadienne), recommande un processus de dépistage « d’abord l’évaluation des risques » pour les femmes de 65 ans et plus, centré sur la prise de décision partagée avec leurs fournisseurs de soins primaires concernant le dépistage et le traitement préventif.
Que sont les fractures de fragilité ?
Les fractures de fragilité sont des fractures osseuses au niveau de la hanche, de la colonne vertébrale, du poignet et d’autres zones ; ceux-ci surviennent généralement après une chute, en raison de la structure osseuse sous-jacente affaiblie, et ils ne provoqueraient normalement pas de fracture si les os étaient suffisamment solides. Les fractures peuvent entraîner des douleurs chroniques, une invalidité, une hospitalisation, un besoin de soins institutionnels de longue durée et un décès prématuré.
Les fractures de fragilité peuvent gravement affecter la qualité de vie des personnes âgées. Pour les femmes de plus de 65 ans, il existe de bonnes preuves que le dépistage et le traitement préventif peuvent réduire les fractures de fragilité. Étonnamment, le dépistage se produit chez les femmes et les hommes plus jeunes, bien qu’il n’y ait aucune preuve de bénéfice. »
Dre Guylène Thériault, présidente du Groupe de travail sur les fractures de fragilité
Principales recommandations de la ligne directrice
- Les femmes âgées de 65 ans et plus peuvent être en mesure d’éviter les fractures grâce à un dépistage et à des médicaments préventifs
- Le dépistage n’est pas recommandé pour les femmes de moins de 65 ans ou les hommes de tout âge
- Les cliniciens doivent utiliser une stratégie d’évaluation des risques et de premier dépistage pour les femmes de 65 ans et plus :
- Utiliser le Aide à la décision sur les fractures de fragilité, qui utilise l’outil canadien d’évaluation des risques FRAX pour estimer le risque d’un individu
- Aider les patients tiennent compte de leur risque de fracture de fragilité et des avantages et inconvénients potentiels du traitement
- Engager dans la prise de décision partagée pour aider les patients à décider s’ils prendraient des médicaments sur ordonnance en fonction de leur niveau de risque personnel
- Si le patient envisage de prendre des médicaments sur ordonnance, les cliniciens doivent :
- Demande un test de densité minérale osseuse (DMO)
- Ré-estimer risque de fracture en ajoutant le T-score dans FRAX pour décider du traitement
Les patients peuvent utiliser le Aide à la décision sur les fractures de fragilité calculer leur niveau de risque individuel ; si le risque de fracture est faible, le bénéfice du traitement est également faible. L’aide à la décision peut aider à éclairer la conversation patient-clinicien, car elle calcule l’effet potentiel des médicaments et décrit les dommages potentiels.
« Les patients doivent demander leur risque réel et parler à leur fournisseur de soins primaires », a déclaré le Dr Roland Grad, co-auteur de la ligne directrice. « Tout le monde ne tire pas les mêmes avantages des médicaments préventifs. En fait, il n’y a aucune preuve solide pour soutenir le dépistage des hommes pour prévenir les fractures de fragilité. »
« Les médicaments sur ordonnance peuvent aider à prévenir les fractures de fragilité, et ceux-ci doivent être pris pendant environ 5 ans », a déclaré le Dr Grad. « Cela signifie que le meilleur moment pour les prendre est à un âge où le risque de fracture est plus élevé. Même dans ce cas, la prise de décision partagée entre un patient et son clinicien est importante. »
Notamment, la ligne directrice s’adresse aux adultes vivant dans la communauté âgés de 40 ans et plus. Cela fait pas s’appliquent aux personnes qui prennent déjà des médicaments sur ordonnance pour prévenir les fractures de fragilité.
Le groupe de travail a fait participer les patients et a examiné les preuves pour comprendre les valeurs et les préférences des patients. Les femmes âgées de 50 à 65 ans étaient intéressées par le dépistage ; cependant, un pourcentage élevé, après avoir été informé de leur risque individuel, ont déclaré qu’ils ne choisiraient pas d’être traités avec des médicaments.
Cette nouvelle directive est conçue pour aider les médecins et est basée sur les dernières données probantes.
« Nous espérons qu’une approche axée sur l’évaluation des risques contribuera à réduire les tests de DMO inutiles tant pour les patients que pour le système de santé », a déclaré la Dre Donna Reynolds, médecin de famille et membre du groupe de travail. « Cela n’a pas de sens de commander des tests qui ne mèneront pas à des décisions de traitement. »
« C’est surprenant », a déclaré Marie-France, une patiente dans la cinquantaine vivant au Québec qui a subi de nombreux tests de DMO. « Cette nouvelle information aidera sûrement les médecins de famille et les patients à avoir des discussions constructives et à renoncer aux tests inutiles. Pourquoi faire un test si votre risque est faible et que vous n’êtes pas intéressé à prendre des médicaments préventifs? »
Le traitement et la prévention sans médicaments prescrits (p. ex., vitamine D, calcium, prévention des chutes et exercice) dépassaient la portée des lignes directrices du groupe de travail. Des lignes directrices sur la prévention des chutes et des sujets connexes sont prévues.
Le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC) a approuvé la ligne directrice.