Sommaire
Le problème de santé
La pose d’une prothèse totale de hanche permet de traiter l’arthrose de cette articulation. C’est l’une des interventions chirurgicales les plus fréquentes. En 2018, près de cent vingt-cinq mille ont été effectuées en France et on estime à plus d’un million les Français vivant avec une telle prothèse devenue précieuse du fait de l’usure avancée des cartilages. L’opération et la pose obligent à suivre un programme de kinésithérapie pour corriger les pertes de mobilité et prévenir les risques de faux mouvements.
L’étude de référence
Une revue systématique a été réalisée sur les programmes de kinésithérapie proposés après la pose d’une prothèse de hanche sur la base de vingt essais randomisés réalisés dans douze pays. Les programmes individuels de six à dix semaines se montrent efficaces par rapport aux groupes contrôle, notamment dans l’amélioration de la performance fonctionnelle. Ils s’avèrent également rentables, avec une économie de six cents euros par an et par patient grâce à l’accélération de la rééducation et la minimisation des risques d’accident.
Descriptif de la méthode
Un essai clinique décrit en détail ce programme post-opératoire de prothèse de hanche et son protocole de kinésithérapie de trois séances hebdomadaires pendant trois mois, prescrit par un médecin. Il impose des exercices spécifiques sur la jambe opérée avec des mouvements de renforcement musculaire en abduction (mouvement qui écarte la jambe de l’axe médian du corps). Une semaine après l’opération, une série de tests de force maximale est réalisée pour décider de la charge d’entraînement. Chaque séance de rééducation est ainsi programmée individuellement et commence par un échauffement suivi d’exercices de musculation. Les patients effectuent cinq répétitions de quatre mouvements, en commençant par une charge de 85 à 90 % de la force maximale. Le participant mobilise tout particulièrement sa force dans la partie concentrique du mouvement, lorsque la jambe se plie. Les séries sont séparées par des périodes de repos d’une à deux minutes, et la charge augmente quand le patient peut effectuer six répétitions du mouvement. Des conseils individualisés sont donnés sur les bons étirements à réaliser, ainsi que sur les activités physiques à pratiquer au quotidien et les gestes à faire ou ne pas faire.
Les mécanismes d’action
Un gain de force est obtenu sur toute la chaîne musculaire autour de la hanche opérée. Son maintien est ainsi mieux assuré, quel que soit l’axe de rotation.
Bénéfices
L’INM augmente l’amplitude des mouvements, la force musculaire, la stabilité des articulations de la hanche et la mobilité pour la vie. Elle facilite ainsi la marche et réduit les douleurs. Vous retrouvez une grande autonomie de mouvement sans souffrir et avec une meilleure confiance en vous. Une rééducation bien faite permet même de reprendre plus vite des sports de grande sollicitation des hanches (sports de balle par exemple), avec modération et contrôle des mouvements.
Quels sont les risques ?
Un faux mouvement peut à tout moment endommager la hanche artificielle. Par luxation, elle peut sortir de sa loge naturelle. Par ailleurs, la douleur chronique avant l’opération a pu engendrer une grande faiblesse des muscles de gainage et de mobilisation de la hanche touchée, avec une compensation par l’autre hanche. Suivre correctement le programme proposé par le kinésithérapeute est essentiel pour y remédier.
Conseils pratiques
Durant les trois premiers mois suivant l’intervention chirurgicale, évitez de croiser les jambes, de fléchir la hanche au-delà d’un angle droit entre la cuisse et le buste. Évitez aussi toute rotation excessive, notamment en pratiquant des sports de balles ou d’hyper-flexion/rotation (escalade ou nage en brasse par exemple). Les longs trajets en voiture sont aussi à bannir, et si vous y êtes contraints, faites des pauses et marchez un moment pour détendre votre articulation.
À qui s’adresser ?
Un kinésithérapeute formé à l’INM.