Sommaire
Le problème de santé
Dans toutes ses variantes, l’autisme couvre une large gamme de symptômes tels que des difficultés de communication, des réactions sensorielles inhabituelles ou des troubles du comportement. Autant de particularités à l’origine de problèmes d’apprentissage et d’insertion sociale. L’autisme se manifeste le plus souvent durant la petite enfance, et persiste toute la vie. Il concerne environ sept cent mille personnes en France, qui vivent toutes un handicap social, bien que cette maladie ne soit pas systématiquement associée à un retard intellectuel.
L’étude de référence
Sur la base d’une vingtaine d’études, une méta-analyse a évalué l’efficacité chez les enfants autistes d’une intervention nommée analyse comportementale appliquée, ou ABA (Applied Behaviour Analysis). Par rapport aux soins courants, l’INM a apporté une amélioration du comportement adaptatif et des capacités cognitives, avec deux ans de recul et sans différence d’effet selon les caractéristiques des enfants. Des données manquent encore à plus long terme.
Descriptif de la méthode
Reconnue par la Haute Autorité de Santé pour l’accompagnement des enfants autistes, la méthode ABA apprend à réduire des comportements inappropriés socialement (comme le balancement) et les automutilations (comme se cogner la tête contre un mur). Pour cela, on décompose des tâches à accomplir en tâches plus petites. Par exemple pour le lavage des dents, la première séance apprend à l’enfant à mettre du dentifrice sur sa brosse. À la suivante, on lui explique comment orienter la brosse à dents vers sa bouche. Chaque étape apprise, l’enfant peut enchaîner les gestes dans la tâche complexe que constitue le brossage de dents. D’autres techniques sont utilisées telles que la formation fortuite (qui utilise des opportunités contextuelles comme la récréation dans la cour d’école ou le dîner à la maison) ou le traitement de réponse pivot (qui apporte de façon ludique des compétences générales pour participer à des conversations, comme commencer par s’asseoir pour écouter plus attentivement). Intensif, le programme ABA se pratique en face à face entre le thérapeute et l’enfant durant vingt à quarante heures par semaine (idéalement trente heures) avec des séances de quarante-cinq minutes à une heure.
Les mécanismes d’action
Le thérapeute utilise des principes d’apprentissage comportementalistes comme le conditionnement opérant et le conditionnement classique pour diriger les actions de l’enfant autiste. À force de répétitions, celui-ci va remplacer ses comportements inadaptés par d’autres plus pertinents socialement et moins handicapants.
Bénéfices
L’intervention ABA a des effets positifs sur le fonctionnement intellectuel, le développement du langage, l’acquisition d’habiletés de la vie quotidienne, donc le fonctionnement social. Les apprentissages sont dose-dépendants : plus le nombre de séances est important, plus il y a de progrès.
Quels sont les risques ?
Le grand nombre de séances hebdomadaires peut provoquer une forme d’épuisement et les erreurs d’apprentissage signifiées par le praticien engendrer un stress post-traumatique. Sa formation est primordiale.
Conseils pratiques
Comme chaque INM, cette méthode ne correspond pas à tous les individus. Elle peut être bénéfique ou nocive selon son utilisation. Le bien-être de l’enfant doit toujours primer et le thérapeute ne pas confondre désobéissance volontaire et tentative de communication. Il faut garder à l’esprit que l’objectif est de favoriser l’indépendance et le fonctionnement quotidien de l’enfant, non imposer une conformité sociale et une obéissance à l’adulte. Un suivi médical et un arrêt à tout moment en cas de dérive de type emprise psychologique ou de violence verbale ou physique sont indispensables.
À qui s’adresser ?
Un psychologue, un pédopsychiatre ou un éducateur spécialisé, tous experts dans la prise en charge des enfants autistes, chacun devant avoir une certification ou une supervision par une certification internationale d’Analyste du Comportement pour travailler avec la méthode ABA.