Une étude sur des femmes adultes et des nourrissons en Colombie-Britannique, au Canada, a démontré que l’immunité humorale contre le virus respiratoire syncytial (VRS) a considérablement diminué. Dans l’ensemble, l’étude souligne qu’une immunité anti-VRS de durée relativement courte pourrait être responsable de la résurgence saisonnière répétée des infections à VRS en Colombie-Britannique. L’étude vient d’être publiée dans Le Journal des maladies infectieuses.
Sommaire
Arrière-plan
La Colombie-Britannique, au Canada, a connu une quasi-disparition des cas de VRS au cours de la première année de la pandémie de COVID-19. Les mesures de contrôle mises en place pour atténuer la propagation du coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) pourraient également être responsables de l’atténuation du VRS.
Au cours des trois saisons pré-pandémiques précédentes (2017 à 2020), une moyenne de 1 500 cas de VRS ont été détectés en Colombie-Britannique. En revanche, seuls cinq cas ont été détectés au cours de la première saison pandémique (2020-2021). Cette absence prolongée d’exposition au VRS pourrait influencer les réponses immunitaires protectrices au niveau de la population.
Dans l’étude actuelle, les scientifiques ont estimé les niveaux d’anticorps anti-RSV contraignants et neutralisants chez les femmes en âge de procréer et les nourrissons avant et pendant la première année de la pandémie de COVID-19.
Étudier le design
Des femmes en bonne santé en âge de procréer (18 à 51 ans) et des nourrissons résidant en Colombie-Britannique ont été inscrits à l’étude. Les échantillons de sérum ont été prélevés sur les participants après la saison de pointe typique de l’infection par le VRS au cours de chaque année étudiée. Les échantillons ont été utilisés pour mesurer les taux d’IgG anti-VRS et d’anticorps neutralisants. De plus, la réponse des lymphocytes T spécifiques au VRS a été mesurée à l’aide de cellules mononucléaires du sang périphérique.
Réponses immunitaires humorales (anticorps) au virus respiratoire syncytial
L’analyse des échantillons de sérum a révélé que les niveaux d’anticorps IgG anti-VRS chez les femmes ont diminué de manière significative en 2021 par rapport à celui observé en 2020. Cependant, par rapport aux niveaux d’anticorps des femmes du même âge en 2018 et 2019, aucune différence significative n’a été observée. observé.
L’analyse d’échantillons de sérum prélevés sur des nourrissons a révélé un taux d’anticorps IgG anti-RSV réduit de 15 fois en 2021 par rapport à celui observé en 2020. Une corrélation inverse a été observée entre les taux d’anticorps chez les nourrissons et l’âge postnatal (âge après la naissance). Cependant, aucune corrélation n’a été observée avec l’âge gestationnel (durée de la grossesse).
Neutralisation des réponses anticorps au virus respiratoire syncytial
Les résultats du test de plaque virale vivante ont révélé que les niveaux d’anticorps neutralisants anti-RSV chez les femmes étaient 12 fois plus faibles en 2021 par rapport à ceux observés en 2020. Une réduction similaire a été observée par rapport aux niveaux d’anticorps en 2018 et 2019. nourrissons, un taux d’anticorps neutralisants contre le VRS 3,4 fois plus faible a été observé en 2021 par rapport à celui observé en 2020.
Considérant tous les échantillons prélevés chez les femmes et les nourrissons, une forte corrélation a été observée entre les niveaux d’anticorps IgG anti-VRS et les niveaux d’anticorps neutralisants.
En ce qui concerne les réponses immunitaires cellulaires, un niveau comparable de réponse des lymphocytes T CD4+ spécifiques au VRS a été observé chez les femmes entre 2020 et 2021.
Importance de l’étude
L’étude révèle une réduction significative des niveaux d’anticorps anti-RSV contraignants et neutralisants chez les femmes et les nourrissons après un an de la pandémie de COVID-19. Chez les femmes, la réduction pourrait être due à une absence prolongée d’exposition au VRS.
Étant donné que les nourrissons sont immunologiquement naïfs au VRS, ils dépendent principalement des anticorps maternels pour éviter une infection grave au VRS dans les premières années après la naissance. Ainsi, l’immunité humorale réduite observée chez les nourrissons pourrait être due à l’impact combiné d’une immunité maternelle décroissante et d’un manque d’exposition.
Contrairement à la réponse des anticorps, les réponses des lymphocytes T chez les femmes restent pour la plupart inchangées pendant la pandémie. Cela indique la présence d’une réponse cellulaire T mémoire de longue durée qui peut protéger les adultes contre les infections graves, malgré un manque d’immunité humorale.
Cependant, les nourrissons qui n’ont pas de réponses immunitaires mémoire dépendent principalement des anticorps transmis par la mère. Ainsi, une immunité humorale décroissante pourrait rendre les nourrissons plus sensibles à une infection grave par le VRS.
Dans l’ensemble, l’étude indique que les réponses des anticorps anti-VRS diminuent rapidement avec le temps et qu’une exposition continue au VRS est nécessaire pour une immunité protectrice durable.