Une étude révèle qu'un apport alimentaire plus élevé en antioxydants pourrait réduire le risque d'infertilité chez les femmes, soulignant ainsi le rôle du stress oxydatif dans la santé reproductive.
Étude: Impact des antioxydants alimentaires sur le risque d'infertilité féminine : données probantes de la NHANES. Crédit d’image : Nouvelle Afrique/Shutterstok.com
Dans une étude récente publiée dans Rapports scientifiquesles chercheurs ont analysé la relation entre la consommation d'antioxydants alimentaires des femmes et leur risque d'infertilité.
Leurs résultats suggèrent que la consommation de quantités plus élevées d’antioxydants dans l’alimentation pourrait réduire le risque d’infertilité chez les femmes.
Sommaire
Arrière-plan
Les estimations suggèrent qu'entre 8 % et 12 % des couples en âge de procréer souffrent d'infertilité, qui est définie comme l'incapacité de concevoir après 12 mois de rapports sexuels non protégés, ce qui en fait un problème important affectant la santé publique dans le monde. De nombreux cas sont liés à des facteurs spécifiques aux femmes et touchent des millions de personnes dans le monde.
Les chercheurs ont découvert que les déséquilibres entre les radicaux libres, les espèces réactives de l'oxygène et les antioxydants du corps peuvent provoquer un stress oxydatif, qui a été associé à l'infertilité féminine.
Le stress oxydatif affecte négativement les processus de reproduction tels que le développement des follicules, la réceptivité de l'endomètre et la qualité des ovules. Cela met en évidence le rôle des antioxydants dans la promotion de la santé reproductive.
Plus précisément, la vitamine A soutient l’expression des gènes liée au développement, tandis que la vitamine C neutralise les radicaux nocifs via les voies antioxydantes. La vitamine E protège les membranes cellulaires. Le zinc et le sélénium sont des composants essentiels des enzymes antioxydantes qui protègent les cellules des dommages causés par les antioxydants.
La consommation d'antioxydants peut être évaluée grâce à l'indice composite d'antioxydants diététiques (CDAI), qui mesure les antioxydants alimentaires, notamment le carotène, le sélénium, le zinc et les vitamines A, C et E.
L'apport en antioxydants est ajusté en fonction de l'apport énergétique total, ce qui tient compte des divers régimes alimentaires et besoins caloriques afin de permettre des comparaisons entre les populations.
À propos de l'étude
Les chercheurs ont émis l’hypothèse qu’une alimentation riche en antioxydants, indiquée par un score CDAI plus élevé, pourrait réduire le stress oxydatif et protéger les tissus reproducteurs, réduisant ainsi l’infertilité.
Ils ont utilisé les données de la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES), collectées aux États-Unis entre 2013 et 2018, pour explorer cette relation.
Après avoir exclu tous les hommes, les femmes en âge de procréer ou en âge de procréer et les personnes pour lesquelles des données manquantes étaient pertinentes, l'échantillon comprenait 2 162 personnes. Le CDAI des participants (à partir de six antioxydants : vitamines A, C, E, sélénium, caroténoïdes et zinc) a été mesuré au cours de deux entretiens de rappel alimentaire, au cours desquels on leur a demandé ce qu'ils avaient consommé au cours des dernières 24 heures.
L'infertilité a été évaluée à l'aide de deux questions ciblées dans l'enquête. L'analyse a utilisé des modèles statistiques pour déterminer la relation entre le CDAI et l'infertilité et a été ajustée en fonction de facteurs liés au mode de vie tels que la consommation d'alcool ou le tabagisme, l'activité physique, les problèmes de santé comme l'hypertension ou le diabète, le revenu, l'éducation, l'état civil, l'origine ethnique et l'âge.
Résultats
L'étude a révélé que 13,5 % des participantes incluses ont déclaré souffrir d'infertilité féminine.
Les personnes ayant déclaré une infertilité étaient significativement différentes en termes de niveaux de CDAI, de problèmes de santé comme l'hypertension, de revenus, d'état civil et d'âge.
Plus précisément, les femmes souffrant d’infertilité présentaient des niveaux plus élevés de CDAI (en particulier de caroténoïdes, de sélénium et de vitamine C), mais étaient plus susceptibles de souffrir de problèmes de santé tels que le diabète et l’hypertension.
Le modèle brut initial n’a trouvé aucune association entre l’apport en antioxydants et l’infertilité. Cependant, une fois le modèle ajusté pour tenir compte de divers facteurs, les résultats ont indiqué qu'un CDAI plus élevé montrait une relation significative avec un risque réduit d'infertilité, suggérant une relation négative linéaire. Le sélénium et la vitamine C se sont révélés spécifiquement protecteurs contre l’infertilité.
Ces associations négatives entre CDAI et infertilité étaient remarquablement cohérentes dans tous les sous-groupes, notamment les facteurs liés au mode de vie, aux problèmes de santé, à l'éducation, à l'origine ethnique et à l'âge.
Notamment, le lien apparaît plus prononcé dans les groupes ayant des règles plus précoces (entre 11 et 13 ans), les gros buveurs et ceux qui ne déclarent pas d’activités récréatives, mais ceux-ci n’étaient pas statistiquement significatifs.
Cette étude fournit un échantillon diversifié et représentatif de la population américaine, ce qui rend ses conclusions largement pertinentes. L’utilisation du CDAI comme mesure de l’apport en antioxydants permet aux résultats de capturer les effets combinés et les interactions entre plusieurs antioxydants.
Cependant, sa conception transversale empêche les chercheurs d’établir un lien de causalité, et le fait de s’appuyer sur des données alimentaires autodéclarées peut conduire à des inexactitudes ou à des biais.
Elle ne prend pas non plus en compte les facteurs génétiques, qui jouent un rôle important dans l'infertilité, et ne fait pas de différence entre des causes telles que le syndrome des ovaires polykystiques. D’autres facteurs alimentaires autres que les antioxydants n’ont pas été mesurés.
Conclusions
La corrélation négative entre l'infertilité féminine et le CDAI montrée par cette étude suggère que l'apport d'antioxydants pourrait aider à prévenir l'infertilité chez divers groupes de femmes.
Le mécanisme sous-jacent est la lutte contre le stress oxydatif, qui est impliqué dans les troubles de la reproduction comme l'infertilité et le syndrome des ovaires polykystiques en altérant la qualité des ovocytes et la réceptivité de l'endomètre, préservant ainsi les fonctions reproductrices.
De futures études sont nécessaires pour établir les mécanismes causals et prendre en compte d'autres facteurs déterminants pour le développement de stratégies ciblées de prévention et de traitement de l'infertilité féminine.