Le professeur Frédéric Veyrier de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) a reçu 711 450 $ des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour un projet sur les bactéries du nasopharynx, dont Neisseria. Son équipe cherche à déterminer le mécanisme de leur pathogenèse afin de trouver des options de traitement innovantes.
<< Plusieurs bactéries pathogènes qui nichent dans le système respiratoire supérieur, telles que Neisseria meningitidis ou Haemophilus influenzae, provoquent des maladies graves, telles que la méningite ou la septicémie. Pris ensemble, tous ces microbes respiratoires représentent les principales causes de décès dans le monde, en particulier à une période de forte résistance aux antimicrobiens », déclare le professeur Veyrier, qui dirige le projet.
L’évolution de ces bactéries a permis l’émergence de plusieurs mécanismes nécessaires à leur maintien et leur multiplication. Les ancêtres des bactéries se sont adaptés grâce à une série d’altérations génétiques leur permettant de se multiplier dans des écosystèmes spécifiques.
Évolution des bactéries
L’équipe de recherche s’intéresse particulièrement au nasopharynx, un écosystème situé derrière le nez qui sert de porte d’entrée et de site de transit pour plusieurs pathogènes. Expert dans le domaine de l’évolution bactérienne, l’équipe se concentre sur les espèces du genre Neisseria. «Ce genre est un bon exemple car il ne comprend que deux espèces pathogènes, à savoir Neisseria meningitidis et Neisseria gonorrhoeae, responsables de la méningite à méningocoque et de la gonorrhée», souligne le chercheur.
Ces deux espèces sont étroitement liées puisqu’elles proviennent d’un ancêtre commun qui ne cause pas de maladie. Cet ancêtre oral s’est progressivement adapté à l’écosystème du nasopharynx, conduisant à l’émergence de Neisseria meningitidis. Ensuite, la bactérie s’est adaptée à l’environnement génital, conduisant à l’émergence de Neisseria gonorrhoeae.
En utilisant, entre autres, le séquençage à haut débit, la bioinformatique et les modèles d’infection, l’équipe du professeur Veyrier sera en mesure de déterminer le mécanisme des modifications génétiques et les rôles qu’elles ont joué dans l’adaptation de Neisseria à différents écosystèmes, ainsi que leur capacité à a fait des dégats.
Savoir ce qui était nécessaire pour que ces bactéries s’adaptent et colonisent différents écosystèmes du corps humain est essentiel pour trouver de nouvelles voies thérapeutiques. «
Professeur Frédéric Veyrier, Institut national de la recherche scientifique (INRS)
L’équipe a également découvert un traitement potentiel pour ces bactéries résistantes aux antibiotiques.
La source:
Institut national de la recherche scientifique – INRS