Une étude publiée dans le Développements actuels en nutrition Journal décrit qu’un faible rapport glucides/lipides alimentaires est bon pour la santé cognitive des personnes âgées à risque de démence.
Étude: Le rapport glucides/lipides alimentaires et les performances cognitives : analyses par panel chez les personnes âgées à risque de démence. Crédit d’image : SewCreamStudio/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
L’impact des composants alimentaires sur la santé cognitive a été largement étudié. En règle générale, les protéines digestibles dans l’alimentation humaine fournissent 10 à 20 % de l’apport énergétique total, tandis que les glucides et les graisses digestibles fournissent environ 80 % de l’apport énergétique total.
Les fibres alimentaires, qui ne sont pas absorbées dans la circulation sanguine à travers la paroi intestinale, peuvent être converties en acides gras à chaîne courte par les microbes intestinaux. Ces fibres ne fournissent que 2% de l’apport énergétique total.
Les glucides, les protéines, les lipides et les fibres alimentaires sont les principales sources d’énergie des humains. Ces catégories énergétiques peuvent être divisées en plusieurs sous-catégories, notamment les acides gras à chaîne courte, les acides gras monoinsaturés, les acides gras polyinsaturés, les sucres, l’amidon et des acides aminés spécifiques.
Malgré l’association bien documentée entre l’alimentation et la santé cognitive, les preuves de l’effet de chaque macronutriment sur la santé cognitive sont limitées.
Dans la présente étude, les scientifiques ont cherché à savoir si la consommation de glucides et de graisses pouvait influencer la cognition globale chez les personnes âgées présentant un risque accru de démence.
Étudier le design
L’étude finlandaise d’intervention gériatrique pour prévenir les troubles cognitifs et les incapacités (FINGER) est un essai contrôlé randomisé multicentrique en cours impliquant des personnes âgées sans troubles cognitifs considérables.
Les données obtenues auprès des participants à l’essai présentant un risque accru de démence ont été analysées dans cette étude.
Les registres alimentaires sur 3 jours ont déterminé le régime alimentaire autodéclaré. Des tests neuropsychologiques pour la mémoire, la fonction exécutive et la vitesse de traitement ont été utilisés pour mesurer la cognition globale (résultat principal).
Le rapport glucides/lipides a été utilisé comme variable prédictive principale et a été comparé séparément à l’apport en glucides et en lipides. Les variables prédictives secondaires étaient les protéines et le rapport gras saturés/graisses totales.
Observations importantes
Au total, 1 251 participants pour lesquels des données de base sur l’alimentation et la cognition étaient disponibles ont été inclus dans l’étude.
L’analyse de l’étude a révélé une association significative entre les performances cognitives, la consommation autodéclarée de glucides et de graisses et le rapport glucides/lipides chez les personnes âgées présentant un risque accru de démence.
Alors que l’apport en glucides et le rapport glucides/lipides étaient négativement corrélés avec la cognition globale, une association positive a été observée avec l’apport en graisses.
Ces associations étaient plus prononcées dans le sous-domaine de la mémoire, soulignant l’importance de la composition en macronutriments dans la maladie d’Alzheimer.
Une corrélation significative a été observée entre le rapport glucides/lipides et l’apport en glucides et en lipides. L’estimation ponctuelle du rapport glucides/lipides se situait entre les glucides et les lipides. Cependant, le rapport glucides/lipides a été identifié comme le prédicteur le plus indépendant de la cognition globale.
L’association entre le rapport glucides/lipides et la cognition globale est restée stable après ajustement pour plusieurs covariables, y compris l’apport en fibres et les proportions de sous-types de graisses. L’apport énergétique total a été identifié comme la covariable la plus puissante, réduisant l’ampleur de l’association de 20 %.
Aucune association significative n’a été observée entre l’apport en protéines et la cognition globale. Le rapport gras saturés/total a montré une association non linéaire avec la cognition globale.
La population d’étude appartenant au quintile médian (36 – 39%) a montré de meilleures performances cognitives par rapport à celles appartenant au quantile le plus bas et le plus élevé. Un quantile fait référence à la division d’une population en cinq parties égales en fonction de la distribution des valeurs d’une variable particulière.
Importance de l’étude
L’étude révèle une relation inverse entre le rapport glucides/lipides alimentaires et la cognition globale chez les personnes âgées à risque de développer une démence.
Comme mentionné par les scientifiques, des essais contrôlés randomisés de haute qualité sont nécessaires pour déterminer si la réduction de la teneur en glucides ou l’augmentation de la teneur en graisses dans l’alimentation peut améliorer les performances cognitives.
La principale force de l’étude est l’inclusion du ratio de macronutriments, qui est une mesure plus efficace que les estimations de macronutriments individuels pour définir l’effet global du régime alimentaire sur le métabolisme et les résultats pour la santé.
Une autre force de l’étude est la collecte de données rigoureuse et étendue et les mesures répétées des variables de l’étude.