Alors que la recherche d’un vaccin contre le coronavirus 2 (SRAS-CoV-2) du syndrome respiratoire aigu sévère se poursuit, avec certains vaccins candidats en voie d’achèvement des essais cliniques de phase III, un trio d’experts intervient avec un raisonnement solide pour savoir si un futur vaccin devrait être considéré comme obligatoire pour les enfants. L’article sur le point de vue est publié dans la revue Pédiatrie JAMA en septembre 2020.
L’effort pour créer un vaccin efficace contre le SRAS-CoV-2 a été exceptionnel, avec un énorme soutien de l’initiative présidentielle Operation Warp Speed, qui vise à produire des centaines de millions de doses d’ici le début de 2021. Des milliers d’adultes volontaires sont enregistrés pour la participation aux essais de vaccins à l’approche de cette étape. Des millions d’adultes aux États-Unis ont déjà prévu de se faire vacciner dès qu’ils seront disponibles.
Sommaire
Comparaison des vaccins COVID-19 avec d’autres vaccins
La question déjà débattue dans certains milieux est de savoir si un vaccin COVID-19 devrait être rendu obligatoire – en particulier pour les enfants, pour lesquels plusieurs vaccins sont déjà obligatoires pour la scolarisation. Avec la situation actuelle de pandémie, il est tout à fait possible que la réouverture des écoles ou le maintien des écoles ouvertes dépendent du fait que l’élève a été vacciné contre le virus.
Une analogie couramment établie est celle entre le SRAS-CoV-2 et le vaccin antigrippal. À l’heure actuelle, ce dernier n’est pas obligatoire pour la fréquentation scolaire, bien qu’il s’agisse, comme le premier, d’un virus respiratoire transmis principalement par des gouttelettes respiratoires. Cependant, une différence notable est que les enfants sont étroitement impliqués dans la propagation de la grippe, qui tue les patients âgés et affaiblis. Cela n’a pas été prouvé pour le COVID-19, ce qui constitue un argument faible en faveur de la vaccination obligatoire chez les enfants.
Deuxièmement, le SRAS-CoV-2 se propage plus largement que le virus de la grippe, le nombre de reproduction R0 étant respectivement ~ 1 et 2-2,5 pour ces virus. Avec un R0 plus élevé, la proportion de personnes nécessaires pour prévenir la transmission est plus élevée. Au-delà d’un certain niveau, cela ne peut être réalisé que par la vaccination, comme le montre le vaccin contre la rougeole. Ici, avec un R0 de 12 à 18, deux doses de vaccin ont permis d’atteindre et de maintenir l’immunité du troupeau à 92% à 94% d’immunité.
Critères pour le vaccin COVID-19 obligatoire chez les enfants
Le moyen le plus efficace consiste à utiliser les neuf critères standard pour décider si un vaccin COVID-19 doit être obligatoire pour les enfants. Ceux-ci sont liés au vaccin, à la maladie et à la mise en œuvre, avec 4, 2 et 3 dans chacun de ces groupes. Ceux-ci inclus:
- Sécurité des vaccins
- Efficacité du vaccin
- Rapport coût-efficacité des vaccins
- Un vaccin augmente la sécurité à l’école
- La maladie évitée a une morbidité ou une mortalité significative dans un ou plusieurs segments de la population
- La transmission individuelle peut être évitée par le vaccin lorsqu’il est administré aux nourrissons, aux adultes ou aux adolescents
- Acceptabilité des vaccins
- La logistique des vaccins est raisonnable
- Le respect du calendrier de vaccination n’est pas un fardeau pour le parent ou le soignant
Utilisation des critères
Les auteurs proposent de pondérer cinq critères tout en utilisant les neuf pour prendre une décision. Le plus important est la sécurité, qui doit être garantie pour maintenir la confiance du public dans la vaccination obligatoire. Cela reste vrai même si, dans une situation d’urgence, l’utilisation volontaire ou d’urgence peut être autorisée sans données de sécurité complètes. Pour un vaccin pédiatrique obligatoire, les données de sécurité doivent être disponibles avant et après l’homologation, afin de détecter les effets indésirables.
Les quatre autres critères principaux incluent le cinquième, le sixième, le deuxième et le neuvième. Le second est déjà applicable puisque le COVID-19 représente une charge de morbidité importante. Le sixième est toujours dans la balance car il n’y a pas de preuve claire que les enfants jouent un rôle dans la transmission individuelle du COVID-19. L’efficacité du vaccin pour prévenir le COVID-19 pédiatrique n’est toujours pas claire si on la compare à d’autres vaccins déjà utilisés.
Et enfin, la principale raison du vaccin est de protéger les adultes à haut risque plutôt que les vaccinés eux-mêmes, ce qui implique qu’il devrait être facile de se conformer à la vaccination obligatoire et que cette dernière devrait être largement disponible, facilement obtenue et peu coûteuse. .
Implications
Au fur et à mesure que différents aspects du COVID-19 deviennent plus évidents, un critère peut en dépasser un autre. Par exemple, si plus de cas de syndrome inflammatoire multisystémique (MIS-C) surviennent chez les enfants, cela indiquerait un plus grand risque de préjudice pour les enfants eux-mêmes. Cela signifierait que cela prendrait alors la priorité sur la réduction de la propagation virale ou la facilité de conformité pour décider si le vaccin doit être rendu obligatoire chez les enfants.
D’un autre côté, disent-ils, si les enfants sont peu touchés, le dernier critère sera plus important. Ainsi, ces critères devraient faire partie du cadre d’évaluation systématique de la nécessité de rendre obligatoire un tel vaccin.
Les auteurs soulignent: «La seule conclusion logique est que nous en savons actuellement trop peu sur les performances de l’un des vaccins candidats COVID-19 ou sur l’épidémiologie du SRAS-CoV-2 chez les enfants pour porter des jugements fermes sur la question de savoir si un vaccin COVID-19 devrait être obligatoire dans les enfants. »
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